2 Le Soleil de Cokxnbie-Britonnique, vendredi 2 février 1996
Âa, Itâentê et 'exftie4&ta*t>
Le Canada peut s'enorgueillir d'être l'un des pays du monde où règne la plus grande liberté, dans les domaines les plus divers : liberté d'association et de réunion, liberté de pratiquer la religion de son choix, liberté syndicale, liberté dans le monde artistique, liberté de former un parti politique, liberté de la presse, liberté d'expression. Notre pays ne possède pas une police secrète chargée de faire disparaître les opposants au régime. Le gouvernement fédéral canadien accepte les critiques, à la différence, par exemple, du gouvernement du Ni géria, qui a récemment condamné à la pendaison neuf opposants à son régime.
Toutefois, il y a des limites à tout, même à la liberté d'expression. L'exemple donné fréquemment est qu 'onn'a pas le droit de crier «Au feu ! » dans une salle de spectacle bondée. Le principe est résumé par la formule : «La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres.» Voilà une formule sur laquelle devrait méditer le juge EJ. Cronin de la cour provinciale de la Colombie-Britannique. Ce juge a estimé que le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique avait mal agi
en imposant une zone tampon de 50 m autour des deux cliniques d'avortement de Vancouver, et a donc déclaré illégales ces zones protectrices. L'objectif des zones tampon était d'interdire les manifestations le long des cliniques, afin d'éviter des incidents éventuels, les moindres étant les insultes et l'intimidation à l'égard du personnel et des clientes des cliniques. Toutefois, le juge Cronin a maintenu l'interdiction pour les manifestants de se livrer à de l'interférence physique ou à de l'intimidation.
Une représentante de la clinique Everywoman's Health Centre, Kim Zander, a déclaré qu'il était évident que le juge avait mal interprété le degré des protestations qui avaient eu lieu à l'extérieur de la clinique et qui avaient conduite l'élaboration de la nouvelle loi, entrée en vigueur en septembre 1995. Kim Zander s'est dite extrêmement déçue du jugement rendu par le juge Cronin. Le ministre de la Santé, Paul Ramsey, a eu la même réaction et a annoncé
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que le Cabinet allait étudier la possibilité de faire appel.
Ceci dit, puisque le juge Cronin a estimé bon de permettre auxmembres du mouvement Pro-Vie de manifester le long des murs des cliniques, il n'aura certainement pas d'objections à ce que les membres du mouvement Pro-Choix viennent se joindre à eux.
Avantde rendre son jugement, le juge Cronin s'est-il rendu dans les deux cliniques d'avortement de Vancouver, afin de parler au personnel et d'observer les manifestants? Sauf erreur, aucun journaliste ne lui a posé la question.
Enfin, il y a une suggestion qu'il faut absolument faire au juge EJ. Cronin : s'il a le courage de ses opinions, ets'il veuts'assurerd'avoir rendu le bon jugement, il lui suffirait de garer sa voiture le long d'une clinique et d'en sortir, vêtu d'une blouse blanche, une serviette à la main, puis, la tête haute et la démarche assurée, de longer la file des manifestants jusqu'à la porte de la clinique.
«Cocktat»
''Coquerico''
PAR JEAN-CLAUDE BOYER
Nous venons tout justede faire un autre grand pas vers l'an 2000. C'est au point du jour (ou "au chant du coq"), dans la région glacéedeMontréal, que je rédige le premier article de cette nouvelle rubrique sur la langue fiançai -se.
Cette série portera la désignation "Cocktail" : mélange de termes ou expressions sortant de l'ordinaire, commentaires simples sur des traits ou tournures insolites, étranges, curieux, alambiqués..., passages alcoolisés (sans abus), éléments de phonétique, syntaxe, rhétorique, ainsi de suite. Le tout agité allègrement et absorbé à petites doses - une fois la semaine - sous le signe de la fantaisie.
Puisque nous y sommes, observons «cocktail» sous la loupe : queue de coq. Ce drôle de mot anglo-améri-cainn'existepas dans cet emploi; l'évolution de son sens reste obscure.
«Coquerico! » n 'entendons-nous pas, à l'aurore de cette nouvelle année, le chant du coq gaulois, fier symbole de la mère patrie?
^Lin ami nou± a cjiu£££±...
Avec tristesse nous avons appris le décès de monsieur Emile H uni, survenu à Vancouver le 23 janvier dernier.
Très actif dans diverses associations françaises, Emile H uni a reçu un hommage émouvant des nombreuses personnes réunies, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée samedi après-midi, pour un dernier adieu.
Avec ses camarades Anciens Combattants, ses amis de l'Alliance française, parmi tous les autres, l'équipe du Soleil présente à la famille éprouvée ses phis sincères condoléances.
La justice en français en Colombie-Britannique: INCONNU!
OTTAWA (APF): Le droit des francophones de la Colombie-Britannique à un procès criminel en français est loin d'être pleinement respecté, selon une étude commandée par la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique.
L'étude révèle que les services en français ne sont pas suffisamment accessibles et que la province ne fait pas assez la promotion du droit des francophones à un procès dans leur langue maternelle. D est également difficile de former un jury francophone ou bilingue et l'appareil judiciaire manque de personnel qui parle le français.
Selon l'article 530 du Code criminel, qui est entré en vigueur partout au pays le 1er janvier 1990, tout accusé a droit à un procès dans l'une ou l'autre des deuxlangues officielles partout au pays.
La Fédération des francophones de la Colombie-Britannique recommande à la province d'adopter des mesures législatives semblables à celles de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick, de façon à garantir les droits linguistiques des Franco-Colombiens et leur accès aux tribunaux. L'étude contient 18 recomman-
dations. La présidente de la Fédération, Mme Diane Côté, invite le gouvernement provincial à poser «un geste concret afin de reconnaître la légitimité du fait français au Canada» en cette période post-référendaire.
Les constatations et les conclusions de ce rapport rejoignentcel-les du Commissaire aux langues officielles, qui a publié en novembre dernier une étude sur l'utilisation équitable du français et de l'anglais devant les tribunaux au pays.
Selon cette étude du Commissaire, seulement51 procès criminels devant la Cour provinciale et 5 devantla Cour suprême se sont déroulés en français en Colombie-Britannique depuis 1990.
Toujours selon le rapport du Commissaire, aucune disposition constitutionnelle ni loi provinciale ne reconnaissent le droit à l'utilisation de l'une ou l'autre des langues officielles de la province.
Seuls les francophones de certaines régions du Nouveau-Bruns wick, de l'Ontario et du Manitoba ont les meilleures chances d'obtenir justice en français, selon le Commissaire aux langues officielles.
LA JUSTICE EN FRANÇAIS... QUESTION DE DROIT ET DE DEVOIR! Vous êtes francophone ou bilingue, partisan de justice et du respect des lois, ne restez pas au banc des accusés d'indifférence. Jouez à plein votre rôle de citoyen en épaulant les efforts faits par la FFCB et les services du Ministère du Procureur général pour l'application de la Justice en français.
Sans Jurés francophones, elle ne peut exister. Faites-vous connaître auprès de:
FRANK SURLAN, Député Shérif, Bigbee Square,New Westminster, C.-B..V3M1C9 TEL: (604) 660-8540
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te journal Le Soleil de Colombie-Britannique est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxième classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Impression : Horizon Publications
Hebdomadaire fondé en 1968 par André Piolat