12. Le Soleil de Colombie, 12 Juillet 1974
L'ENVIRONNEMENT
par André CHOLLAT Les Plantes de Mon Jardin
(Suite et Fin)
Avec un peu d'imagination, il est possible de réunir n'importe oû ces trois conditions; mais attention, il ne faut pas vouloir imposer à sa propriété des rêves immatériels (ou vous allez créer de l'artificiel dont il vous faudra supporter les conséquences: temps et coût d'entretien), il faut savoir conserver ce qui existe naturellement et concilier ses goûts et les possibilités offertes.
Croyez moi, c'est le moyen qui vous donnera le plus de satisfaction autant dans la réalisation que dans le résultat final. Il y a toujours la possibili-
LA PHOTO
SPORT PHOTOGRAPHIQUE Lentilles - Films -
Le choix d'un objectif dépend du genre de sport que vous photographiez. Pour certains sports, le téléobjectif 200mm. s'impose; sur d'autres, un bon grand angle peut vous donner un cliché vraiment saisissant.
Quand vous achetez une nouvelle lentille, faites que 1-que's essais des ouvertures et trouvez laquelle rend le mieux. Il est utile de savoir si votre lentille donne de bons résultats à l'ouverture maxima, car cela est très employé en sport photographique, à cause de la grande vitesse d'obturateur employé.
Les lentilles devraient toujours être protégées. J'utilise les filtres U.V. sur toutes mes lentilles; en plus de la protection, on obtient de meilleurs résultats en cas de légère brume.Egalement, si un accident, une égratignure sont occasionnés, il est plus économique de remplacer un filtre U.V. qu'un objectif de 200mm, à cinq éléments.1
Il faut se servir d'un film le plus lent possible, et faire les prises de vue avec l'ouverture maxima pour obtenir le minimum en profondeur de champ, afin que le sujet ressorte, net et
té, une fois la réalisation générale bien établie, de soigner plus particulièrement un coin favori de votre propriété et d'y implanter des espèces et variétés rares, qu'il vous faudra protéger, "bichonner" ou "migno-ter", si le coeur vous en dit. Mais soyez bien certain que tout fonctionne bien, a-vant de vouloir vous occuper de cas particuliers! Un jardin est à l'image d'une famille, ce n'est seulement que lorsque chacun à sa place et qu'il est satisfait, que la mère de famille peut s'attarder à son occupation favorite.
par Lucien BELLIN
clair, sans que les spectateurs apparaissent autour de lui.
Kodachromell est relativement sans grain, très bon pour agrandissement excessif. Certains films donnent des couleurs différentes. Il faut donc faire quelques essais pour décider du genre de rendement des couleurs. Il faut éviter de "pousser" les films en couleur car les tons paraissent délavés et augmentent le grain. -
Pour le blanc et noir, le type que j'emploie est le TRI X avec un ASA de 400. mais, en cas de nécessité, il peut être poussé à 1,000.
Je préfère la couleur en sport photographique, car le sujet devient plus détaché avec l'arriêre-plan et le contraste est meilleur quand la luminosité est mauvaise.
LIBRAIRIE FRANÇAISE}
687-5936
Vancouver
Chronique du Canada français
UN HEBDO FRANÇAIS AU MANITOBAf
Sise dans la partie centrale du Canada, la province du Manitoba s'étend à égale distance de Terre-Neuve et de la Colombie, au nord du Dakota. Sa population se chiffre à un million d'habitants, dont 10% sont d'origine française: 60,000 de ces Franco-Manitobains ont affirmé parler couramment le français, lors du recensement canadien de 1971.
Les francophones sont concentrés autour de Win-nipeg - et dans la ville même, dont Saint-Boniface est devenue partie intégrante. Fortement structurés comme groupe, ils possèdent notamment une association très active, la Société Fran-co-Manitobaine, un embryon d'université française, des centres culturels, un poste de radio et un service de télévision en français, plus un hebdomadaire.
La "Liberté", tel est le nom du journal, vient de fêter son 60ê. anniversaire; sa fondation, sous l'impulsion de l'archevêque de Saint-Boniface, Mgr. Adélard Lange-vin, omi., remonte à 1913. Plusieurs journaux français l'avaient précédé, notamment le "Métis", qui devait connaître une intéressante carrière de près d'un demi-
siècle, entre 1871 et 1915. Nouvelliste'
La congrégation des O-blats, à laquelle appartenait Mgr. Langevin, assuma la direction matérielle de l'entreprise et lui apporta, pendant plus de 50 ans, une importante contribution en hommes et en argent.
La "Liberté", tel est le nom du journal, vient de fêter son 60ê anniversaire;sa fondation, sous l'impulsion de l'archevêque de Saint-Boniface, Mgr Adélard Lange-vin, omi , remonte à 1913. Plusieurs journaux français l'avaient précédé, notamment le "Métis", qui devait connaître une intéressante carrière de près d'un demi-siècle, entre 1871 et 1915.
La congrégation des O-blats, à laquelle appartenait Mgr Langevin, assuma la direction matérielle de l'entreprise et lui apporta, pendant plus de 50 ans, une importante contribution en hommes et en argent.
Le premier rédacteur du journal fut un trifluvien, M. Hector Héroux, frère du regretté Omer Héroux, du "Devoir". En 1923, M. Héroux retournait aux Trois-Riviêres, comme rédacteur en chef du quotidien "Le
Lui succéda un écrivain de renom, Donatien Brémont, originaire des environs de Nantes. A la suite de tant d'autres Français, il était venu dans l'Ouest comme colon, en 1904. Plus habile à mener la plume que la hache, il collabora au Patriote de l'Ouest en Saskatche-wan, au Courrier en Alber-ta, à l'Express de l'Ouest, à Nantes, son pays natal. Rédacteur du Patriote en 1916, il quittait sept ans plus tard Prince-Albert pour Winnipeg, afin d'y assumer' la rédaction de la Liberté. En 1941, la fusion du Patriote et de la Liberté s'opérait, devenant le journal des deux groupes canadiens-français du Manitoba et de la Saskat-chewan.
En 1971, le Patriote se retira de l'association et fut remplacé, en Saskatchewan, par l'Eau Vive.
L'année suivante, les O-blats quittaient définitivement le journal, après plus de 50 ans de dévouement.
Un groupe de laies, fonda: "Presse Ouest Limitée", qui continue la publication de la "Liberté", aujourd'hui sexagénaire.
«Jo coin de l'office de la langue française
vous m'en direz tant
M»
par Louis-Paul Béguin
A PARIS
2) Une soirée poétique
D'après la tradition, qui remonte à Villon, c'est d'abord dans une grande salle de "taverne", de cabaret, puis de café, que les poètes français venaient se rencontrer, réciter leurs vers, échanger leurs idées. De nos jours, le fameux Café Procope est devenu bien commercial, et c'est dommage. Ce fut sur ses tables pourtant qu'on servit la première tasse de café. Les grands de la littérature française y allèrent boire, non seulement l'aromatique "breuvage", mais la bière, et surtout le bon vin des vignes françaises: Molière, Racine, y discutèrent de leurs oeuvres. Voltaire et Diderot, d'après ce qu'on dit, trouvèrent, lors d'une veillée au Café Procope, l'idée de l'Encyclopédie.
Bien plus tard, allait être créé par Rodolphe Sallis, le "Chat Noir", cheràBruand, à Alphonse Allais et aux humoristes français du siècle dernier (la boite ouvrit en 1881) et à tous les hydropa-thes (ceux qui ont horreur de l'eau), aux poètes (Mallarmé), écrivains, chansonniers (J. Richepin). J'ai eu l'honneur d'être invité à une réunion de poètes qui se donnait, comme il se doit, dans un café, le Café d'Angleterre, et j'y entendis de la poésie, dite par des poètes français, mais aussi par des poètes francophones du monde entier qui se trouvaient à Paris â ce moment-là.
La grande famille franco-
phone de la poésie ne connaît point, heureusement, de frontières. Tout le monde est bien accueilli. On me demanda de dire un poème de moi, ce que je ne fis pas, car je n'aime guère déclamer ce que j'écris. On me parla beaucoup du Québec et de nos artistes (Vigneault est considéré comme un "grand" de la poésie en France.) On veut mieux connaître la poésie québécoise. Il faut, me dirent les poètes ce soir-là, que vous établissiez des liens poétiques entre la France et le Québec. Tous les âges se côtoyaient: des jeunes, guitares à la main, chantaient leurs poèmes modernes qu'ils avaient mis en musique. Ainsi les générations se rejoignaient et se reconnaissaient. Nous devons en faire autant et ouvrir nos fenêtres et nos portes sur le monde. Nous avons des ressources dans ce domaine, car la poésie est bien vivante chez nous. Nous pouvons contribuer aux manifestations poétiques de la francophonie. Nous avons quelque chose de nouveau, de frais, de différent à offrir.
J'avais près de moi une bonne amie, Christiane Ri-naldi, qui crée de la poésie depuis longtemps, avec son coeur, avec sa bonté. Elle écrit aussi des contes (elle vient de publier les Contes en désordre) qui sont empreints de soleil et de chaleur humaine: scènes de la vie à la campagne, a-
vec des mots de terroir qui ressemblent parfois aux nôtres. Les accents de Christiane Rinaldi sont vrais parce qu'elle est elle-même naturelle et directe. On récita un de ses poèmes qui parlait d'amour simplement et sincèrement. La soirée allait prendre fin. La conférencière, l'écrivain Anne Barthélémy, nous demanda, avec fougue et conviction, de faire connaître aux quatre coins du monde le grand espoir du poète: le triomphe de la fraternité et de l'amour. Elle me dit plus tard, qu'elle comptait sur moi pour en connaître plus sur la poésie québécoise.
Pour finir, une anecdote. On demanda à une frêle dame, très âgée, et qui semblait bien faible, de dire un de ses poèmes. Elle se leva lentement, menue et courbée. On ne pourra pas l'entendre, pensai-je. Sa belle tête blanche se redressa fièrement, sa main décharnée et tremblante fit un geste noble et elle commença. Oh, surprise! Une magnifique voix de stentor retentit dans la grande salle, jetant dans nos esprits é-merveillés les accents pathétiques d'alexandrins majestueux. Et pour l'instant du poème, elle sembla rajeunie, revigorée, comme par la baguette magique d'une bonne fée. Ou plutôt celle de Calliope, la muse de la poésie.