4 - Le Soleil de Colombie, vendredi 22 octobre 1982
Conseil Canadien de la Coopération
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Semaine nationale de la Coopération du 24 au 30 octobre 1982
Lors de la fondation du Conseil Canadien de la Coopération [C.C.C.] en 1946, le président nouvellement élu, le Dr Henri C. Bois, déclarait: "Le C.C.C. n'est pas un organisme de division. C'est un organisme de perfectionnement chez nous et de collaboration avec les autres. S'il n'en était pas ainsi, nous ne serions pas des coopérateurs." Ces quelques mots du Dr Bois sont toujours d'actualité
En 1946, l'idée maltresse qui avait contribué à réunir une cinquantaine de coopérateurs francophones de 7 provinces du Canada, était de déterminer et de choisir la formule la mieux appropriée pour favoriser une collabora-don qui s'avérait de plus en plus nécessaire, à l'époque, entre les coopérateurs de langue française des différentes parties du pays.
Le C.C.C. est devenu, avec les années, un organisme de coordination du mouvement coopératif francophone. Un de ses objectifs est de faire connaître le mouvement coopératif et ainsi montrer la place qu'occupe la coopération au Canada. C'est pour ces raisons que le C.C.C., avec le concours de chaque province, fait la promotion de la Semaine nationale de la coopération.
Le thème privilégié par le C.C.C. durant cette semaine est: "Une force qui nous
appartient: la coopération". Ce thème s'inscrit dans le cadre de l'action du C.C.C. depuis quelque temps. Les coopérateurs doivent prendre conscience du fait que la coopérative leur appartient. En effet, née d'une réponse a des besoins spécifiques, la vie et la survie de la coopérative dépendent de la volonté de tes membres d'en faire une entreprise socialement et économiquement viable. Si la vie dé la coopérative est laissée uniquement entre les mains des gestionnaires et employés sans implication des membres, la coopérative vient de perdre une parue importante de son identité. La personne la plus importante dans une coopérative, c'est le membre. Une coopérative sera viable et vivante en autant que les membres se sentiront impliqués dans tout le processus de décision.
Dans sa conférence pronon-
ENTRAIDE-COOPERATIVE
au service de tous les franco-colombiens
Semaine Nationale de la Coopération du 24 au 30 octobre 1982
Société d'Entraide du Pacifique (C.C.C.B.)
1013 Avenue Brunette, Mafflardville, C.B. Tel. 525-3331
cée lors du dernier congrès du C.C.C, M. Raymond Biais, président du Mouvement Desjardins déclarait: "La coopération repose sur cette règle d'or, qui consiste à vaincre sa faiblesse par la collaboration démocratique. Cette règle, évidente dans la coopérative, n'est pas aussi facile à percevoir au niveau secondaire. Pourtant, elle est la condition de base au succès de nos entreprises; c'est en même temps la condition première, et le résultat final du succès de l'activité de notre mouvement. C'est enfin ce qui donne à la coopérative sa valeur humaine particulière. "
COOPERATION ET FRANCOPHONIE
Le C.C.C. est convaincu que la coopération constitue une des clefs de la prise en main de leur économie par les francophones. Ces derniers doivent être en mesure de contrôler leur réseau coopératif sans pour autant fermer la porte à toute collaboration avec le réseau anglophone.
Les francophones doivent être fiers de leur identité, de leur culture et déployer tous les efforts nécessaires pour la faire respecter.
Dans un tel contexte, il y a place pour une collaboration, au plan économique, entre les deux principales communautés du Canada dans le respect de l'identité de chacun.
A la fin de la conférence de l'UNESCO sur la culture tenue à Mexico dernièrement, Mme Jacqueline Boudrier, ambassadeur de France à l'UNESCO. déclarait: "Nous avons réussi à écouter nos différences. " Voilà une phrase qui doit nous faire réfléchir.
PRINCIPES COOPERATIFS
Lors de son congrès tenu à Vienne en 1966, l'Alliance coopérative internationale, organisme qui chapeaute le mouvement coopératif mondial, adoptait les principes coopératifs qui doivent guider
toutes les coopératives. Ces principes peuvent se résumer ainsi:
* Affiliation volontaire sans discrimination sociale, raciale, politique ou religieuse,
* Un membre - un vote,
* Intérêt limité sur capital social,
* Ristournes partagées entre les membres au prorata des opérations à même les bénéfices de la coopérative,
* Etablissement d'un fonds pour l'éducation coopérative des membres,
* Pratique de l'intercoopé-ration entre coopératives.
La question que les membres, les dirigeants et les employés de coopératives doivent se poser est donc la suivante:
"Quelle place donnons-nous aux principes coopératifs?"
Puisque les principes coopératifs doivent être l'étoile qui guide dirigeants, membres et employés, la réflexion sur ces principes et surtout leur application dans la vie réelle de l'entreprise coopérative doivent constituer "les balises" de ses projets et de ses actions.
VISAGE DU MOUVEMENT
COOPERATIF FRANCOPHONE AU CANADA
Dans le secteur coopératif au Canada, les francophones possèdent quelque 2 700 institutions financières et commer-.ciales, qui ont un actif de plus de 15 milliards de dollars. Ces institutions regroupent plus de 5 millions de sociétaires et embauchent plus de 30 000
personnes.
La coopération est donc réellement une force qui nous appartient. Ces coopératives peuvent donc constituer un levier important de nature à permettre aux francophones de s'approprier l'espace économique qui leur revient.
Pour ce faire, les dirigeants, membres, cadres et employés de ces coopératives ont des râles à jouer.
Les membres doivent s'impliquer davantage et faire connaître aux dirigeants leurs attentes et leurs besoins; ces derniers auront à coeur de véhiculer ces besoins auprès des cadres et employés qui, à leur tour, suite à une forma-don coopérative adéquate qui devra leur être facilitée par les dirigeants, pourront être en mesure d'assurer aux membres des services de plus en plus complets.
Tout en rendant hommage aux efforts déjà déployés à travers tout le Canada par les divers conseils provinciaux et
. leurs coopératives membres pour développer un mouvement coopératif fort et dynamique, le C.C.C. souhaite que cette Semaine nationale de la coopération soit l'occasion pour tous les coopérateurs sans exception de renouveler leur conviction à cette forme d'organisation sociale et économique qu'est la "coopérative."
Nous pourrons alors affirmer avec encore plus de fierté le slogan de cette année "Une force qui nous appartient: la coopération. "
MESSAGE DU PRESIDENT
Le Semaine nationale de la coopération est une occasion qui s'offre à tous les francophones du Canada de réaliser que la coopération constitue, pour eux. un outil à la fois original et efficace pour la promotion de leur communauté.
Le thème choisi par le Conseil canadien de la coopération pour illustrer la Semaine nationale de la coopération est:
«Une force qui nous appartient: la coopération». La philosophie coopérative fait appel à des valeurs absolument essentielles à toute promotion sociale: la solidarité, la participation, le «self-help», le sens des responsabilités.
La coopérative, de ce fait, en plus d'être un instrument de promotion économique devient un lieu de formation dont les retombées dépassent de beaucoup le succès simplement
matériel. Une société où la coopération est
vivante ne peut faire autrement que d'être une société où le bien-être matériel s'améliore et où le citoyen participe d'une façon plus cohérente et plus éclairée à l'amélioration de son milieu de vie.
BONNE SEMAINE!
Henri-Paul Trudel, président Conseil Canadien de la Coopération.
1ère rangée, de gauche à droite, M. Yvan Forest, directeur général, M. Olivier Beaudette (Manitoba), vice-président, M. Henri-Paul Trudel (Québec), président, M. Richard Savoie (Nouveau-Brunswick), membre du comité exécutif,
2ème rangée, de gauche à droite, M. Armand Pinel (Saskatchewan), M. Edmond Aucoin (Nouvelle-Ecosse), M. Jean Riou (Colombie-Britannique), M. Paul Dolan (Québec), M. Evens Lavoie (Alberta), M. Léonce Bernard (ïle-du-Prince-Édouard), M. Denis Rochon (Ontario), membres du conseil d'administration.
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