15 d�cembre 1975
CHANCES D'AVANCEMENT POUR FEMMES EN
�DUCATION? CONNAIS PAS!
pur H�l�ne Barbes
C'est une �preuve d'endurance que d'essayer d'obtenir un poste d'administration au Conseil scolaire de la ville de Toronto si vous �tes une femme. Comme si c'�tait n�cessaire de le prouver une fois de plus, Dr Carol Reich affirme avec statistiques � l'appui que le sexe d'unfe) candidate) est un facteur d�terminant � tous les stades du d�veloppement de sa carri�re en �ducation. Cette �tude dont le rapport a �t� pr�sent� r�cemment au Con-
seil scolaire de Toronto, r�v�le que les femmes n'occupent que 17% des postes de niveau surintendant-adjoint et surintendant Dans les �coles �l�mentaires, 11% des postes de direction sont occup�s par des femmes. Ce chiffre tombe � 10% dans les �coles secondaires.
La situation n'est pas nouvelle, n suffira pour s'en rendre compte de parcourir l'excellent chapitre intitul� "Early teaching in Ontario" dans le livre FEMMES AU TRAVAIL (Women at work)
publi� en 1974 par le Canadien Women's Educational Press. L'auteur y cite le surintendant du district de Brock qui, en 1848, d�clarait que Mla plupart des enseignantes n'�taient pas sup�rieures � des servantes". Le salaire d'une enseignante en 1858 �tait la moiti� seulement de celui d'un enseignant De 1920 � 1927, le Conseil scolaire de Toronto r�duisait de cent dollars l'augmentation annuelle du salaire des femmes, par mesure d'�conomie. Les hom-
mes, �videmment n'�taient pas touch�s. Le salaire �gal ne devint une r�alit� en �ducation qu'apr�s 1940. Ceci gr�ce � la F�d�ration des enseignants de l'Ontario, form�e en 1918, dans le but de lutter contre les mesures discriminatoires impos�es par les diff�rents conseils scolaires � leurs membres f�minins.;
En effet, jusqu'en 1930, une enseignante qui se mariait �tait automatiquement remerci�e de ses services, peu importe ses qualifications. On ne renvoyait pas l'homme qui se mariait
Comment s'�tonner que le poids d'un pass� semblable ralentisse l'�lan d�s femmes d'aujourd'hui? Comme le note Doris French dans
son histoire de la F�d�ration des enseignantes de l'Ontario, "une femme bien �lev�e �tait modeste, retir�e et respectueuse. Elle ne devait pas para�tre dans des r�unions, accepter un poste de responsabilit� ou faire entendre son opinion publiquement". Les femmes ont �t� syst�matiquement �cart�es des postes-cl�s en �ducation. Elles n'ont pas eu de guides et de mod�les. Les plus d�termin�es d'entre elles ont atteint des postes de responsabilit� aux prix de lourds sacrifices.
A ce sujet, qu'on se r�f�re au livre de Sybil Shack, LA MINORITE DES DEUX TIERS, publi� en 1973 par le centre d'orientation de la facult� d'�ducation de
�0 l'universit� de Toronto. Sybil Shack, qui a �t� directrice d'�cole pendant de nombreuses ann�es, raconte qu'elle a pris conscience tr�s t�t dans sa carri�re du fait que "�tre de sexe masculin est beaucoup plus important que d'�tre intelligent".
En 1975, o� en sommes-nous? Sans �tre pessimiste, il nous faut avouer que les femmes �mergent � peine. Elles n'occupent que 1% des
-postes d'administration ~en �ducation pour tout l'Ontario. La situation des femmes dans l'�ducation aura �t� le th�me de nombreux rapports, colloques et conf�rences pendant notre ann�e internationale. Mais les enseignantes francophones? O� en sont-elles?
O� EN SONT LES ENSEIGNANTES FRANCOPHONES EN ONTARIO? VOUS EN. AUREZ UNE ID�E EN -LISANT--.S'ORGANISER?- POURQUOI PAS ! EN P. 1 3
LE MONDE DU TRADUCTEUR
HIER ET AUJOURD'HUI (EXTRAITS)
contemporain, et plus particuli�rement � la gent qui s'est d�velopp�e au cours de la derni�re d�c Jiie, et ces quelques vers intitul�s "A un po�te latin" que Pe-letier du Mans a �crits en 1547 me hantent l'esprit :
un acheminement certain vers un mieux-�tre. Ils parlent de la dignit� du traducteur. En fait, c'est un th�me qui'avait rendu disert
tt
Toi, qui si fort exerc� t'es Et qui en latin �cris tant Qu'es-tu sinon qu'un imitant C rois - tu que ton latin approche
par CHAKE TCHILINGUIRIAN
Je pense au traducteur papier.
Pourquoi au cours des si�cles le statut du traducteur a-t-il d�gringol� de fa�on �vidente l'�chelle des
professions, c'est la question plus d'un �minent congres-que celui qui a choisi ce siste. Qu'on en jug� : Pier-m�tier comme gagne-pain re-Fran�ois Caill�, Pr�si-est en droit de se poser, dent (France), Derry Cook-Elucider les circonstances Radmore (Royaume- Uni), myst�rieuses qui ont fini par Henry Fishbach (Etats-Unis) saper son prestige deman- Dr Ren� Haeseryn (Bel-derait le g�nie d'un Sherlock gique), Jacques Goetschalckx Holmes ou d'un Hercule Poi- (Luxembourg) Pierre Malin-rot, n s'est enlis� dans des verni (France), Tadashi Ko-De ce que Virgile �crivait?"^ -sables mouvants qui ont as- retsun� (Japon) et Jean-Paul
jphyxi� sa personnalit� et bri- Coty (Canada) alorsL Pr�si-�t justement aujourd'hui, se son �lan. Et pourtant ce dent de la Soci�t� des Tra-un leitmotiv identique qu'on personnage falot aujourd'hui ducteurs du Qu�bec, et en-a lanc� je ne sais quand avait jadis de la person- fin dans l'assistance, Paul
nalit� � en revendre. Je songe � plus d'un auteur c�l�bre qui se doublait d'un traducteur, comme Marcel Proust par exemple (qui a de Virgile?" Autrement dit traduit de l'anglais les oeu-primo : "tu n'es pas un vres de Ruskin). cr�ateur, donc tu ne peux Au 7e Congr�s mondial nourrir aucune pr�tention de la Traduction, tenu � Nice quant � des droits sur ce en mai 1974, des traducteurs (Copyright Chak�Tchilingui que tu viens d'�crire, secon- venus des quatre coins du rian) do, le langage que tu monde prirent la parole pour emploies pour transposer mettre les choses au point dans une autre langue l'esprit Ils firent un tour d'horizon du texte n'a souvent pas la de la profession qui leur m�me �l�gance de style ou colle � la peau et dont ils n'est pas du tout du m�me ne voudraient se d�faire pour niveau que celui de l'auteur rien au monde. Ils �voqu�-du texte original. Tu n'es rent le pass�, analys�rent donc qu?un vulgaire gratte- , le pr�sent et annonc�rent
comme un anath�me sur la t�te du traducteur, ne le l�che plus : "Es-tu autre chose qu'un imitant et ton latin approche-1-il de celui
Robert, lui-m�me Q'auteur du dictionnaire alphab�tique et analogique de la langue fran�aise).
Meta et Babel publi�rent le compte-rendu de ce congr�s important dont la prochaine r�union aura lieu � Montr�al en 1977.
JOYEUX NO�L!
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