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Le Soleil, vendredi 21 janvier 1994 - 3
Un entretien exclusif avec Mike Harcourt
Gestion scolaire : éviter la rupture
ProFîI
Une grande prudence sur le dossier de 1* gestion scolaire: c'est ce qui ressort de l'entretien que le Premier ministre Mlke Harcourt a accordé au Soleil, entretien au cours duquel 11 a également évoqué ses racines françaises.
- Le Soleil : Votre nom semble l'attester, vous auriez, paraitrait-il, des racines françaises. Qu'en est-il réellement ?
- Mike Harcourt : C'est effectivement le cas. Un de mes ancêtres, Michel Harcourt, était de Normandie. Ma femme et moi-même sommes allés en France où nous avons visité la petite localité qui se nomme Harcourt. La famille d'Harcourt, une grande lignée de la noblesse normande, s'est illustrée à plusieurs reprise dans l'histoire. A Paris, nous avons d'ailleurs dîné avec la comtesse d'Harcourt, une descendante de cette famille. La branche dont je suis issu s'est implantée en Angleterre, puis en Australie. Au début du siècle, mon grand père a quitté Melbourne pour s'installer à Calgary. Il est décédé lorsque j'avais cinq ans. Je l'ai donc peu connu, mais je ne sache pas qu'il parlât français.
- Vous-même, parlez-vous français ?
- Un petit peu. Comme tous les Canadiens, j'ai étudié le français cinq ans à l'école, mais je l'ai oublié (NDR : en français). Je l'ai également étudié deux ans, au cours de mes études à UBC, ainsi qu'à l'Alliance française. En France, j'ai pu le pratiquer un peu. Mais sorti du contexte culturel et humain, on perd ce sens du pays et cette logique de la langue, et on oublie vite ! Mon fils, en revanche, étudie toujours le français dans une école bilingue.
- En tant que Premier ministre, voyez-vous 'l'avenir de la communauté francophone en Colombie-Britannique - qui pèse numériquement moins que la communauté chinoise ou allemande - davantage en terme de bilinguisme ou de multiculturalisme ?
- Je reste attaché au bilinguisme. Le fait que les Canadiens
francophones aient accès dans leur langue aux institutions fédérales -et sa réciproque pour les Canadiens anglophones - est un des principes essentiels du Canada. Et des institutions comme Radio Canada ou comme Le Soleil jouent le rôle important qui est le leur. Mais il est certain que, compte tenu de l'évolution démographique, la communauté francophone tend à représenter une proportion décroissante de la populationtotale. Je crois que nous devons repenser le bilinguisme. Les problèmes qui se posaient en 1969, date de l'adoption de la loi sur les langues officielles, ne sont plus ceux auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Et beaucoup a été accompli. Aujourd'hui, le bilinguisme doit être revu, en même temps que la politique de multiculturalisme doit être poursuivie.
- A Noël, F an dernier, la ministre provinciale de l'éducation, Anita Hagen, a déclaré officiellement que votre gouvernement accorderait la gestion scolaire aux francophones de Colombie-Britannique, sous réserve de la participation financière du fédéral. En mai dernier, la secrétaire d'Etat Monique Landry annonçait l'octroi d'une somme de 112 millions de dollars pour mettre en place la gestion scolaire à travers le pays. Elle est effective aujourd'hui dans toutes les provinces, à l'exception de Terre Neuve... et de la Colombie-Britannique. Pourquoi le dossier est-il en panne ?
- C'est une questionqui est devenue beaucoup plus sensible aujourd 'hui en Colombie-Britannique. Nous devons être prudents et tenir compte de la sensibilité politique de la province. Le principe n'est pas en cause, mais la question est de savoir comment. Nous nous attachons à essayer de trouver une solution
satisfaisante pour la gestion des élèves du programme en français, qui n'aboutisse pas à un "clash" auquel l'école en français n'aurait rien à gagner. Ce que nous souhaitons avant tout, c'est d'éviter cette rupture qui serait plus désastreux qu'autre chose.
- Pour autant, la mise en place de la gestion scolaire est-elle une priorité pour votre nouveau ministre de l'éducation, Art Charbonneau ?
- Nous voulons continuera avancer dans cette voie. D'ici à la fin de notre mandat, nous allons continuer à faire avancer ce concept, en discutant avec les responsables concernés au sein de la communauté francophone. Compte tenu de son nom de famille, j'imagine qu'Art Charbonneau doit être sensible à ce dossier ! De manière générale, l'éducation est une de nos priorités. Et ce qui compte, en définitive, c'est d'avoir un système éducatif qui permette à tous les étudiants, sans exception, debénéficierd'une formation adéquate qui les préparent aux défis du monde de demain.
- Comment analysez-vous le succès du Parti de la Réforme en Colombie-Britannique ? Selon vous, constitue-t-il une menace pour les francophones ?
- Je crois que le succès du Parti de la Réforme tient au fait qu'il soit parvenu à fédérer les insatisfactions des électeurs à l'égard du pouvoir. Une période comme celle que nous traversons est difficile pour les partis au pouvoirdont les électeurs se détachent. Nombreux sont ceux qui ont voté pour le Parti de la Réforme sans pour autant en partager toutes les thèses. Par ailleurs, le phénomène réformiste, tout comme son avenir, me semble lié à celui du Bloc Québécois. Il est clair que les différents scénarios concernant la place du Québec au sein du Canada ont eu et auront un impact certain.
Propos recueillis par Frédéric Lenoir
III
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Thérèse Champagne
Pétillante de vitalité, elle possède ce charme au naturel qui séduit d'emblée. Depuis début janvier, Thérèse Champagne présente chaque dimanche sur la télévision de Radio Canada une série de douze émissions d'une demi-heure produite à Vancouver et consacrée à la culture et aux faits de société, "Champagne à l'apéro". "C'est une belle occasion, explique-t-elle. Traiter un sujet en une demi-heure permet d'aller plus en profondeur que ne l'autorisent les nouvelles quotidiennes ". Originaire de Bucki ngham, près de Gatineau Hull, Thérèse Champagne est née bilingue, puisque sa mère est anglophone. Alors qu'elle a entamé des études scientifiques au Cégep de Hull, elle réalise que sa vocation est ailleurs. Elle franchit la rivière des Outaouais poursuivre des cours de théâtre à l'universitéd'Ottawa et rejoint bientôt la compagnie de l'Arlequin, avec laquelle elle évoluera pendant sixans, comme comédienne et pianiste. "C 'était une période de création collective, riche et passionnante", se souvient-elle. De temps à autre, elle travaille comme comédienne pourRadio Canada où le directeurde la compagnie est réalisateur. Etape importante de sa vie, à 22 ans, elle effectue un voyage en -Haïti où sa soeur est infirmière. "Ce fut une expérience superbe, riche de rencontres et de découvertes, notamment au niveau musical", explique-t-elle. A son retour, elle est plus que jamais attirée par la musique. "J'aimais beaucoup le jazz. : or à cette époque, en 1975, ça se passait en Californie". N'ayant pas le moindre sous en poche, Thérèse Champagne doit renoncer à se rendje jusqu'en Californie. Qu'à cela ne tienne, ce sera Vancouver.
Fraîchement débarquée à la YWCA elle rencontre l'équipe du théâtre de la Seizième. Grâce à des programmes gouvernementaux pour les jeunes, la compagnie parvient à vivre et part de temps en temps en tournée. Théâtre, écriture, musique : en ces années effervescentes, Thérèse Champagne se consacre à ses passions, travaillant de temps à autre à des dramatiques pour CB UF-FM. C'estenl979qu'ellesautelepaset devient journaliste à la salle des nouvelles, pour la télévision. Après un intermède au cours duquel elle retourne au théâtre, elle ne quittera plus Radio Canada. "Le journalisme, avec la production quotidienne qu'il implique, notamment à la salle des nouvelles, cela permet de rester en forme", estime-t-elle.
La forme, Thérèse Champagne semble l'avoir. Chaque matin, elle se lève à cinq heure pour avoir du temps pour se retrouver, écrire, penser. "C'est un besoin, autant qu 'unplaisir pour moi. De même, je me suis organisée pour consacrer du temps à ma fille de huit ans, avec qui je chante, tous les jours ". Vous avez dit harmonie ?
Frédéric Lenoir
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