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Propos en l'air
par Jacques BAILLAUT
fl FRANÇAIS TEL QU'ON LE PARLE
C'était dans les débuts;Antoine Pilgou venait d'arriver dans l'Ouest canadien, et la Colombie-Britannique n'était pas encore bilingue.
Antoine Pilgou ne parlait que le français et avait,bien sûr,souvent des difficultés â se faire comprendre. Ce matin-là, il s'était levé très tôt, afin d'être bon premier a l'ouverture du bureau des licences,de la rue Geor-gia,à Vancouver.C'est qu'en effet,comme bien d'autres, il avait laisse passer la date limite . et sa vieille Chevrolet, stationnée le long du trottoir, portait encore les plaques de l'année précédente.
Quand il y entra, la grande salle d'attente était aussi vide que le sont les églises du Québec, de nos jours ( si l'on en croit la rumeur publique). Il prit place devant le guichet NoI, tenant la chose pour logique, puisqu'il était le premier. Une à une, d'autres personnes arrivaient et prenaient place aux différents guichets.
A l'heure précise prévue pour l1 ouverture, les portes a guillotine se lèvent, révélant derrière les comptoirs, des employés qui, avec des gestes automatiques, se saisissent des formules duement remplies et doublement signées,les tamponnent,échangent l'argent de la clientèle contre de belles plaques minëralogiques toutes neuves. Le service s'accélère,au fur et à mesure que les employés se réveillent et,dans le bruit des plaques qui s'entrechoquent, les coups de tampon se succèdent, plus rapides. Des gens sortent, leurs plaques sous le brasjd'autres entrent;il régne maintenant une activité fébrile.
Le guichet NoI reste fermé cependant et Antoine Pilgou commence a s'impatienter. Timidement,il s'approche du guichet No2, afin de se renseigner. Il en résulte un dialogue de sourd et muet; car si la dame qui est assise derrière la grille est charmante, elle ne parle pas plus français qu' Antoine ne parle anglais. A force de grands gestes et de petits dessins,enrobés de sourires, la dame a une idée géniale; elle écarte toute grande sa
main droite, et de sa gauche, fait le même signe que les gens qui, au long des routes,pratiquent l'auto-stop.
Antoine Pilgou comprend alors qu'il lui faut se diriger vers le guichet No5.Il s'y rend et s'apprête une fois de plus à présenter ses papiers et son argent quand, brusquement, la porte tombe, manquant fort heureusement son nez de justesse,alors que devant ses yeux apparaît une pancarte bilingue, portant les mots: "Coffee breack - Pause-Cafe".
L'heure avance et Antoine commence à desespérer d'obtenir ces plaques maudites. Déjà il calcule que sa matinée est fichue et qu'il aura perdu une demi-journée de salaire.Voyant le guichet No3 inoccupé, il s'y précipite et y trouve le préposé occupé à faire des mots-croisés.Il se croit au bout de ses peines lorsque quelques mots de sa langue maternelle lui parviennent aux oreilles: -"Vous êtes Français", dit la voix; "peut-être pouvez-vous aider moijcapi-tale de la France,en 5 lettres,qu'est-ce que c'est?"
-"Paris", repond Antoine,tout heureux de rendre service.
-"Merci beaucoup",s'exclame le bonhomme, qui s'absorbe a nouveau dans ses mots-croises, en fredonnant "Alouette, je te plumerai" et " La plume de ma Tante".
Antoine insiste, espérant toujours obtenir ses plaques;c'est alors que le préposé avec un sourire navré, lui explique qu'il n'est pas au bon guichet, et l'envoie au N0I8 où il doit attendre son tour,tout au bout d' une file d'environ 25 personnes. Il est midi moins le quart quand, finalement, sans un mot,Inemployé impassible tamponne la formule qu'il lui présente, prend son argent et lui remet ses nouvelles plaques.
Tout heureux, Antoine Pilgou se précipite vers sa voiture..et se trouve nez a nez devant un agent qui, en train d'écrire sur un petit carnet bleu, lui explique en anglais que les plaques de sa voiture sont périméest Il n'est pas nécessaire à un automobiliste de comprendre la langue pour(sa-
Le Soleil de Vancouver,page 3,13 février 1970 Contre la pollution
HILTON ^HEAD ISLAND,S.C- K.Ralph Mi sine r, président de l'Association des armateurs du Canada, préconise que les armateurs canadiens et américains qui assurent la navigation intérieure, créent un comité commun pour élaborer des mesures pratiques contre la pollution de la Voie maritime du St-Lau-rent et des Grands Lacs. M.Misiner estime que les armateurs des deux pays sont sincèrement hostiles â la pollution. Ils demandent simplement que les mesures soient pratiques et efficaces, qu'elles soient uniformément imposées dans tous les ports intérieurs et qu' elles ne donnent pas naissance à de nouveaux problèmes.
Frais de construction
TORONTO- L'industrie de la construction pourrait atteindre une valeur record de $15,000,000,000 cette année, rnais la majeure partie de la hausse de $1,000,000,000j. sur l'année I969> servira a payer des coûts et des salaires plus élevés. Les coûts de construction ont augmente d' environ 8% au cours de la dernière anné>-, soit une hausse plus rapide que dans les autres industries, et ils ne devraient pas augmenter de plus de 5% en 1970. Voilà ce que soutient K.û.J.Firestone de l'Université d'Ottawa dans un article publie récemment. M.Firestone prévoit en outre que la croissance économique se poursuivra au cours de la nouvelle année.
voir reconnaître une contravention'.Le sang gaulois d'Antoine Pilgou ne fait qu'un tour et, il se fâche tout bleu,
dévoilant vertement sa façon de penser à l'agent.
C'est alors que celui-ci s'exprime soudain en français: "Ah, mon gaillard, en plus de se rendre coupable d'une infraction au règlement, on insulte un agent de la force publique! Vous allez voir ce que cela va vous coûter!." Et devant Antoine Pilgou, a-basourdi de surprise, il se met a remplir d'autres petits papiers bleus...
C'était dans les débuts, où la Colombie-Britannique • n'était pas bilingue. Cela n'arriverait plus à Antoine Pilgou de nos jours; depuis,..il a appris 1'anglais]
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