LA GESTION FINANCIERE DE L'ENTREPRISE AGRICOLE, L'N MOYEN OC LNE FIN
par J. Andr� Deniers L.S.A..P. Ag. Chef de section gestion agricole
Il n'y a pas tellement d'ann�es encore lorsque l'on parlait de bien alimenter les vaches laiti�res, de choisir un bon taureau d'�levage, ou encore de s�lectionner les vaches afin d'�liminer les moins bonnes productrices et de garder celles qui produisaient le plus, de choisir un syst�me de traite ou un mode de logement, on parlait de bonne gestion du troupeau laitier. Lorsqu'on parlait de gestion des sols et des r�coltes, on parlait d'utilisation des meilleures vari�t�s, de fertilisation aux engrais naturels ou chimiques qui nous donneraient de bons rendements et de contr�le des mauvaises herbes.
On parlait aussi de drainage, d'�rosion, de compaction et de mise en march�. On parlait des gestion de la main-d'oeuvre, c'est-�-dire comment choisir ses employ�s, comment les motiver, comment les garder heureux en leur accordant des salaires convenables et comp�titifs. On parlait de gestion de la machinerie et l'�quipement afin d'en tirer le meilleur et le plus long usage possible. Lorsqu'on voulait parler de la gestion financi�re de l'entreprise on parlait de gestion de l'entreprise agricole.
Depuis peu d'ann�es et pour des raisons bien �videntes on parle de gestion financi�re de l'entreprise agricole avec l'emphase non seulement sur le mot gestion mais sur l'expression compl�te GESTION FINANCIERE", pour la simple raison que depuis le d�but des ann�es 80, les ann�es de vaches grasses qu'a v�cu notre industrie agricole dans les ann�es 70 sont pr�sentement termin�es et nous sommes � vivre des ann�es de vaches maigres; l'histoire se r�p�te.
Il n'y a pas tellement d'ann�es le cultivateur pouvait emprunter des sommes d'argent tr�s consid�rables sans trop se soucier s'il serait capable de les rembourser. Il lui faut aujourd'hui �tre beaucoup plus s�lectif dans ses investissements. Il devra tr�s souvent mettre de c�t� ou du moins retarder de faire certains investissements non ou peu rentables. Il devra faire une analyse compl�te d'une partie de son entreprise pour y d�couvrir les points faibles afin de les corriger. La marge de profit par unit� de production est souvent faible et un certain secteur de
l'entreprise ne sera peut-�tre rentable qu'en augmentant le volume de production dans ce secteur afin de r�partir les charges fixes sur un plus grand nombre d'unit�s. Une �tude compl�te, d�taill�e et comparative de la marge brute d'une certaine production est souvent n�cessaire pour en d�couvrir les points faibles afin de pouvoir les �liminer si possible.
Une analyse du bilan par les ratios est essentielle afin de pouvoir financer sagement son entreprise. Une analyse comparative de l'�tat des revenus et d�penses sera pour plusieurs la seule fa�on de d�celer les points faibles � corriger. I>e producteur agricole se doit de conna�tre la capacit� de remboursement de son entreprise avant de faire de nouveaux emprunts. L'analyse du point mort d'une production quelconque est sans doute le meilleur moyen d'en conna�tre le seuil de rentabilit�.
J'entendais r�cemment un cultivateur dire qu'il ne voyait pas son fils prendre la rel�ve parce que "l'agriculture c'est devenu beaucoup trop compliqu�e". Si l'on demandait au fils d'�tre cultivateur en 1984 avec les moyens d'il y a 40 ou 50 ans, je dirais oui c'est trop compliqu�e, mais aux probl�mes de 1984, il y a les solutions de 1984. La modernisation de l'agriculture a certes compliqu� l'existence pour de nombreux agriculteurs, mais songeons aussi � tous les outils modernes qui sont � la disposition de ceux qui veulent et qui peuvent les utiliser.
La gestion financi�re de l'entreprise agricole c'est le moyen de mener � bonne fin, pour plusieurs sinon, pour tous, un r�ve r�alis�!
LE DEPARTEMENT DE GENIE RURAL DU CTAAA
par Claude Weil Chef de section G�nie rural
Au CTAAA, un petit d�partement de G�nie rural a �t� cr�� en m�me temps que le Coll�ge en 1981. Trois ing�nieurs et un technicien font face � une t�che consid�rable.
Au niveau de la vulgarisation, les agriculteurs de Prescott, Russell, Glengarry et Stormont font souvent appel � nos services. Ils contactent directement le Coll�ge ou un des bureaux du minist�re de l'Agriculture, situ� dans chaque comt�. Les appels nous sont alors transmis. Les probl�mes sont nombreux: construction de silos, ventilation de porcheries, syst�mes de drainage, s�chage des grains, constructions d'�tables. Nous avons r�pondu � 1193 appels en
1983, 247 ont n�cessit� une visite chez l'agriculteur. Souvent, nous nous adressons directement � des groupes d'agriculteurs ou de pro-fessionelles de l'agriculture. En tout, 13 cours ou journ�es professionnelles eurent lieu en 1983. I^s sujets abord�s comprenaient, entre autre, la formation des surintendants de drainage et la recherche d'une solution aux probl�mes courants de parasites dans les �tables.
Souvent notre exp�rience aupr�s des agriculteurs nous sert pour le deuxi�me aspect de notre travail, l'enseignement. En effet il n'est pas rare que nous appliquions dans un des huit cours de g�nie rural enseign�s au CTAAA, les connaissances pratiques acquises au contact de l'agriculteur et de l'industrie agricole.
Le troisi�me aspect de notre travail est la recherche. Actuellement deux projets sont en cours: un projet visant � am�liorer le drainage des argiles Bearbrook est d�j� bien avanc�. Un projet visant � vulgariser l'utilisation de la ventilation naturelle dans les �tables et porcheries, vient de d�buter.
C'est avec plaisir que l'�quipe du d�partement de g�nie rural du CTAAA est au service de la population rurale de l'Est ontarien. Le d�fi de l'Agriculture de l'an 2000 est claire: Utiliser nos terres sans en abuser. Ensemble relevons ce d�fi!
LE GENIE RURAL -UNE DISCIPLINE NOUVELLE?
par Claude Weil Chef de section G�nie rural
Quand on parle de G�nie m�canique, on peut imaginer un ing�nieur en train de concevoir une structure en acier ou une bo�te de vitesse. Le travail de l'ing�nieur civil, consiste souvent � concevoir un syst�me d'�gout, un pont en ciment ou une autoroute urbaine. Mais qu'est-ce que le G�nie rural"? La meilleure fa�on de comprendre cette discipline, est de se dire qu'il s'agit d'une combinaison des G�nies civile, m�canique et �lectrique appliqu�s aux zones rurales. Le travail de l'ing�nieur rural peut �tre divis� en cinq cat�gories : constructions rurales, machinisme et �nergie, sols et eau, utilisation et traitement des fumiers et proc�d�s de transformation des aliments. En Europe, les ing�nieurs en G�nie rural sont souvent sp�cialis�s en une de ces cinq bran-
ches au niveau de l'�cole. Au Canada, cela ne fait que vingt ans que l'on foi me des ing�nieurs en G�nie rural qui restent souvent des g�n�ralistes ou qui se sp�cialisent au niveau des �tudes sup�rieures. L'ing�nieur rural canadien fait face � des t�ches tr�s vari�es. Mais un jour, sans doute, il deviendra ing�nieur des "eaux et for�ts" s'il travaille sur le drainage ou ing�nieur en "agroalimentaire" s'il travaille sur le proc�d� de fabrication d'une sauce tomate. Le temps est loin o� cinquante pour cent des ing�nieurs �taient des "ing�nieurs militaires" et le reste des "ing�nieurs civils". I>es techniques agricoles �voluent tr�s rapidement, ce qui am�ne les professionnels de l'agriculture � se sp�cialiser de plus en plus. En attendant, au Canada, le G�nie rural reste une discipline nouvelle comptant peu de sp�cialistes dans ses rangs, mais attention ! le futur est au coin de la rue !
L'EVOLUTION DES PRODUCTIONS HORTICOLES DANS LA REGION D'ALFRED
Charles de Maisonneuve professeur en Agronomie
Malgr� qu'au 17e si�cle, l'Outaouais �tait bien utilis� comme voie de transport, les �tablissements n'existaient pas dans la r�gion d'Alfred. Les premiers groupes de colonisateurs arriv�rent pour la plupart d'Irlande vers les ann�es 1820 � 1830. Peu apr�s les canadiens fran�ais de la province de Qu�bec s'y �tablirent.
Durant cette p�riode de colonisation, il y avait des productions importantes de pommes de terre qui servaient � alimenter avec d'autres produits comme l'avoine, les f�ves et le porc, les chantiers de construction. Probablement qu'� cette �poque beaucoup de fermes cultivaient des jardins potagers pour les besoins familiaux. En effet, en 1889, la Soci�t� d'agriculture du canton d'Alfred se formait pour organiser une exposition annuelle. Diff�rentes productions de la ferme �taient expos�es notamment les r�coltes provenant des jardins pota-
gers. Peu apr�s, d�butait l'exploitation de la tourbi�re ( 1901 ) pour la production de briques de combustible. C'est seulement vers les ann�es 1929 que la tourbi�re a �t� utilis�e mais bri�vement pour des fins horticoles dans la production d'amendements de sol. Pendant cette p�riode il y avait sept producteurs mara�chers qui se sp�cialisaient dans la conserverie.
Au d�but des ann�es 30, les �difices o� est maintenant situ� ie Coll�ge d'Alfred furent b�tis par les Fr�res des �coles chr�tiennes pour l'usage de l'�cole industrielle. Durant ces premi�res ann�es la production horticole �tait assez faible car il y avait peu de main-d'oeuvre qualifi�e. C'est surtout avec l'arriv�e du fr�re Etienne Fortin en 1951 que l'institution prenait un essor important dans toutes les productions agricoles du coll�ge. De 1951 � 1964 la production �tait telle qu'il y avait auto-suffisance des denr�es alimentaires pour tous les membres du personnel et les 150 pensionnaires. Au niveau horticole on y trouvait surtout de la pomme de terre quoiqu'il y avait beaucoup d'autres l�gumes et de petits fruits comme la fraise et la framboise. L'embellissement du site n'�tait pas n�glig� car des plantes ornementales (arbres et fleurs) �taient plant�es. Il y avait un jardin de fleurs ainsi que des couches chaudes ou froi-
une production importante de l�gumes qui a pris fin en 1963. Cependant, cette industrie a �t� remplac�e par la production de tourbe � gazon en 1964.
La r�gion d'Alfred n'est pas une importante r�gion horticole si on la compare au sud de l'Ontario et � la r�gion de Toronto. Cependant, on d�nombrait, en 1981, 68 producteurs de cultures l�gumi�res dont 10 cultivaient 836 acres en pommes de terre et 13 cultivaient 30 acres de mais sucr�. En culture fruiti�re, on retrouvait principalement 28 acres de fraises, 19 acres de pommes et quelques acres de framboises. On retrouvait aussi 5 ser-riculteurs sp�cialis�s soit dans la production de l�gumes, de plants en cassettes et de pots � fleurs ainsi que quelques p�pini�res. \j� culture de la tourbe � gazon par la compagnie Manderley Sod ( 737 acres ) est la production la plus importante avec la pomme de terre. A part ces deux genres de productions, les entreprises sont de types familiales et elles sont souvent consid�r�es comme une deuxi�me source de revenu.
Malgr� les disproportions avec les productions animales et de grandes cultures il n'en demeure pas moins un domaine en expansion. Ainsi on assiste depuis quelques ann�es � une expansion des acres de petits fruits notamment de fraises et de framboises. De plus certaines
des pour la production de plants. En 1964 toutes les productions cessaient dues au manque de personnel et � un changement de politique interne. Plus tard monsieur Ren� Ouellette reprenait la production de l�gumes sur une petite �chelle pour des fins �ducatives.
Au d�but des ann�es 50, s'�tablissaient deux producteurs de pommes de terre, Monsieur L�on Delorme � Curran et Monsieur Lamoureux � Pendleton. Ces producteurs sont devenus importants par la suite. Durant cette p�riode, il y avait environ 120 producteurs de prommes de terre et la r�gion avait un centre d'essai de pesticides pour cette production. Au m�me moment, Monsieur Pierre Bakx des Pays-Bas arrivait dans la r�gion d'Alfred. Il a eu � son arriv�e la responsabilit� du d�fri-chage des terres noires. Cependant il se sp�cialisait dans l'am�nagement paysagiste et la production de plantes en serre. C'est � la suite du d�frichement vers la fin des ann�es 50 et d�but des ann�es 60 que les terres noires ont commenc� � prendre de l'importance. Il y avait au d�but
cultures d'introduction comme le bleuet et l'asperge commencent � appara�tre. D'autre part les sols organiques lorsqu'ils sont bien drain�s peuvent �tre utilis�s pour produire � grande �chelle des l�gumes, quoiqu'une limitation majeure est la comp�tition provenant principalement des producteurs de terre noire de la r�gion de Montr�al. Les terres min�rales sont soit argileuses ou sablonneuses et pr�sentent de graves limitations. Les terres argileuses ont un drainage inapte � soutenir une culture horticole et les terres sablonneuses ont un drainage excessif et une faible fertilit� naturelle. Le drainage souterrain et l'irrigation pourraient r�soudre les probl�mes dans certains cas.
Enfin on retrouve certaines r�gions avec de tr�s bons sols mais leurs dimensions ne permettent pas une production importante. Le coll�ge d'Alfred b�n�ficie sur son site d'un bon sol pour l'horticulture. Il est projet�, dans un futur imm�-diat, d'�tablir des parcelles de d�monstration pour divers l�gumes et fruits comme le bleuet, le pommier, le ma�s sucr� et la pomme de
terre. D�pendant de la demande, le coll�ge envisage une recherche plus �labor�e comme l'�valuation des taux de fertilisation, la lutte aux mauvaises herbes ou des essais de nouvelles techniques de cultures.
L'analyse du d�veloppement de l'horticulture dans la r�gion d'Alfred depuis le d�but de la colonisation indique que les progr�s ont �t� assez lents. Ceci s'explique d'abord par les facteurs climatiques et de sols de la r�gion qui sont moins propices que d'autres j)our ces cultures. Il faut aussi mentionner que la r�gion a une tradition de productions animales et que le march� est assez comp�titif. N�anmoins, la production de cultures sp�cifiques ou l'introduction de nouvelles techniques de production plus comp�titives pourrait accro�tre consid�rablement l'�tendue des cultures car la r�gion est situ�e pr�s des bassins importants de population. Il en demeure cependant que l'horticulture, � moins de changements majeurs dans notre socf�t�, demeurera une production secondaire due aux facteurs d�j� �num�r�s.
Par Roger Frappier, chef de section: Communications et biblioth�que, et Aline Miller, charg� de cours: Communications .
SAVIEZ-VOUS:
� que depuis le d�but du si�cle l'agriculture demeure une des deux occupations les plus r�mun�ratrices des 2 comt�s de Prescott et Russell ;
� qu'au milieu du si�cle pr�c�dent, les vaches circulaient librement dans le voisinage pendant le jour;
� que l'on voit appara�tre des fourches m�caniques en Ontario d�s 1844, des batteuses m�caniques en 1845, des faucheuses vers 1856;
� que les r�teaux � traction animale sont en usage dans l'est de la province en 1860;
� que les premi�res moissonneuses entrent en Ontario vers 1870;
� que les fermi�res poss�dent une machine � coudre depuis 1849 et une tor-deuse et une laveuse � bras depuis 1860;
� qu'en 1844, on fonde une soci�t� d'agriculture dans Prescott et en 1845, dans Russell;
� que d�s le printemps de 1846 il y eut un concours de labour dans Prescott. Le Colonel William Hig-ginson se m�rite le premier prix de 2 Libres;
� qu'un des premiers silos de l'Ontario fut �rige en 1870 chez Richard Marston de Cassburn ;
� que la premi�re fromagerie � Hawkesbury-Est fut �tablie en 1881;
� que la foire de Vankleek Hill date des environs de 1847;
� qu'une soci�t� agricole s'organisa en 1889 dans le