COURRIER SUD
SEMAINE DU 6 AU 12 OCTOBRE
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uLo Pais", un film r�alis� par G�rard Gu�ri n, interpr�t� par Olivier Bousquet et produit par V�ra Belmont
"Lo Pals" est un documentaire du quotidien, mais d'un quotidien d'o� le cin�aste a fait jaillir les �v�nements et , l�s ph�nom�nes qui en font un tableau social et, donc, politique. Ce film politique nous concerne en faisant de l� politique notre affaire quotidienne.
L'attribut essentiel de ce film est de rendre aux faits leur pr�sence sensible sans leur sacrifier une signification objective. Le monde ext�rieur est montr� � la lumi�re d'une sensibilit� individuelle, et r�ciproquement. Si bien que ce film unit le document au r�cit en ordonnant trois plans: rapport de l'individu avec lui-m�me, de l'individu avec l'autre, de l'individu avec une soci�t�, puis de nouveau avec lui-m�me. Retour sur soi; sch�ma d'une prise de conscience. Ainsi, Gaston, le per-sonnage^prin�ipal de ce film, fondu au d�cor de la vie parisienne, nous est montr� comme le rouage d'un syst�me social en m�me temps qu'il est per�u comme une conscience individuelle.
Gaston a donc quitt� la Bretagne pour Paris, c'est � dire pour un emploi. Il y sera colleur d'affiches. II a sacrifi� � Paris son accent; il sacrifiera � la Bretagne son travail. Gaston reviendra "al pais", � sa v�rit�.
"Lo Pais", c'est, bien sur, le pays, mais pas seulement la terre, le pass� et les traditions. Ce pays, c'est la soci�t� o� les hommes se sentiraient chez eux. On l'apprendra: qu'on soit de Bretagne ou de Paris, on est toujours � la recherche de son pays. Et ce que ce film nous apprend d'abord, c'est qu'on ne s�pare pas une lib�ration individuelle d'une lib�ration sociale, une lib�ration sociale d'une autre lib�ration sociale.
Donc, Gaston est breton. Il
n'a pas de v�ritable m�tier et sa constitution physique ne lui permet pas . d'exercer n'import� quel emploi. Cela suffit pour faire un d�racin�. Gaston, pourtant, n'est pas plus �tranger qu'un autre, pas vrantient. Mais c'est dans la mesure o� il se sent �tranger qu'il est amen� � s'interroger sur son identit�. A tout prix: il n'a pas d'autre choix. C'est son regard "de l'ext�rieur' ' qui lui permet de se situer et d� situer les autres. Son cheminement int�rieur est solitaire: ce n'est pas un hasard si, aux derni�res images de ce film; Gaston revient seul sur la route, libre et conscient du choix qu'il fa fait, comme pour inviter chacun de nous � prendre son propre chemin, � faire nous-m�mes, solitairement, notre r�volution int�rieure. Ce qui compte, c'est apprendre � voir et avoir avec son propre regard.
Mais cette prise de conscience n'est pas vou�e � l'�temelle solitude. Sa force, au contraire, est dans la solidarit� avec tous les autres. Tous les autres, ces rencontres isol�es, ces destins �parpill�s, ces gens de Paris, sont aussi bien �trangers, �trangers � eux m�mes, �trangers sans le1 savoir, "immigr�s de l'int�rieur". Gaston apprendra � les conna�tre; ils lui apprendront � se reconn�itre, lui-m�me, mais aussi en eux.
Quelle connaissance Gaston a-t-il eue des rapports sociaux? Des rapports d� forc� (patron-ouvriers), des rapports de charme (Gaston-mannequin), des rapports de haine (militants bretons-exploitants fran�ais) et, le plus souvent, des rapports d'indiff�rence. Devant une telle r�alit�, tous les personnages de ce film, et surtout les jeunes, glissent vers l'impuissance. "J'ai dit oui par d�sespoir' ' dit un personnage de ce film qui ne veut pas "finir comme ceux d'en face", ces hommes qui ne vivent qu'une fois sur deux, entre la sortie du travail et le moment de s'endormir.
Comment y �chapper, comment refuser sans mourir de faim ou d'ennui?" Dans cette vie, si je devais donner mon cul, je l� donnerais", r�pond un autre personnage de ce film. A d�faut de vivre, on survit. Aussi bien, c'est lucidement et sans honte que ce film tente de donner une nouvelle dimension au travail, cet acte qui nous engage dans la vie collective. Il nous faudrait peut-�tre transformer en communaut� ce qui est soci�t�. Mais comment, et � partir de quoi?
A partir d'une r�alit� o� les hommes sont victimes et prisonniers d'une image sociale et o� le travail et les relations humaines s'organisent autour de cette image.
Le patron, par exemple, est pay� pour faire travailler les autres. C'est son "r�le" et il est � sa place. Le mannequin, elle, n'a plus de visage, mais un masque: �trang�re � elle-m�me, elle n'est que ce qu'on a voulu faire d'elle. Ali�n�e. La dame au renard n'est rien d'autre qu'un femme, et une femme bourgeoise, au langage et au comportement bourgeois. :� , Entre elle et l'ouvrier qu'elle suit, il n'y aura que rapport social, au pire, mais aussi au plus ordinaire sens de ce terme: un rapport de classe. Attitude qui s'oppose � celle de l'ouvri�re qui, parce que femme et ouvri�re, est doublement brim�e. D'autres ont pris les armes. Parce que* "pour �tre breton, il faut �tre d�linquant'', le militant breton a choisi la violence. Parce qu'on ne les �coute plus, les ouvriers passeront � l'action. A tous ces hommes politiquement engag�s, et d�finis, Gaston dira seulement: "Je ne peux pas prendre une d�cision
comme �a". Il lui faut d'abord se d�finir globalement , ni seulement en tant que breton, ni seulement en tant qu'ouvrier.
Comme les structures sociales nous conditionnent � un certain comportement, Gaston oscille entre sa v�rit� et son personnage. S' il est vrai en communiquant par gestes avec le yougoslave, qui ne parle pas fran�ais, en ne donnant aucune fausse excuse � son patron pour un travail qu'il n'a pas fait, il avoue qu'il s'est un jour trich� lui-m�me, en voulant perdre son accent breton. Lorsqu'il dit � son amie: "Je fais de la publicit�," il ment, il veut se donner une importance sociale; mais il revient � lui-m�me: il colle seulement des affiches. L'une des derni�res s�quences du film r�sume bien cette alternance: C'est en fran�ais que Gaston donne la fausse raison de son retour ("Se reposer") et �n breton qu'il confie sa v�ritable intention ("rester au pays")
L'intin�raire de Gaston, c'est celui qui va del� prise de conscience individuelle � la prise de conscience sociale, donc politique. C'est le cheminement, solitaire d'abord* solidaire ensuite de chacun. Car la lib�ration de Gaston, c'est la lib�ration de tous. Et c'est sans doute l� le "comment" de toute lib�ration.
Cin�aste et interpr�te se sont totalement effac�s devant le propos de leur film, propos qui est aussi un appel. Comme une �vidence, le contenu de ce film adh�re parfaitement � sa forme. La ma�trise et l'exceptionnelle qualit� de ce film vont de soi.
OOEOIM THEATRES
Une nouvelle vie
pour
Ou�, Andr�e Boucher n'est plus la m�me femme qu'autrefois. Elfe est devenue en peu de temps cel Ie que nous recherchions depuis des ann�es.
Nous avions! perdu de vue depuis un an Andr�e Boucher. Quelques fois, elle s� pr�sentait � l'�mission "Mont Joye" mais c'�tait de courte dur�e. Depuis ce changement effectu� sur el -le, c'est une femme pleine de projets. Elle re�oit d�s offres de partout et ceci lui a-m�ne � faire un retour triomphal sur les planches.
C'est curieux. On � raison de dire que le destin est toujours incertain. Prenez le cas d'Andr�e: il y a quelques ann�es, elle chantait dans les cabarets et tout � coup on la revoit sur sc�ne dans les 'Belles Histoires' dont on se souvient tr�s
bien. ;
Elle interpr�tait le r�le d'Art�mise. Par la suite, ce fut les Mont-Joye qui l'am�nent de nouveau devant Ies cam�ras et elle y est depuis quatre ans. Le retour qu'elle effectue n'est certes pas due � une fatigue ou maladie Non, elle �tait loin de nous, en France o� elle remplissait un r�le.
C'est donc reparti pour Andr�e Boucherr On se l'arrache. On la veut partout sur sc�ne. C'est une com�dienne en or.
Cette ann�e, on verra Andr�e Boucher � la Place des Arts, � la t�l�vision, aucin�-ma et sur sc�ne. El le interpr�tera diff�rents r�les,qui incarneront tr�s bien son temp�rament fougueux.
Bonne chance Andr�e dans tous tes projets!
Une com�die superbe...
comme aucune autre dans ce genre!
H�RRY�kbTON^
HYLAND
Qu'est-ce qui eut lieu dans cette ville en 1948, serait-ce une histoire d'amour?
BUSTER AND BILUE
et
LAKESHORE
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RICHM'D HILL
DUFFERIN
DRiV E IN
DANFORTH
THOMASINE
BUSHROD
BAY RIOGES
DRIVE.IN
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YORK
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CHARLES GRODIN
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CORONET
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plus
Janic's Tccnagc
Fantasies
LES CHENES QU'ON ABAT. ', par Andr� Malraux, 151 pages, Editions Gallimard /
LE TEMPS CYCLOTHYMIQUE, par Alphonse Brutsche, 218 pages, collection "Anticipation", Edition Fleuve Noir. ::/. vV�.'y--.
PAR LE SANG DES AUTRES, par Michel Bourgeios, 189 pages, Les Presses d� la Cit�.
LE MAITRE DU TEMPS, par Jimmy Guieu, 219 pages. Editions Fleuve Noir.
SOLEIL VERT, par Harry Harrisson, 191 pages, L�s Presses de la Cit�. � - -
. L'EROTISME A SON MEILLEUR
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6e mois
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