COURRIER SUD
SEMAINE DU 24 AU 30 NOVEMBRE
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THE GAMBLER"
r�alis� par Karel Reisz, interpr�t� par James Caan.
Cin�ma Hollywood - Cin�ma Avon Hamilton
Voici l'histoire d'un homme qui joue et qui finit par tout perdre. Transpos� dans la r�alit� am�ricaine, avec toutes les allures d'un brillant spectacle, le th�me du jeu et de son corollaire: l'argent.
L'argent, tout le monde le sait, s'institue, aux Etats-Unis, comme valeur absolue; l'argent et toutes les valeurs qu'il entra�ne: sens de la propri�t�, culte de la puissance, go�t du confort, de l'utile, course � la production, � la consommation, aux loisirs, passion du moderne, du neuf, du m�canique, exaltation 1 de ceux qui risquent et qui jouent... Aux Etats-Unis, le bonheur s'appelle bien-�tre et il s'ach�te. L'argent, c'est le droit.
On est, au d�part^ plus ou moins favoris�. La richesse de chacun d�pend de sa "mise"-et on mise ce qu'on a: les h�ritages ou les ambitions. Jouer, mais jouer s�rieusement est une fa�on de vivre. Certains gagnent; d'autres pas.
"The Gambler", c'est un homme qui joue, mais qui joue pour perdre. L'argent* il l'utilise � l'envers. Axel ne veut poss�der l'argent que pour le d�truire, le "d�socialiser", le deshumaniser. Il manipule de l'argent, � condition de ne pas s'en servir. Il veut en faire un objet en soi, sans rapport avec le quotidien; vid� de sa fonction utilitaire, en le d�collant et l'utilisant comme une figure de d�calcomanie. Comment? En le faisant fonc tionner au niveau de l'absurde, en transposant le jeu obligatoire de sa soci�t� dans le jeu al�atoire des casinos et des paris. Le joueur am�ricain, Axel, c'est celui qui vit s�r le mode de l'irrationnel, de la parodie, le m�canisme social du jeu et sa pulsion, sa libido: la peur et le risque. Gagner de l'argent et le perdre, en se "fiant" au hasard, c'est � dire en "l'investissant" dans l'irr�alit�, c'est nier son caract�re utile et, de toutes fa�ons, son omnipr�sence dans la vie am�ricaine. Ce que cherche vraiment Axel, c'est d�vier le sens de l'argent, c'est l'utiliser � contre-emploi, exactement comme son grand-p�re, vie� immigr� d'Ukraine, ne l'utilisait pas; lui que les dollars on rendu ma�tre, � coups d'efforts, de combats, de risques, de compromis, d'arrangements. A sa mani�re, Axel, cet
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Semaine du 22 au 28 novembre
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intellectuel, marginal aussi-bien face aux autres intellectuels que face aux "autres'', veut d�tenir le secret des dieux, des h�ros d'antan: retrouver (mais de fa�on d�vi�e, anti-sociale, invers�e) ce qui est la raison d'�tre, la valeur et l'oxyg�ne de toute une civilisation. Il sert l'argent, lui aussi, mais comme on sert un ma�tre, probablement: en le ha�ssant.
Sur le plan social, pourtant (ou justement), Axel est un am�ricain � qui a �t� donn�es toutes les chances de d�part, dont la "mise" est sup�rieure � celle des autres: un riche privil�gi�. Privil�gi� aussi parce qu'il utilise la culture, le professorat, c'est � dire quand m�me un moyen de riche, un moyen d'id�aliste, pour gagner sa vie. ; On peut donc imaginer qu'Axel, riche de naissance, a d'abord choisi de refuser la valeur, forcement mat�rielle de l'argent, en devenant professeur, en choisissant une activit� intellectuelle, une attitude reflexive (et passive? ), puis de la nier, de fa�on forcen�e, destructive et irr�aliste, en jouant.
La d�marche d'Axel est d'utiliser l'argent � l'envers. Son erreur est d'ignorer que l'argent perdu est r�investi dans le monde des rela-
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of courage as well as a work of artist-ry and intelligence.
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tions humaines, commerciales, dans l'ordre naturel d'une soci�t� que, contrairement � son jeune �tudiant noir; il se refuse � voir. L'argent que le joueur percevait comme une; id�e, v�cue sur un mode passionn�, a conserv� sa r�alit�. On l'investira dans une �cole ou un casino pour la Maffia. On en fera usage.
Qui sait d'o� vient l'argent, comment il nous arrive, par quels chemins il passe? - Ce qujpn sait, c'est qu'il suit un itin�raire bien pr�cis. Il n'a rien de magique, comme le ressent le joueur, mais tout de fonctionnel: une origine, un usage, un" but. Jouer, c'est vivre entre le conte et la r�alit�. Mais l'argent existe, pr�sent, pressant; on en vit. En exaltant, pour le d�truire, le pouvoir de l'argent, en en faisant une chose, Axel se d�truit lui-m�me et perd tout: argent, amours, famille, racines. Axel, joueur, litt�raire, ne se rend pas � l'�vidence, celle du "deux et deux font quatre" que lui rappelle brutalement son �tudiant noir.
La conclusion de Ce malentendu entre l'intention et la r�alit�, la fin de ce film vous l'apprendra.
En attendant, dire qu'il semble aujourd'hui imposable de montrer un am�ricain sans nous montrer ce qui l'entoure: l'Am�rique, sans doute parce qu'il n'y existe plus vraiment d'individu, plus d'intimit�. L'individu envahi, il n'y a plus (au cin�ma) de psychologie individuelle sans tableau social. Et ce qu'on voit souvent, derri�re ces personnages, d�sorient�s et r�volt�s, les Etats-Unis, est tr�s dur, impitoyable m�me, accusateur.
Allez donc voir "The Gambler"; c'est un film bien film�, parfaitement interpr�t�, et dont le suspense rie faibjit jamais. Un spectacle, en somme.
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