10 Le vendredi 18 juillet 1997
LE St. fLEIL.
Francophonie
de Coiombie-Bntanniqur
L'A.G.A. de Réseau-Femmes Colombie-Britannique
Sous le slogan, « Quand deux femmes se rencontrent, c'est déjà un réseau >, les membres de Réseau-Femmes Colombie-Britannique (RFCB) se sont réunies du 11 au 13 juillet pour leur 7e assemblée générale annuelle, en plein coeur du Cariboo Country, au centre de villégiature 108 Mile Ranch. La température était décevante, mais le dynamisme des partici pantes était brûlant.
La formation tenait une place déterminante dans l'horaire de la fin de semaine. On a présenté trois choix d'ateliers aux membres : les consommatrices au coeur de nos activités (par Sylvie Aubuchon de Santé Canada), le recrutement associatif (Marie Dussault) et l'avenir de la formation pour les femmes (Françoise Sigur-Cloutier du RNAÉF). Les moments forts de la fin de semaine ont
surtout eu lieu le dimanche matin, lors de la tenue de l'assemblée générale, présidée par Nicole Beaulieu.
Il y avait plusieurs postes à combler au conseil d'administration. Phénomène heureux, car pour chaque poste, de nombreuses candidates se sont porté volontaires. Ce fut donc des élections réussies, puisque le conseil d'administration, désormais sous la présidence de Yoka Petrovic, entreprend pour 1997-1998 une programmation fort intéressante avec toujours en tête la mission du RFCB. Ginette Montreuil de Patrimoine Canada a trouvé qu'il s'agissait cette année d'une assemblée beaucoup plus réfléchie. « Les priorités de Réseau-Femmes pour la prochaine année sont bien définies et surtout, ont été clairement présentées », men-tionne-t-elle.
Les dossiers à suivre : un
groupe    en    formation à
Kelowna, Nouveau départ, qui vise la réintégration des femmes sur le marché du travail, la poursuite des projets sur les femmes francophones itinérantes de la province, l'évaluation des besoins des femmes immigrantes de la Colombie-Britannique, le dossier violence, etc.
Des femmes remarquables
Le conseil d'administration a profité de l'occasion pour souligner l'énergie déployée par des femmes remarquables, tout au long de la dernière année. Il a, entre autres, rendu hommage à Réjane Turcotte pour son dévouement à RFCB en la nom-
mant « Bénévole de l'année » et a remis à Lina Vaillancourt une mention d'honneur pour son implication dans le dossier violence.
Réseau-Femmes Colombie-Britannique a fait beaucoup de chemin depuis ses débuts « officiels » en 1989. Mais, sa plus belle réussite est tout de même d'avoir pu amener les femmes francophones de la province à réellement vivre ensemble ce qu'était un réseau.
Johanne Cordeau
La renaissance d'un fleuron britanno-colombien francophone
Après quatorze ans de péripéties, francophones et anglophones de Victoria avaient une excellente occasion de célébrer ensemble le 12 juillet dernier le retour sur ses fonts baptismaux de l'Académie Ste-Anne, un des plus vieux monuments historiques de la capitale provinciale.
Restaurée, l'Académie Ste-Anne retrouve son lustre d'antan grâce aux efforts conjugués    des différentes
associations qui se sont relayées pour sauvegarder ce joyau, symbole de la présence francophone à Victoria et dans le reste de la province.
Ce monument se destine à d'autres missions permettant ainsi à l'institution de continuer à perpétuer ce trésor canadien français en terre victorienne. Parmi ses nouvelles vocations, notons que la chapelle réaménagée servira de musée, l'auditorium accueillera des concerts, les
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jardins à la française feront le bonheur de ses futurs visiteurs et le reste de l'édifice sera occupé par le ministère provincial de l'Education.
L'histoire de l'Académie Ste-Anne épouse, à plus d'un titre, le cheminement et l'enracinement des pionniers francophones de l'époque dans l'Ile de Vancouver. Construite en 1871 par les Soeurs de la Congrégation de Ste-Anne, l'ancien couvent, aujourd'hui propriété du gouvernement provincial, fut désigné patrimoine national. D'une importance historique pour Victoria, le site appartient aussi à la province et aux Territoires du Nord-Ouest. Dès leur installation sur les rives du Pacifique, les Soeurs de Ste-Anne se donnent pour sacerdoce l'éducation, les soins médicaux et les services sociaux. Le site incarne l'esprit chrétien et le lien avec la culture québécoise. C'est grâce à Mgr Modeste Demers, responsable en 1857 de tout le territoire couvrant la province actuelle, le Yukon et l'Alaska, que les Soeurs de Ste-Anne débarqueront à Victoria le 6
juin 1858 en provenance de Montréal via le canal de Panama et la Californie.
Pour préserver ce patrimoine, des milliers de personnes ont dû mettre toute leur énergie afin que l'Académie Ste-Anne revive et retrouve sa place au sein de la cité qui l'a vu naître. Parmi ses tenaces défenseurs, mentionnons les différentes associations amies du site sans oublier Mme Marie Robillard, la cheville ouvrière de toutes les luttes pour la défense de Ste-Anne. Elle déclarait en 1992, lors d'une causerie de l'Association canadienne de l'éducation de langue française que « l'Académie Ste-Anne est le symbole de l'influence francophone à Victoria et met en même temps en valeur la présence et le travail de nos ancêtres. Elle fait donc partie intégrante de notre patrimoine et notre héritage en tant que Canadien français en Colombie-Britannique ». Quelques années auparavant, en 1989, avec le concours de l'Association historique de Victoria, Mme Robillard envoyait au ministre fédéral de
LE NOUVEAU CONSEIL D'ADMINISTRATION DU RFCB
Yoka Petrovic, présidente
Christine Ouradou, vice-présidente
Francine Laflamme, trésorière
Louise Cloutier, secrétaire
Christiane Bouchard, conseillère
Chaulai Lefebvre, conseillère
Renée Chamberland, conseillère
l'Environnement, Lucien Bouchard, une lettre demandant l'aide d'Ottawa dans le combat contre les promoteurs immobiliers qui avaient des projets en lieu et place. « Le site est en danger immédiat d'être transformé en attraction touristique dirigée par une firme privée. L'origine des Soeurs de Ste-Anne reflète l'importance de la contribution canadienne française à l'ouverture du Canada de l'Ouest... une grande partie de la communauté favoriserait une action fédérale qui puisse assurer la continuation de l'accès public et l'utilisation adéquate de l'historique Académie Ste-Anne ».
Pour la petite histoire, l'inauguration de l'Académie a eu lieu en présence du ministre Andrew Petter, responsable de la capitale.
Mamadou Gangue