CORRESPONDANCE
M. le rédacteur, Réponse à un Franco-Colombien indigné -
Bien qu'une lettre anonyme soit généralement chose à ignorer, je me ferai un devoir ici de répondre à cet envoi paru dans le dernier numéro du Soleil, croyant que son contenu est représentatif d'une certaine mentalité.
Vous nous parlez d'un assassinat par torture de P. Laporteî je me souviens en fait d'un gros titre du Journal de Montréal de l'époque où le mot "torturé" couvrait de ses sept lettres rouges la moitié de la première page (ce quotidien s'est d'ailleurs toujours classé dans la lignée du journalisme à potins) mais jamais, au cours des nombreux et longs procès, on a fait mention de tortures à l'endroit de l'ex-ministre, la possibilité ayant été rejetée par les médecins-légistes. La mort de P. Laporte serait vraisemblablement accidentelle.
Vous nous parlez aussi de ces "braves guerriers du PQ qui se sont mis à 5 pour tuer un innocent" Cette association du Parti Québécois au FLQ est depuis longtemps disparue des discours des plus démagogues de nos politiciens, et pour cause.
Comment,M. le Franco-Colombien indigné (puisque vous vous cachez craintivement sous ce pseudonyme), avez-vous pu accumuler autant d'insanités dans une si courte lettre? Vous affirmez
que "Le Chemin de Lacroix" n'est qu'une "propagande séparatiste", mais je dois vous dire que vous êtes vous-même victime d'une toute autre propagande:celle du pouvoir politique actuel.
En ce qui concerne la pièce de Jean Barbeau, elle exprime une réalité beaucoup plus sociale que politique; l'impuissance économique, psychologique et culturelle d'une grande partie de la population que nous désignons sous le nom de majorité silencieuse. Les allusions politiques de la pièce ne sont qu'anecdote ques, il y apparaît un rejet catégorique de toute solution dite politique y compris l'indépendance du Québec! ! ! Il suffit de relire cet extrait du monologue final de Rodolphe Lacroix pour s'en convaincre: "Moé, là, Pierre El-liot Trou d'bouette, Stan-field le bébé bleu, Caca-ouette la grande gueule pis Ti-Poil Lévesque , toutt dans l'même bag pis en bas du pont Granville !"
Car pour Rodolphe aussi bien que pour tous les gens de sa classe, aucun changement politique ne saurait le délivrer de son aliénation.
Au moment où les pays francophones unissent leurs efforts afin de mettre sur pied un réseau d'échanges culturels essentiel à l'épanouissement de la culture française, il est regrettable de voir surgir cet esprit de clocher qui anime certains Franco-Colombiens, d'autant plus que ces échanges sont leur dernière planche de salut,
car pour beaucoup de francophones d'ici, l'anglicisa-tion devient la façon la plus heureuse d'accéder à un milieu culturel vivant et dynamique.
La résistance, c'est l'usure sur place.
Michel Dion.
M. le rédacteur, Suite à votre dernière "correspondance", j'aimerai faire le point au sujet de la lettre de ce "Franco-Colombien indigné" qui tout comme les libéraux de 1970 semble ne pas avoir encore compris la différence entre PQ et FLQ.
Comment ce lecteur peut-il prétendre que P, Laporte ait été assassiné par 5 personnes et,de plus,torturé'. Faudrait-il lui rappeler qu'aucune preuve n'a été formellement établie. Et, qu'au nom de la Loi de la Preuve britannique, des meurtriers reconnus courent les chemins, mais que Paul Rose, sans preuve, purge une peine à vie. Que même les accusations d'enlèvement portant contre son frère Jacques ont été cassées.
Mais a-t-il déjà oublié que l'été dernier, R. Bourassa a été dans de mauvais draps quand la Commission d'enquête sur le crime organisé aurait pu établir des liens entre Laporte et certain tenant du crime organisé à Montréal?
Mais de là à aller mêler la Troupe de la 16', un instant s'il vous plaît, surtout en la mouillant à la maudite sauce "pollution".
En même temps que membre actif du Parti Québécois et ayant fréquenté d'assez près MM. Lévesque et Mo-rin, je suis à l'aise pour affirmer la distance entre le PQ et le feu FLQ.
J'aimerais signaler enfin qu'ayant eu à travailler en été avec Paul Rose, j'ai eu souvent à admirer son sens humain. J'ajouterai enfin que si j'ai adhéré au PQ, c'est parce que je considère que son plan est le seul qui permettra la survie du français en Amérique du Nord et,qu'aprês un an de vie en Colombie-Britannique, j'en suis encore plus convaincu.
H. Motte - Vancouver -
M. le Rédacteur, Veuillez trouver la note de nouvelles ci-de s sous, que je voudrais publiée dans le Soleil pour l'arrivée de Québécois à Vancouver.
Merci beaucoup. Voyage-Echange—Des Québécois visiteront Vancouver du 2 au 9 août prochain. Un groupe de 36 personnes du Club Age d'Or St-François d'Assise de Québec arrivera ici par avion le 2 et y restera jusqu'au 9. Leur logement est réservé au Blackstone, rue Granville. Ils visiteront Delta le 3, Victoria le 6 et entre-temps41s seront à Vancouver et la côte Nord. -Les Pensionnés de Delta, (OAPO) recevront ces gens du Québec. Il y a déjà un bon programme de prévu a-fin de bien les accueillir et les fêter.
Un groupe de la br.67 de Delta Sud a visité la belle ville de Québec du 18 au 24
mai dernier. Ils ont été reçus d'ue manière chaleureuse et hospitalière et c'est pourquoi ils veulent retourner ces bienfaits, à charge de revanche 1
Pour obtenir tous renseignements, téléphoner au 943-2800 à M. John Landy— sheff, organisateur du projet, 409, 56 St. Delta, V4L-IZ5-
Mesdames et Messieurs, SAVEZ-VOUS QUE. . .
Les trois caractères chinois imprimés sous les mots LA VILLE CHINOISE signifient, non pas "la ville chinoise", mais "la tour de jade". Ce mot chinois se prononce fei ts'ouei leou. Je reproduis le son en romanisation; la ro-manisation française de la prononciation mandarine. La prononciation cantonnaise, qui ressemblerait plus à celle de la plupart des Chinois habitant à Vancouver - et dans toutes les "villes chinoises" de l'Amérique du Nord - je l'ignore.
En disant que la ville chinoise la plus grande de ce continent, après celle de San Francisco, est celle de Vancouver, vous avez parfaitement-raison. Mais SAVEZ-VOUS QUE la première (c'est-à-dire la plus vieille) "ville chinoise" du continent est celle de Philadelphie.
Meilleurs voeux, comme toujours. Léon Hurvitz.
Le Soleil de Colombie, 12 Juillet 1974, 3
Mètres, grammes, litres
220 cm 150 cm
a nos lecteurs:
Nos colonnes vous sont ouvertes, envoyez-nous des lettres courtes, percutantes
Pensez métrique
En 1975, la distance d'un point à un autre sera calculée en kilomètres. Les liquides seront mis dans des contenants dont la capacité sera évaluée en litres. Et nous achèterons nos fruits et légumes au kilogramme.
Tout cela en vertu du système métrique ou système international d'unités, le seul système de poids et mesures applicable universellement. A part l'Amérique du Nord, il ne reste presque plus d'endroit dans le monde qui ne se soit pas encore converti à cette méthode rationnelle. D'ailleurs tout retard est coûteux. On estime qu'il en coûtera environ 8% de plus par année pour faire les frais de cette gigantesque opération qui touchera tous les domaines de l'industrie et du commerce. Même les pas de vis ne seront plus les mêmes.
Déjà, on a dû remarquer, la plupart des produits d'alimentation que nous achetons portent des mentions métriques à côté des onces et livres familières.
Même les Britanniques ont renoncé au système impérial des pieds et i s milles et, bientôt il ne resterapro-blement que quelques millions de personnes à y rester fidèles , à la Barbade, en Jamaïque, au Libéria, en Gambie, au Sierra Leone et au Yémen.
Il convient, au départ, d'oublier que le système métrique est le système français. Il est juste que ce système de poids et mesures a pris naissance en France. Dès 1670, Gabriel Mouton, curé de l'église St-Paul de Lyon, propose un système décimal ayant pour base la longueur
d'un arc de méridien terrestre. Il fallut attendre 1791 pour que les principes du système métrique soient soumis à l'Assemblée nationale française par l'Académie des sciences de Paris. Il fallut encore 40 ans pour que la France adopte ce système.
Le mètre étalon fut défini comme la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre; le gramme, unité de masse, était égal à la masse d'un centimètre cube d'eau pure à sa densité maximale; le litre, enfin, fut défini comme le volume d'un décimètre cube.
Le système métrique reposant sur des bases scientifiques, il fit des progrès rapides chez ceux qui s'occupaient de mathématiques, de physique et qui trouvaient beaucoup plus facile et précis d'utiliser ce moyen pour leurs travaux. Dès 1875, on institua un Bureau international des poids et mesures pour favoriser la normalisation internationale et l'amélioration du système métrique.
à suivre.
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