2 - Le Soleil, vendredi 16 décembre 1994
InFormatIon
Éditoriaux
Cadeau de Noël
En cette fin d'année 1994, il est possible de considérer comme un cadeau de Noël, 1 ' augmentation du salaire minimum en Colombie-Britannique de 6 à 7$ de l'heure. D s'agit d'une hausse radicale de 40% faisant de ce salaire de base, le plus haut au Canada.
Bien évidemment, suite à cette décision, les chefs d'entreprises se sont insurgés, invoquant leurs difficultés, et menaçant, dans ce cas, de réduire l'embauche.
Exception faite pour quelques malchanceux, les affaires vont, somme toute, plutôt bien en Colombie-Britannique. La province à le plus haut taux de croissance économique au Canada, le plus haut taux croissance immobilier, une fréquentation touristique qui bas des records et des investissements étrangers qui ne cessent de s'accroître. Avec un tel Curiculum-vitae, il est un peu logique que la province ait aussi le plus haut salaire minimum.
Il faut se souvenir que plus de 80 000 personnes (dont 60% de femmes) sont payées au salaire minimum. Ds représentent eux aussi une force économique qui dépense et qui paye des loyers. Ceux-ci sont, d'ailleurs, les plus hauts au Canada. Réalisant qu'à Vancouver le prix moyen pour un appartement d'une chambre à coucher est de 625$, et que le salaire de base, même après augmentation, ne sera que d'environ 800$ par mois après impôts, il est facile de comprendre l'essor de la vague «vie en co-location».
Quant aux patrons, et à leurs menaces, peut-être pourront-ils faire tout le travail eux-même.
Visage changeant
Ce qui fut autrefois une petite bourgade blottie entre mer et montagnes aux confins de l'Amérique du Nord, est en phase de devenir une véritable ville avec un coeur culturel.
Beaucoup d'habitants de Vancouver le disait il n'y a encore pas si longtemps: «Il nefaut pas venir s'installer ici en voulant trouver ce qu 'ily a dans les grandes villes de l'Est, c 'est-à-dire la mode, la gastronomie, les arts et la culture». Ces affirmations sont désormais caduques. En l'espace de seulement dix ans, le visage de Vancouver a changé. Des restaurants, aux menus raffinés, ont ouverts leurs portes un peu partout, des boutiques de grands designers européens présentent leurs créations en exclusivité, les galeries d'arts ont poussé comme des champignons, et les musiciens de tout poil font de Vancouver une étape de choix dans leurs calendriers de tournées.
C'est surtout en cette nouvelle année 1995 que ces changements vont être les plus bouleversants. Tout d'abord le 26 mai, avec l'ouverture de la toute nouvelle bibliothèque municipale aux allures de temple romain, puis en septembre General Motor Place, un palais omnisports qui sera aussi une salle de concerts avec une capacité d'accueil de près de20 000 spectateurs et en décembre leFord Théâtre, qui offrira 1 800 sièges. Toutes ces grandes réalisations, d'une valeur globale de 285 millions de dollars, seront situées sur le pourtour du quadrilatère Robson, Hamilton, Georgia, Beatty.
Vancouver est à présent une métropole à part entière, avec tous ses avantages mais aussi les inconvénients que cela comporte.
Pierre Long nus
La fondation club d'investissements
Les femmes gèrent
Longtemps limitées à la gestion du porte-monnaie de la famille, les femmes gèrent dorénavant leur propre portefeuille. Il n'y a donc pas de quoi s'étonner quand les chiffres révèlent que 4,5 milliards de dollars ont été placés dans des REER par 1,7 million de femmes en 1989. De toute évidence, certaines sont plus audacieuses que d'autres en affaires, puisqu'elles ont créé leur propre club d'investissements.
Et qui a dit que le monde des affaires est, habituellement, l'apanage des Anglais? Julie Champagne, enseignante à la retraite, a contourné les règles du jeu en fondant avec des copines le club d'investissements Encore + à North Bay, bastion anglophone en Ontario.
«L'objectif de départ de la création d'un club d'investissements était, d'abord et avant tout, l'éducation. On s'est rendu compte que les femmes francophones n'avaient pas beaucoup de connaissances du monde des affaires et, d'ajouter Mme Champagne, sourire au coin des lèvres, c'est sûr que l'idée de devenir riche un jour nous a effleuré l'esprit».
La mise sur pied du club d'investissements a nécessité un grand nombre de ressources techniques à ses débuts. «C'est l'ACFO régionale de North Bay qui a parrainé notre projet la première année. De cette façon, on faisait une pierre deux coups. On offrait aux femmes un programme de formation en économie et ce, en français», explique l'instigatrice de ce projet.
Fonder un club d'investissements ne se fait pas sans engagement et à l'aveuglette. «JJfautycroire et mettre du temps», . avoue-t-elle. Après huit ans d'existence, des 15 fondatrices du club, il n'est reste qu'une dizaine environ. «On a eu beaucoup de plaisir à apprendre et à se rencontrer. Jeme suis rendu compte à quel point nous avions de la force et du pouvoir dans le monde des affaires en tant que groupe», ajoute Mme Champagne.
Placer son argent Placer son argent dans un club d'investissements n'est pas sorcier. Cependant, comment s'y prendre est une autre paire de manches. On pense souvent à tort qu'il faut beaucoup d'argent pour investir dans un club d'investissements. Cen'estpas tout àfaitlecas. Il est possible d'investir un montant de 25$ par mois.
Preuve à l'appui, le club Encore + a réussi à faire des placements dans des dépôts à terme, des obligations, en passant par les actions en bourse et l'achat d'un immeuble, avec la modique
Julie Champagne est l'une des fondatrices du club d'investissements, Encore +, à North Bay.
somme de 25$ par mois. Avec en prime un taux de rendement de 12 pour cent à ce jour.
Certaines ont même été plus audacieuses que d'autres en empruntant 75,000$ pour ensuite les placer dans un fonds mutuel: Le montant a triplé depuis ce temps.
Certes, le succès en affaires repose sur une dose de risques et Julie Champagne en est consciente. «Investir dans les dépôts à terme ou les obligations, tout le monde pouvait faire ça» dit-elle.
L'investissement au Manitoba
Contrairement au Club de North Bay, celui du Manitoba en est un à risque élevé. Créé il y a environ deux ans, le club est strictement réservé aux femmes francophones. Les 22 membres tirent bien leur épingle du jeu avec leurs placements dans des actions canadiennes, internationales et américaines. Tout récemment, elles
infiltraient les rangs de la bourse de New York.
N'accède pas qui veut à cette catégorie de club. «Nous, on doit investir un montant minimum de 50.00$ par mois et il n'y a pas de maximum. C'est de cette façon que l'on peut placer notre argent dans la catégorie à risque élevé», raconte Louanne Beaucage, l'une des membres de ce club.
Les institutions financières découvrent les femmes Le vieil adage voulant que l'homme soit l'unique maître des décisions financières de la famille semble un peu dépassé. Les institutions financières découvrent de plus en plus le potentiel d'investissement de la gent féminine. Chez Trimark, centre de gestion de placements, on accorde ses flûtes pour tenter de conquérir les femmes. La publication du guide, Faites valoir votre avoir, afin que les femmes puissent mieux planifier leur avenir financier, en est un bel exemple.
Aux personnes désireuses d'en connaître davantage en matière d'investissements, vous pouvez obtenir des renseignements à l'Association canadienne des clubs de placements au numéro suivant: (416) 867-3457. Deux ouvrages sont également intéressants à consulter: Le Barbier riche de David Chilton et B alancing Act de Johanne Thomas Yacato.
Julie Lagacé
de ColomUe-BriUnntqMC
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