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COURRIER SUD � CpURfl
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Le 7 aout 1634, Paul le Jeune, s.j., envoya au R.P. Barthelemy Jaquinot, Provincial de France, le rapport annuel des acj tivites de la jeune mission jesuite en Nouvelle-France. Cette Relation (1), par ses recits pittoresques, vivants et brefs, par ses descriptions de paysages et d'animaux exotiques, par sa poesie comme par son art qui se manifeste dans Texposition et le developpement de sa these, dans la mise en scene des principaux personnages, dans 1'usage judicieux de la parenthese qui permet a Fauteur de passer d'un sujet a un autre ou, comme il le fait souvent, du particulier at- general, et dans le systeme de renvoi qui fait que les pages s'entrelancent autant qu'elles se suivent, voulait interesser les Francais a la mission dont les besoins pressants (installation1' d'un hopital, d'un seminaire, d'une "ecole de langues" et d'un couvent) se melaient in-timement aux interets du gouverneur general, Samuel de Champlain, c'est-a-dire coloniser un pays immense dans lequel se perdait un trop petit nombre de Francais disperses a Kebec, a Tadoussac et aux-. Trois-Rivieres. Si la traite des fourrures avait de quoi satisfaire les Associes, il n'en allait pas de meme de la convertion des Amerindiens qui se faisait avec fine telle lenteur que le P. Lejeune sentait le besom de justifier son echec, pour tout dire en un mot, total. Ce n'etait pas que le zele lui manquait et le recit qu'il fit � lui-meme de ses propres activitas servait a le dis-culper aupres de ses superieurs et de_ ses bien-faiteurs qu'il tentait d'edifier par s�, conduite, ses pensees intimes et ses preches qu'il faisait dans les langues franchises et mon-tagnaises a 1'intention des fideles et des paleris de Fun et de Fautre continents.
Ce qui fait de ce livre un texte litteraire plus qu'un iexte hisiorique, c'est le point de vue du narrateur-personnage principal qui demeure du de* but a la fin tout a fait subj'ectif. En Nouvelle-France, le P.
qu'il ne sut surmonter quoiqu'il eut suivi un cours d'immersion total de plus de cinq mois ("depuis le 12 Novembre de Fan 1633 jusques au 72 Avril de cest annee 1634" p. 141), etait linguistique, II n'avait, de son propre aveu, aucun talent pour les langues et il n'arriva jamais a apprendre assez bien celle des Montagnais qui etait aussi limitee que complexe ("KJ'ecrivis 1'an passe que leur langue estoit tres riche et tres pauvre, tout pleine d'abondance et de disette." -p. 107) d'ou Fimpossibilite de leur annoncer la Bonne Nouvelle. Puisqu'il ne ' pouvait se faire entendre, il
eut recours a un interprete, Pastedechouan, un
Lejeunedevaitconvertirles Apostat, sur lequel il etait Amerindiens qu'il appelle difficile de se fier car il ne tantot les Barbares, termes traduisait que ce qu'il pejoratiis s'il en est qui voulait demeurant muet i -'tent trop bien Fat- comme carpe si le coeur lui 11. . c fermee qu'il adoptar en disait ce qui lui arrivait dans ses rapports avec eux. assez souvent. La troisieme Cet nomme 'spirituel, qui difficulte venait de Fat-avait le sens de 1'humour titude plein de suffisance> assez developpe pour du missionnaire ("Mais pouvoir transformer une faisons une autre liste de experience tragique en leurs superstitions et de incident amusant ("La faim leur ignorance. Celles que qui fait sortir le loup du je viens de rapporter con-bois > m'y fit entrer plus cement en quelque fagon avant pour chercher des leur religion ridicule; les petits bouts d'arbres que je suivantes se peuvent mangeois avec delices."-p. proprement appeller 155), manie Fironie comme superstitions." -p. � 53) qui une fine lame ce qui lui scahdalisa ses notes. La aurait valu bien des succes derniere venait des Mon-a la cour de Louis XIII tagnais eux-memes qui, mais ne lui attirait que le temoins du mepris qu'ayait mepris et la hargne de pour eux cette "robe noire" ceux-la meme qu'il voulait qu'ils nourrirent et attirer a lui. Plutot que repurent chez eux malgre d'essayer de corrtprendre son impertinence tout le uce pauvre peuple" (p. 79--, long d'un hiver penible il s'approcha de lui comme durant lequel ils furent plus d'un tas de f umier; il fit tout d'une fois pres de mourir de pour 1'iriter "mesprisans faim, lui imposaient sou-(ses) lois ou (ses) vent le silence ("Tais toi"-coustumes" (p. 74-, se p. 148) ou mettaient fin au moquant de lui a la irioin- debat par cette remarque, dre occasion ("Je me mis a "Tu n'as point .d'esprit" (p. rire, voyant qu'il 54), indiquant par la qu'ils philosophait en cheval et n'avaient pas "enyie de en mulct" -p. 72- et il discuter avec lui plus chercha tout le temps a longuefnent. Le P. Lejeune reduire, devant ses lecteurs ne reussit pas a vaincre europeens, les Montagnais cette mefiance dont il etait, qui lui rendaient, il taut par surcroit, entierement bien Favouer, la pareille: responsible. "(...) et yoila le manger des Quelle ironic du sort gue demi dieux. Je n'en ai celui de ce professeur de gouste que deux fois. La rhetprique, lui-meme <:on-premiere, a peine en verti au catholicisme,1 qui pouvois je manger. Ce ne savait pas comment il qu'ayant tesmoigne par .fallait s'adresser a ces mesgarde, ne scachant pas indigenes qu'il aurait voulu que c'estoit bon, que baptiser. Et quelle gloire /c'estoit un festin de ^pouyait-il tirer de la con-Capitaine. Ce sont les vertion peu edifiante de caresses des sauvages. Ils sept moribonds, enfants et les faut recevoir comme ils vieillards, qu'il raconte en
detail au deuxieme chapitre? L'on presume que la convertion des adultes etait dOe plus a la ' peur qu'a un acte de
se
ex-
les donnent sans fascher." (p. 82-
Comment alors pliquer que "ces pauvres ignorants" (p. 46), ces
"vrais enfans" (p. 66) aient foisincere car le bon pere tant �re'siste* a jesuite savait mieux in-Fevang^lisation? Le P. quie* ter que convaincre: uJe Lejeune se rendait compte lui repartis qu'elle croyait de la difficulte* de sa posi- plusieurs choses'qu'elle ne tion et if se tira d'affaire voyait pas et qu'au reste assez bien pre*textant qu'il y son ame seroit bruslle pour avait entre lui et les Montagnais un probleme de .communication et non pas un conflit de person-nalites, ce qui semble pour-taht beaucoup plus Evident
une 6ternit6 si elle n'ob^issoit ,a celui qui a tout fait. Elle s'adoucit petit a petit, et me tesmoigna- qulejle^ lui "
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Regarder pour mieux connaitre
(.'Ontario
lc.'9-av/// 7975
Pans CO. Mm on rotiouvo dos groupos dc francophones d'.ins le sud de ('Ontario. In region la plus peiiploo l.i plus-fertile et -l.i plus induslnnliseo do la province. Cettp rrgioiva' etc choijic siirloiit .pom .re'ii'toi unc'imagc. .(idfrlc ��tlp_M_pjr,i.>yi.n-,ce econoniiquenient :la plus developpee an C.mad.i.
Les Provinces de llMlsntique
If 10 ami 1975
�la' mor;: les barque:; do pivf'i.' f.gees dans les glace*. IP-. grands espaces blancs i-: biunicux des .pnses rtianimir1:; welos a I activite des l� S.IP*. machines de rmdiislrfr du !v>is. A travcrs tout ce.decp'.-dos "" .eh'lants que Thiver 'n a p.i-. loussi a engourdir
Le Quebec
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Ln discipline do l;r viHe dt' Quebec �l)i'!(v.ui ilti fair francais e:: Ai-iivufiic. K dp sa camp;i<]:v .iiiM-.e'.itii^io-ei pioche de ! He c! i>!< ,i'is M.ii:. la Vieille C.i,"l.ii�' Os! ai.ssi un port de me; a sjuolifinvv'iwn.ilcs des Lau>e';tidt\.
Les Prairies
ti! 1fi avtii (97fi
A travc'S ritnrrie.'Vsitv <lu paysagc ct-rhoru'ons.ii.ir. do-chdinpi., 01 retinae* u:i i ��� i d'his'oi'.e. dans rapport do'-.Ciin'adiens' Jrangais n la colonisation' des Pr.amns e! dans quelques interviews avec le;. ccoliers des provinces de I Quest.
Li Colombie-Britannique
Le 17 avnl 1975
Vancouver, viile multicultu'elle dont le. centre d'activite est le port. Sise cprrjme un bijou pres. .de la rner dans un ecfm de montagnes boisees.
Les Territoires tfu Yukon
LelSavnl 1975
Une partie de not re pays que Con vient tout )uste de decouvnr Cette decouverte est recente puisqu'el.le depend directernent de I'avion. trait d'unibn.entfe: le Nord canadien et les villes du Sud.
Ces emissions ont etc preparees sous les auspices du Const il des Minfifres de J'EtfiiCftfoft, Canada, en collaboration avec la Society Radio-Canada,
Distribution
Ces films ont etc realises par
Les Films Gilbert Gratton me
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ces films vous adresser a:
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1454. De Ja Montagne,
suite 300
Montreal
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(514) 845-2175 ,
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Ces emissions seront diffusees a la chaine francaise de television de Radio-Canada, le$9-10-T1-16-17O8avri| 1975 de9h 15a9h45 pour le Quebec. TOntario. le Manitoba et I'Alberta; de 10 h 15 a 10 h 45 -pour les Maritimes.
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RADKM5ANAOA
a la fin de son re*cit, alors qu'il fait �tax de quelques-imes.de ses limites, ce jesuite de France_nous paraitrait tout a fait detestable ce qui n'enleve
voulait obeir." (p. 147) rien a la1 valeur dociimen-a la lecture de cette Rela- N^tait-cedesfaibleslueurs taire et littflraire de la
qui dut require de beaucoup I'efficacit^ de sa mission.
Ce rapport est plein de renseignements miles sur la vie des Montagnais et des Francais en Nouvelle-France du temps de
tion. La premiere difficult^ d'humilite* que Ton trouve Relation de 1634 mais ce Chamolain mais son Dlus
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grand me*rite est littiraire. Narration travaille*e avec soin malgr6 le peu de temps que son auteur avait a sa disposition, la Relation de ce qui s'est ptsse* en la Nouvelle ^ France sur le
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