JOURNAL REGIONAL DE L'ONTARIO NORD
Vol. I, Num�bo 12 Le num�ro, 5 sous.
"Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai point d'autre crainte".�Racine.
Sudbury, Ont., jeudi, 27 ao�t 1942
MORT D'UN CITOYEN EN VUE DE SUDBURY, M. NAPOLEON ADAM
L'un de nos citoyens les plus en vue parmi les Canadiens fran�ais, M. Napol�on Louis Adam, mourait � l'h�pital de Lachute jeudi soir.. M. Adam, ainsi que ses enfants, Mme L�onard, Gustave et Raoule revenaient de St-J�r�me lorsque cette derni�re, qui �tait au volant, perdit le contr�le de l'automobile. Personne ne fut bless�; cependant M. Adam fut conduit � l'h�pital � la suite d'un choc nerveux. Il �tait all� voir son fils, Paul, qui suit actuellement un cours d'officier � St-J�r�me. Notre compatriote naquit � St-Hyacin-the ert 1881. Six ans plus tard, sa famille d�m�nagea dans le comt� d'Essex o� il �tudia � l'Ecole s�par�e de Belle-Rivi�re. Durant l'�t� de 1897 M. Adam travailla avec son p�re � la construction du cyclorama de Ste-Anne de Beaupr�. De cet endroit, il partit pour les Etats-Unis o� il fut employ� dans l'industrie^ du coton au Mas-sachussetts et dans le Rhode-Island durant quatre ans. C'est en 1902 que M. Adam revint dans le comt� d'Essex o� ,il fut engag�
comme boucher � Walkerville. Il travailla ensuite pour Michaud & L�vesque, de Sturgeon Falls jusqu'en 1910; durant cette m�me ann�e, M. Adam ouvrit son �picerie de la rue Borgia. Son commerce fut si prosp�re qu'en 1925 il dut a-grandir son magasin. Par la suite plusieurs succursales furent ouvertes: Burwash, Markstay, Chelms-ford et Wahnapitae, mais toutes ces succursales furent vendues � l'exception de celle de Chelmsford. De 1914 � 1916 M. Adam fit partie de la Commission des Ecoles s�par�es de Sudbury; il fut ensuite �chevin de 1917 � 1919. Paroissien de Ste-Anne, il faisait aussi partie du Club St-Louis et de la Soci�t� St-Jo-seph.
Lui survivent: son �pouse, n�e Anna Gagnon; six filles, Mme C.-E. Smith, de Montr�al, Mme J.-P. L�onard, de St-J�r�me, Soeur Lolet-te, des Soeurs Grises d'Ottawa, Raoule, Marie et Pierrette: trois fils, Paul, Gaston et Gustave.
A la famille �prouv�e, "L'Ami du Peuple" offre ses plus sinc�res condol�ances.
L'assembl�e du 20;Lettrc d'ottawa ao�t de la C.C.F. La mobilisation totale va
transformer � fond toute la vie du pays.
Fun�railles de M. T. Rochon
Samedi dernier, avaient lieu, � l'�glise St-Jean-de-Br�beuf, les fun�railles d'un des plus anciens pionniers de cette r�gion, M. Th�ophile Rochon. L'officiant �tait Mgr
Subside aux cultivateurs
Aifia d'enccfurager les cultivateurs de la r�gion de Sudbury, le Gouvernement vient de voter un subside de .25 pour cent livres de lait, � partir du 1er septembre.
Les distributeurs devront payer $2.75 pour cent livres de lait plus ou moins .OZVz selon que le lait contient ou ne contient pas 3.4 de
de d�tail.
L'argent manque
.J.-H. Coallier: et les porteurs, MM. mati�re grasse. Cette augmentation L�o Lafleur, w. Barrette, "A: Tes- j rraura aucune Influence sur le prix sier, A. Leclair, W. Boivin, �. La-lancette. De nombreux parents et amis accompagn�rent la d�pouille mortelle qui fut inhum�e dans le cimeti�re catholique de Sudbury.
Feu M. Rochon naquit � Cur-ran, Ont., en 1864. A son arriv�e h Sudbury, il y a cinquante-cinq ans, il s'�tablit sur une ferme, situ�e sur la route de Garson.ll y demeura jusqu'� ce qu'il vint � Sudbury, il y a quelques mois, pour y subir des traitements. Sa femme, n�e Marie Boulay, le pr�c�da dans la tombe, il y a sept ans. M. Th�ophile Rochon faisait partie de la ligue des Forestiers Catholiques ainsi que de la Ligue du Sacr�-Coeur. Lui survivent, un fils, Emile; sept filles: Mme A. Thivierge, Mme J. Johnson, Mme E. Gauthier, Mme A. Charbonneau, Mme A. Chellew, Marie et Aida; un fr�re, M�gloire; deux soeurs, Mme L. Grimard et Mme B. Pilon.
de la Capitale
L'effort de guerre du Canada hors de proportion!
Il y a des gens en ce pays qui pensent toujours que nous ne faisons pas notre part en cette guerre.
Ce n'est cependant pas l'avis du Cardinal Hinsley, archev�que de Westminster. ^
S'adressant en fran�ais a un groupe de soldats � Londres, il y a quelque temps, Son Eminence d�clarait entre autres:
"A mes fr�res catholiques, les fils et les filles vigoureux et droits du Canada fran�ais, je tiens � exprimer notre admiration. Vos fils, les fils du vrai loyalisme fran�ais, ont quitt� volontairement leurs foyers et leur patrie pour tout risquer afin d� d�fendre notre h�ritage religieux. Le nombre de ces libres chevaliers du christianisme est hors de proportion avec la population du Canada Fran�ais,
Voil� une opinion, qui, bien qu'elle ne soit pas partag�e par certains Anglais du pays, n'en est pas moins tr�s juste.
Dommage que Son Eminence ne puisse quelquefois ainsi "parler � ses compatriotes du Canada. Il en est qui auraient beaucoup � gagner � l'entendre.
- Ottawa.�La Commission des �-coles s�par�es d'Ottawa a d�cid� de demander � la Commission' des Affaires municipales d'Ontario de se charger d'administrer ses finances car elle est incapable de rembourser ses obligations et m�me de payer l'int�r�t sur sa dette qui s'�l�ve � environ $1,750,000.
Jusqu'ici malgr� les difficult�s financi�res qu'elle a toujours �-prouv�es � cause de la mauvaise r�partition des taxes, la Commission des �coles s�par�es d'Ottawa, a toujours fait honneur � ses obligations. M. E.-V. McCarthy, pr�sident de la Commission, impute aux lois scolaires d'Ontario la situation actuelle. Il d�clare:
"La commission scolaire aurait pu faire face � ses obligations si nous avions re�u notre juste part des taxes scolaires et il n'aurait pas' �t� n�cessaire d'en venir �_ la d�cision que nous avons prise. Voyez, le Ch�teau Laurier, par exemple, qui est une utilit� publique. Bien que le contribuable des �coles s�par�es contribue lui aussi pour le maintien de ce vaste h�tel il n'en est pas moins vrai que le Ch�teau, comme* utilit�, doit ver ser, d'apr�s la loi,; sets taxes aux �coles publiques."
En effet, la loi ontarienne stif pule que les taxes des compagnies d'utilit� publique �t des corporations seront vers�es aux �coles publiques (neutres). Ces compa gnies ne peuvent verser aux �co les catholiques que la proportion de taxes correspondant' au nombre "prouv�" d'actionnaires c�tholi ques mais dans la grande majorit� des cas les compagnies sont incapables de faire cette preuve. Car en plus de l'impossibilit� parfois absolue, il leur en co�terait une certaine d�pense pour ces recherches et de plus la taxe aux �coles catholiques, moins nombreuses, est de ce fait deux fois plus �lev�e qu'aux �coles publiques.
�l semble que la province de Qu�bec est plus tol�rante que l'Ontario", dit M. McCarthy, "dans
La s�ance s'ouvre par la lecture des minutes qui furent approuv�es en entier.
L'on pr�sente ensuite le programme pour la Convention qui aura lieu jeudi le 27 dans la salle des "Odd Fellows" situ�e au num�ro 33 rue Lorne.
Le pr�sident, M. Stephenson, employ� du "Sudbury Star" adresse des remerciements � l^Ami du Peuple" et le f�licite pour sa bonne tenue.
Il est convenu que la salle ouvrira � 10 heures et que le d�ner sera servi � midi, durant lequel un discours sera prononc� par le chef provincial M. Joliffe. Imm�diatement apr�s, c'est-�-dire vers 1.30h. l'on proc�dera � la nomination des candidats; et afin de permettre � tous de voter, la votation sera ouverte jusqu'� 6 heures pr�cises.
Afin de donner justice � tous, l'on a d�cid� de se servir du "Single transf�rable ballot" (un seul bulletin sur lequel le nom de chaque candidat sera inscrit par ordre de choix). Comme il se peut qu'un homme qui n'a aucune comp�tence remporte la Convention, afin d'�tre d�finitivement reconnu comme candidat, cet homme devra faire voir ses aptitudes et sa comp�tence et sa nomination devra �tre accept�e par le chef provincial et le secr�taire. Les membres seuls ont droit de vote.
Une motion fut pr�sent�e et accept�e � l'effet qu'un d�l�gu� de chaque union "bona fide" dans la ville aura droit de vote � la Convention, par exemple les unions de chemin de fer.
(A �auge du. nombre .toua ours grandissant" a�T'Can'�lM�ns-fr�n�ais' qui se tournent vers le parti C.C.F., l'on d�cida d'avoir un assistant-secr�taire canadien-fran�ais qui s'occupera de la correspondance.
Tous les membres du district �-lectoral sont invit�s � venir choisir le candidat � passer la journ�e et la soir�e du 27 � la salle "Odd Fellows Temple" num�ro 33 rue Lorne.
(communiqu�)
Ottawa.�La mobilisation totale des ressources humaines du Canada en vue d'un effort total de guerre n'est plus maintenant qu'une question de semaines. Le premier ministre Mackenzie King a d�clar� que le temps �tait venu d'organiser tous nos efforts pour gagner la guerre et que tous les citoyens devaient �tre employ�s dans les services directs ou indirects de guerre.
Le gouvernement, en cons�quence, veillera donc � ce que tour homme et toute femme capables d'accomplir quelque forme de service direct ou indirect de guerre remplissent les fonctions les mieux adapt�es � ses aptitudes et aux besoins de guerre. Le pays a besoin du service de tout le monde Cela comprend les services des femmes aussi bien que des hommes. Autant que la chose est humainement possible, le gouvernement est d�termin� � faire en sortr que les services de tous les hommes et de toutes les femmes soient efficacement employ�s et que tout homme valide entreprenne une forme quqelconque de service essentiel dans les forces arm�es, dans la production de guerre ou dans un emploi civil indispensable.
LES GRANDES LIGNES
NOUVELLES-ECLAIR
L'officier-pilote, A.-E. Miron, arriv� d'Angleterre la semaine derni�re, est actuellement en vacances chez ses parents, M. et Mme A.-O. Miron, de 244 rue Peter.
Le P�re L. Porcheron, du coll�ge Sacr�-Coeur, remplace M. le cur� Lampron, de Foleyet, actuellement au chevet de sa m�re mourante.
a a
L^s PP. Monty, Bertrand, Bel-court, Desjardins . et Bellavance sont actuellement en retraite.
MARIAGE
Blezard Valley (D.N..C.)�R�cemment avait lieu � Blezard Val ley le mariage de Mlle L. iBrabant et de M. A. Denis. Apr�s la c�r� monie. parents et amis se r�unirent chez M. Denis, de Hanmer, d'o� le jeune couple partit pour Parry Sound et NobeL
M. et Mme A. Denis �liront domicile � Hanmer.
Elle a 94 ans
Cobalt�.�Mme Joseph B�langer c�l�bre cette semaine son 94e anniversaire de naissance. Elle est en tr�s bonne sant� mais elle devra a-bandonner pour quelque temps le soin de son m�nage. Mme B�langer demeure � Cobalt depuis la fondation de cette ville, en 1906.
C'est en quelque sorte participer � une bonne action que de la louer de bon coeur.�La Rochefoucauld.
la r�partition des taxes des corporations et des utilit�s publiques. Dans Qu�bec, les taxes des compagnies sont divis�es au prorata des groupes. La population d'On-tario ^serait plus tol�rante si elle pouvait constater l'injustice des lois vis-�-vis des �coles catholiques".
Xe premier ministre n'est gu�re entr� que dans quelques d�tails secondaires du plan qu'il entend suivre. Il s'est plut�t content� d'en exposer les principes g�n�raux.
Pour arriver � son but, le cabinet de M. Knig a d'abord d�cid� que _ toute activit� civile non-essentielle doit �tre interrompue ou supprim�e. La Commission des prix en temps de guerre a re�u l'ordre d'appliquer cette politique, en prenant les mesures jug�es n�cessaires � cette fin.
En plus de suspendre et de supprimer par la suite toutes les activit�s non-essentielles � l'effort, de guerre, des mesures seront prises pour s'assurer que le plus petit nombre possible des ressources humaines sera employ� � satisfaire le minimum des besoins essentiels de mat�riaux, de machinerie, d'�nergie combustible et de transport.
Ces deux mesures vont lib�rer un grand nombre d'hommes et de femmes pour les services directs, et indirects de guerre. Mais le gouvernement ne s'arr�tera point l�. Il compte beaucoup sur les femmes pour accentuer notre effort de guerre. Partout o� la chose sera possible, il remplacera donc les hommes par les' femmes, afin de lib�rer les hommes pour les forces arm�es, � moins que les services des hommes ne soient indispensable-ment requis ailleurs.
C'est ainsi que, sous l'empire des mesures de contr�le qui seront a-dopt�es prochainement, aucun patron ne pourra cong�dier un employ� sauf quelques exceptions prescrites par le bon sens, et aucun employ� ne pourra quitter son travail sans donner par �crit un avis raisonnable. Cet, avis s'intitulera: "Avis de cong�". Une copie de cet avis devra �tre transmise au bureau de placement le plus proche. Aucun patron ne pourra engager un postulant qui n'aura pas obtenu un permis d'un bureau de placement: il ne pourra pas non plus "raiter en vue d'un tel engagement. La permission de rechercher de 'emploi pourra �tre restreinte � un endroit, une industrie, une occupation ou un �tablissement donn�s. Un contr�le va s'�tablir sur les annonces "on demande des employ�s" et "on demande des emplois".
donn�e, les personnes inemploy�es pourront �tre tenues d'accepter tcut travail convenable disponible, et les personnes employ�es durant moins que le plein temps normal pourront �tre oblig�es de permuter vers du travail' convenable et disponible � plein temps qui sera particuli�rement n�cessaire.
ADMINISTRATION
Le premier ministre a dit un mit de l'administration de son programme des ressources humaines. Sous la d�pendance du minist�re du Travail, M. Elliott M. Little, directeur du Service national s�lectif sera principalement charg� d'administrer le programme d'utilisation des ressources humaines. Quant � l'administration locale, les bureaux de placement de la Commission d'assurance-ch�mage constitueront le rouage administratif tout trouv�.
Les trois minist�res de la D�fense, cependant, continueront de s'occuper de l'enr�lement des hommes dans la marine, l'aviation, et l'arm�e. Pour le pr�sent imm� diat, le minist�re des Services nationaux de guerre gardera la responsabilit� de la conscription de.� hommes pour service au Canada. Mais, dans un avenir raprpoch�, on remettra au directeur du service national s�lectif la t�che d'appeler les hommes pour le service militaire. Les commissions des services nationaux de guerre entendront les appels qui seront faits des d�cisions des officiers du Service na -tional s�lectif.
QUE L'ON SE HATE
La causerie du premier ministre nous a d��us. Le public savait que cette nouvelle politique allait �-appliqu�e par le gouvernement. Ce qu'il avait h�te de conna�tre, c'�tait le plan en d�tails que l'on suivra. M. Mackenzie King, selon son habitude, est demeur� dans les g�n�ralit�s. Que l'on se presse de faire conna�tre les r�glements de cette mobilisation. La population est impatiente de savoir ce qu'il en retournera. On � ne saurait lui reprocher. Les pouvoirs, dont le gouvernement va se servir, sont dictatoriaux. Ils vont transformer toute la vie du peuple. Que celui-ci soit press� de conna�tre dans quelle situation il va se trouver dans quelques mois, c'est tout � fait naturel et l�gitime.
TRAVAIL FEMININ
LA COERCITION
L'intention du gouvernement est de recourir � la persuasion partout o� la chose sera satisfaisante. Mais, s'il le croit n�cessaire, il emploiera la coercition. Apr�s une p�riode
Ce qui n'est pas sans causer quelque inqui�tude, c'est Tembau-chage/i�nassif des femmes, mari�es ou non, dans les industries."Le Devoir, quotidien de Montr�al, s'est fait l'�cho de cette inqui�tude. "Certes, nous n'ignorons pas, �-crit-il, qu'il est � peu pr�s impossible de supprimer le travail de la femme dans l'usine de guerre; mais, de l� � organiser syst�matiquement la d�sertion des foyers, il y a tout de m�me une distance.
"M. King peut, � l'occasion, �tre un �mouvant orateur. Il sait �crire, composer un tableau, en faire saillir les traits principaux. On l'a pu constater une fois de plus l'autre soir. Que ne redevient-il pour un moment le sociologue d'autrefois!
"Quel tableau il pourait alors faire des cons�quences de cette d�sertion des foyers, de ces enfants confi�s � des mains �trang�res, quand ils ne sont pas � peu pr�s abandonn�s, des m�res et des futures m�res atteintes dans leur sant� physique^�et morale trop souvent�et compromettant ainsi l'avenir?
"Ce ne sont pas les chiffres qui lui manqueraient. Tous les observateurs crient d�j� � l'inqui�tude que leur cause la hausse de la criminalit� enfantine. Que sera-ce quand on aura jet� � l'usine plus de m�res encore. Nous ne faisons point � M. King l'injure de croire (suite � la page sept)