PAGE SIX L'AMI DU PEUPLE JEUDI, 16 DECEMBRE 1943 p�g^:,'-':vV< t?aw-:^.:Vv:v:.f LA VIE OUVRIERE GUERRE II y a toujours eu des exploiteurs d'hommes. Mais ils ont g�n�ralement soin de vernir les apparences. Il est assez rare de les voir coucher par �-crit les dessous de leur �me avec le m6'lie cynisme que le signataire de �la lettre reproduite ci-dessous. Lorsque les colonies am�ricaines ?;> r�volt�rent contre l'Angleterre et en'.reprirent, sous le commandement de Genrgi-s \Vashington, la lutte pnur leur ind�pendance, le gouver-nement anglais acheta, litt�ralement, des r�giments de Hessiens (Allemands du duch� de Hesse), pour aller faire la guerre en Am�rique. Plus il y avait de tu�s parmi ces Hessiens. plus �a payait le vendeur, pour deux raisons: il �tait pay� en raison du nombre de morts; puis, plus les r�serves d'hommes disponibles diminuaient, plus il pouvait les vendre cher. La lettre suivante, �crite par le comte de Schaumbergh au baron Hohendorf, commandant des troupes hessiennes en Am�rique, jette une lumi�re crue sur ce trafic de "chair � canon".: Rome, 18 f�vrier 1777 Monsieur le Baron, A mon retour de Naples, j'ai re�u � Rome votre lettre du 27 d�cembre de l'an dernier. J'ai appris avec un plaisir indicible le courage montr� pas nos troupes � Trenton. Vous ne sauriez vous imaginer ma joie d'apprendre que, sur 1950 Hessiens engag�s dans la bataille, 345 seulement ont r�chapp�. Ainsi, il y a eu exactement 1,605 tu�s. Je ne puis trop louer votre prudence en envoyant la liste exacte des tu�s � mon ministre � Londres. Cette pr�caution �tait d'autant plus n�cessaire que le rapport envoy� au ministre anglais ne donnait que 1,445 tu�s. Cela ne m'aurait valu que 483,450 florins, au lieu de 643,500 que j'ai le droit d'exiger d'apr�s les termes de notre contrat. Vous comprenez quel pr�judice une telle erreur e�t caus� dans mes finances, et je ne doute pas que vous ferez tous les efforts n�cessaires pour prouver que la liste de Lord North est fausse et que la v�tre est correcte. La cour de Londres objecte qu'il y avait une centaine de bless�s qui n'auraient pas d� �tre inclus dans la liste, ni �tre pay�s comme morts. Mais j'esp�re que vous ne n�gligerez pas les instructions que je vous ai donn�es en partant de Cassel, et que vous n'essaierez pas de faire donner des secourg humains pour ramener, � la vie les infortun�s dont les jours ne peuvent �tre prolong�s que moyennant la perte d'un bras ou d'une jambe. Ce serait leur rendre un mauvais -service, et je'suis s�r qu'ils pr�f�rent mourir que vivre dans un �tat o� ils ne peuvent plus me rendre service. Je ne veux pas dire par l� que vous devez les assassiner. Nous devons �tre humains, mon cher Baron. Mais vous pouvez insinuer aux chirurgiens, avec 'beaucoup d'�-pro-pos, qu'un homme estropi� est un reproche pour leur -profession, et que le plus sage est de laisser chacun de ces hommes mourir lorsqu'il cesse d'�tre apte � se battre. Je suis sur le.point de vous envoyer de nouvelles recrues. Ne les �-pargnez pas. Rappelez-leur que la gloire prime tout. La gloire est la v�ritable richesse. Rien de d�grade le soldat comme l'amour de l'argent, n doit aimer les honneurs et la renomm�e, mais cette renomm�e ne s'acquiert qu'au milieu des dangers. Une bataille gagn�e sans perte de sang est un succ�s sans gloire, tandis qu eles vaincus eux-m�mes se couvrent de gloire s'ils p�rissent les armes � la main. Vous rappelez-vous que, sur les 300 Lac�d�moniens qui d�fendirent les Thermopyles, pas un seul ne revint! Comme je serais heureux si je pouvais dire la m�me chose de mes braves Hessiens! Il est vrai que leur roi, L�onidas, p�rit avec eux. Mais les choses ont chang�. Ce n'est plus la coutume pour les princes de l'empire d'aller se battre en Am�rique pour une cause dans laquelle ils n'ont aucun in.- t�r�t. Puis, � qui seraient pay�es les 30 guin�es par h'bmme tu�, si je ne restais pas en Europe pour les recevoir? Il faut bien aussi que je voie � envoyer des recrues remplacer les hommes que vous perdez. C'est pourquoi je retourne au Hesse. Il -est "vrai que les adultes se font rares par l�, mais je vous enverrai des gar�ons. De plus, le plus rare la marchandise, le plus �lev� le prix. On m'assure que les femmes et les petites filles ont commenc� � cultiver nos terres et qu'elles s'en -tirent pas trop mal. Vous avez bien fait de renvoyer ] en Europe le Dr Crumerus qui r�ussissait si bien � gu�rir vos troupes de la dyssenterie. Ne vous tracassez pas d'un homme qui est sujet aux diarrh�es; cette maladie fait de mauvais soldats. Puis il vaut mieux que les hommes cr�vent dans leurs baraques que de fuir le champ de bataille et ternir la gloire de nos armes. Vous savez qu'on me paie pour ceux qui meurent de maladie la m�me chose que pour ceux qui se font tuer; tandis que je ne retire pas un i'arthing pour les d�serteurs. Par suite de mon voyage en Italie qui m'a co�t� �norm�ment cher, il devient d�sirable qu'il y ait une forte mortalit� parmi vos soldats. Promettez donc des promotions � ceux qui s'exposeront; exhortez-les � chercher la gloire au milieu des dangers. Vous direz au Major Maun-dorff que je ne suis pas du tout content qu'il ait sauv� les 345 hommes qui ont �chapp� au massacre de Trenton. Pendant toute la campagne, il n'a pas eu plus de dix hommes tu�s par suite de ses ordres. En terminant, que votre principal but soit de prolonger la guerre, �vitant tout engagement d�cisif d'un c�t� ou de l'autre, parce que j'ai pris des arrangement pour un grand op�ra italien et je ne voudrais pas avoir � y renoncer. En attendant, mon cher Baron de Hohendorff, je prie Dieu de vous avoir en sa sainte et gracieuse garde. Comte de Schaumbergh. N'est-ce pas que c'est �difiant? Voil� pour le vendeur d'hommes et pour les hommes qui enrichissaient le vendeur en tombant sur le champ de bataille. Mais le financier dans les coulisses? Il devait bien y avoir, en ce temps-l� d�j�, des financiers qui profitaient de la 'guerre et de son trafic. D'autant plus que les banques priv�es, et les gouvernements courtisans ou esclaves des banquiers, existaient d�j� depuis pr�s d'une centaine d'ann�es. En effet. Le landgrave de Hesse s'engagea � fournir 16,&00 de ses sujets au roi Georges III d'Angleterre, moyennant la somme de 20 millions de dollars. C'�tait consid�rable en ce temps-l�. Le landgrave n'avait pas besoin de ces millions pour sa table ni pour sa maison. Il d�cida donc de les confier � son banquier pour les faire fructifier. Son banquier �tait le Juif de Francfort, Anselme Rothschild, le chef de la fameuse maison qui s'est engraiss�e des querelles europ�ennes, et m�me am�ricaines. Le banquier jugea que la guerre am�ricaine lui offrait une belle occasion. Il pr�ta l'argent � son cong�n�re, le Juif am�ricain Haym Sola-mon. Celui-ci le pr�ta, � gros int�r�t, � Morris, l'homme charg� de trouver des fonds pour les arm�es de Washington. <>� Et c'est ainsi que l'argent sorti du peuple anglais, par son roi, pour mener la guerre contre les Am�ricains, finan�a les arm�es am�ricaines contre les Anglais. �Les soldats mouraient des deux c�t�s. Mais trois hommes, qui se fichaient de toute patrie et qui consid�raient l'humanit� comme un instrument � revenus, trois hommes profitaient sans verser une goutte de leur sang ni exposer un seul de leurs membres: le landgrave de Hesse, vendeur de ses sujets; le Rothschild de Francfort et le Solamon d'Am�rique. �Sans doute qu'aujourd'hui les moeurs sont plus raffin�es, que personne ne profite de la guerre, que les financiers ne tirent plus un sou d'int�r�t,, que les chancelleries sont des asiles de vertu et que diplomates et chefs d'Etat sont des �aints mus par les motifs de la plus pure charit�! �Vers Demain. Depuis assez longtemps je me demande pourquoi Sudbury n'a pas sa Caisse Populaire. Il s'agit pour nous du Nord-Ontario de grouper toutes nos forces. On dit que l'�conomique nous �chappe. Eh bien, qu'attendons-nous, monsieur? Une Caisse Populaire c'est ce qu'il nous faut pour amasser un capital qui servira � tous les Canadiens-fran�ais de la ville de Sudbury Pourquoi, une soci�t�comme la St-Jean-Baptiste pour lie nommer qu'elle�ou m�me une association de Soci�t�s nationales ne se charge- rait pas de former des cercles d'�tudes pour faire conna�tre au monde le mouvement de la Caisse Populaire? Quand le peuple sera assez instruit sur la mati�re il d�sirera la chose et puis nous aurons une Caisse Populaire. Je sais monsieur que vous avez d�j� montr� les bienfaits de la Caisse Populaire et je vous en f�licite. Qui maintenant se mettra � l'oeuvre pour �tablir cette institution de cr�dit qui nous manque. Ceux qui d�sirent de plus amples renseignements peuvent les obtenir en �crivant au P�re Georges-Henri L�vesque, o.p., case postale 185, Qu�bec, P. Que. Celui-ci fait partie du conseil sup�rieur de la Coop�ration et dirige la revue "Ensemble". Bien � vous, A. F. Note du r�dacteur�Je d�sire a-jouter � cette lettre qui m'est parvenue qu'il existe � Timmins, une Caisse Populaire et un magasin coop�ratif tr�s florissants. L'on pourrait se renseigner aupr�s du g�rant de cette Caisse ou aupr�s du g�rant du magasin. Adresse: 14 ave Wil-spn, Timmins, Ont. Notre famille rurale La Famille.�Dans toutes nos institutions sociales, la famille rurale doit occuper la premi�re place. Parce que la partie la plus saine de la population, elle en est la source la plus pr�cieuse. La famille rurale, c'est le milieu et l'agence la plus naturelle pour le d�veloppement et l'�ducation de l'enfant. La famille rurale catholique, c'est ce qu'on pourrait appeler la pierre angulaire supportant l'arche de la civilisation catholique sur cette terre nord-am�ricaine. La premi�re � P�vang�lisatiori et � la civilisation elle reste le principal soutien de la v�ritable foi chr�tienne. Elle a pour attribut l'honn�tet� morale, l'esprit de justice, l'unit� et la permanence, et cela parce que la ferme est l'habitat le plus naturel pour la famille, parce que plus fa-voraible � la s�ret� de la vie et � l'entretien d'une famille forte �l nombreuse. (N'est-ce pas un fait bien reconnu que dans les soci�t�s prol�taires ou � forte proportiono de prol�tariat, on favorise le divorce, la d�sertion, les unions temporaires, le compagnonnage marital, la limitation des naissances; tandis que dans les soci�t�s agricoles il en est tout autrement. Elles sont caract�ris�es par leur force morale et leur permanence, dues � l'unit� familiale et au respect des liens du mariage. C'est que l'environnement rural offre des avantages distincts, permettant aux parents d'inculquer � leurs enfants les vertus domestiques indispensables � la formation d'une �me vraiment nationale et sinc�rement chr�tienne. 'C'est aussi que la maison de l'agriculture offre pour ainsi dire la seule �cole d'apprentissage o� les parents sont les professeurs: d'o� il s'ensuit que chaque ann�e qui s'�coule conso solide les liens familiaux. Guillaume PEPIN. Hanmer Hanmer, (DJN.'C.)�'Les hommes de la Ligue du Sacr�-Coeur de notre paroisse, recevaient � une r�union apr�s la messe, dimanche, le 5 d�cembre, la visite des P�res Le-gault et B�langer de la paroisse Ste-Anne, et de M. J.-A. Lapalme, de Sudbury. Les conf�renciers entretinrent les ligueurs sur l'importance de l'�tude des probl�mes sociaux, qui les touchent de pr�s. Ils appuy�rent sur la n�cessit� pour chaque membre d'accomplir leurs devoirs religieux, et principalement de recevoir la communion mensuelle. Les membres de la Ligue parurent vivement int�ress�s par ses causeries. M. Arthur Desch�nes fut �lu maire, le � d�cembre, lors des �lections municipales du township de Hanmer. Le nouveau maire avait comme adversaire M; Jules Ross, contre qui, il remporta une victoire d�cisive. M. Desch�nes est c�libataire et cultive sa ferme dans la troisi�me concession depuis plusieurs ann�es d�j�. Il participait � l'administration de l'ancien conseil, comme �-chevin. Nos f�licitations au nouveau maire. � M. T�lesphore Dupuis, l'un de nos vieux paroissiens a d� nous quitter pour se rendre" � l'h�pital St-Joseph de Sudbury, o� il est gravement ma- lade. Nous lui souhaitons un prompt r�tablissement. ' Le soldat Marius Proulx f�tait, le 15 d�cembre, son 24�> anniversaire de naissance, outre-mer, o� il est en service depuis mai 1941. Le soldat Proulx s'est enr�l� en mai 1940 dans le Corps des Ing�nieurs Royaux Canadiens. Blezard Valley Blezard Valley. (D.N.C.)�Le P�re Legault, de la paroisse Ste-Anne, directeur dioc�sain et le P�re Philippe B�langer, assistant-g�n�ral des Ligues du Sacr�-Coeur ont visit� la ligue du Sacr�-Coeur. Lundi, le 6, le canton de Blezard Valley �tait le centre de l'�lection municipale. Les voteurs se sont rendus en assez grand nombre. M. Eug�ne Frappier remplira la fonction de maire pour l'ann�e 1944. Nos f�licitations au nouveau maire et nos plus cordials remerciements � M. L.-B. Cayen, qu i�tait maire depuis quelques ann�es. M. Frappier obtint une majorit� de 26. Voici le r�sultat complet:: : : : Maire: M. Eug�ne Frappier, 90; M. Laurent Cayen, 64. Conseillers: M. Elz�ar Martin, 109; M. Anthony Smagges, 93; M. Sam Charette, 68; M. Hormidas Marier, 55; M. Ad�lard Leduc, 55. Les deux dernires ont obtenu le m�me nombre de votes, cependant M. Hormidas Marier est entr� comme conseiller avec le vote de l'officier rapporteur. Calcutta � Les tribus demeurant sur la fronti�re d'Assan se servent de fl�ches dans les combats; elles ont pris part � la bataille en Birmanie aux c�t�s des "Tommy" britanniques et des soldats indiens, durant la saison des vents moussons. Tir�es sur une distance de cent verges, les fl�ches des habitants des c�tes Naga donnent la mort aussi effecti-ement qu'un boulet � mais sans bruit. Nairobi � Un autre contingent consid�rable de troupes venant d'Afrique Orientale quitta l'�le Ceylan pour se rendre � Kenya, en cong�. Il y a environ 16 mois que ces troupes sont parties d'Afrique Orientale afin d'aider � former une garnison au Ceyland, au moment o� la situation dans l'Oc�an Indien et dans l'Est n'�tait pas aussi favorable qu'elle l'est aujourd'hui. FashSon Craft Shops Ltd. (AUPARAVANT A 102 RUE ELM, EST) est actuellement install� � 18 rue Elm, est T�l�phone 3-0523 Venez visiter notre nouveau magasin Bannon Bros. Ltd. AMEUBLE3MENT GENERAL A. J. 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