vol 29 i° 11 Vendredi 12 juillet 1996
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de Colombie-Britannique
Canada-États-Unis : La Menace de la Loi Helms-Burton.
□ Les Jeux Olympiques: l'envers de la médaille
page 2
□ L'Alliance Française de Vancouver reconnue par
la Ville
□ Agenda francophone
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Independence Day
□ Horoscope
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□ 'Lille, ville candidate pour les Olympiades d'été de 2004!
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Des entreprises canadiennes dans l'oeil
du cyclone américain
Atlantal996
PAR MAMADOU GANGUE
Le torchon brûle depuisquel-ques mois, entre le Canada et son grand voisin du Sud au sujet de ] 'éventualité de l'application prochaine de la loi HELMS-BURTONinterdisant tout commerce avec Cuba.
En effet, Canadiens et Américains sont en train de se livrer un véritable bras de fer juridique avec l'embargo américain contre Cuba en toile de fond.
Depuis le débarquement raté de la Baie des Cochons, les Américains digèrent mal la pérennité du régime communiste de Cuba. Fidel Castro, le "lider maximo", se maintient à la barre de la Grande Ile, au grand dam des Américains. La Havane communiste demeure l'ennemi-juré de Washington et cela de John Kennedy à Clinton. Cuba est considéré, depuis l'accession de Castro au pouvoir, comme une épine au pied du grand géant américain. Après avoir essayé tous les stratagèmes possibles pour étouffer et déstabiliser Cuba par une kyrielle de représailles, de sanctions et de boycotts, les Américains en étaient venus, en pleine guerre froide, à l'idée jugée saugrenue à l'époque, de vider l'île de ses habitants. En octroyant, à tout Cubain réussissant à sortir de "l'enfer cubain", l'asile politique aux USA, et la citoyenneté américaine au bout du compte, les USA ont effectué une véritable saignée dans la population cubaine opposée aux idées castristes. Ainsi, durant ces trois dernières décennies, la Floride est devenue peu à peu, une énorme base arrière de la lutte contre le régime de Castro. Le groupe de pression anti-castriste, formé de citoyens américains d'origine cubaine, constitue l'illustration parfaite de la diabolisation à outrance du dernier régime communiste dans le continent américain. La force de ce groupe de pression résideaujourd 'hui, d'une part dans son poids électoral; le nombre d'élus d'ascendance cubaine dans les deux chambres, l'allégeance naturelle de cette population aux Républicains et d'autre part, contexte électoral oblige, la course aux voix des démocrates dans ce bastion républicain. Tout ceci fait que la loi HELMS-BURTON relève plus d'un agenda de politique intérieure avec des" répercussi ons extra territori aies.
En revanche, l'entêtement des Américains à clouer Castro au pilori s'oppose diamétralement à la position adoptée par le Canada à travers ses différents gouvernements successifs. De Trudeau à Jean Chrétien, en
Vue de La Havane
passant par Mulroney, Cuba est resté une terre de proximité. En pleine guerre froide, Trudeau, pour se démarquer des Américains, a initié et développé des relations de coopération économique qui ont scellé pour de bon le profil des liens économiques existant entre les deux pays, et cela, au grand mécontentement de Washington. Cette tradition de bonnes relations économiques entre Cuba et le Canada a toujours été considérée comme une sorte de crime de lèse-majesté contre les États-Unis qui se voyaient prendre à rebrousse-poilsparleurplus proche partenaire économique qui sè refusait de s'aligner à leur rectitude.
Aujourd'hui,enbrandissant la menace de l'entrée en vigueur le 1er août prochain de la loi HELMS-BURTON, les Américains manifestent leurexacerbation devant l'inefficacité de l'embargo contre Cuba. Ils espéraient l'agonie de courte durée et une chute imminente de Castro. Les problèmes domestiques, par exemple, l'impatience grandissante de la communauté cubaine de Miami contre ce régime qui chancelé mais qui ne trébuche, poussent les Américains à mettre en place cette loi qui provoque l'ire du Canada et des Européens. Ottawa dénonce l'extraterritorialité de la loi qui violerait sa souveraineté nationale et mettrait en péril une quarantaine d'entreprises canadiennes qui seront affectées par les conséquences
(voir "cyclone" en page 2)
Dédsion historique d'un juge on f arien:
Le gouvernement ne peut arrêter la construction d'une école française pour raisons budgétaires.
OTTAWA (APF) : Le gouvernement ontarien ne peut pas arrêter la construction d'une école de langue française sous prétexte qu'il est aux prises avec de graves difficultés financières, pour la simple et bonne raison que les droits linguistiques des francophones sont reconnus à l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.
Dans un jugement historique, la Cour de 1 ' Ontario ordonne au gou-vemementHarris d'approuver la construction de l'école secondaire Sain-te-Famille de Dufferin Peel à Mississaugaetdedéboursersansplus tarderles 10,182,000 millions nécessaires à la réalisation du projet. Selon le juge, le droit constitutionnel des francophones à l'instruction dans leur langue, a préséance sur les restrictions budgétaires.
Le 6 mars dernier, le gouvernement Harris décrétait un moratoire d'un an sur toute nouvelle construction d'école. Le gouvernement néo-démocrate avait déjà autorisé la construction d'une nouvelle école de lan-
gue française à Dufferin Peel et approuvé son financement, avant de perdre le pouvoir aux mains des conservateurs.
L'avocat des parents, Me Paul Rouleau, a choisi d'obtenir un jugement rapide par la voie d'une révision judiciaire. Cette procédure, qui est beaucoupplusrapidequ'une poursuite judiciaire, consistait à demander à un juge de réviser la décision du ministre de 1 ' Education d ' imposer un moratoire sur toute nouvelle construction. Le juge a rendu son ordonnance au lendemain de l'audition de la requête.
Selon Me Paul Rouleau, ce jugement conf i rme que les gouvernements ne peuvent pas contourner facilement leurs obligations à l'endroit des francophones, lorsqu'il est question de l'éducation en langue française.
La construction delà nouvel le école, qui accueillera 300élèves, devrait débuter au mois d'août. Le gouvernement peut cependant en appeler de la décision de la cour.Q