COURRIER SUD
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LE MILIEU DU MONDE
Le fi:m commence par l'image d'un tournage de film, et il est dit qu'un film d�pend du lieu et du temps de son tournage. Celui-ci en sera un tourne au milieu du monde, ainsi nomme-t-on un endroit en Suisse, ou par ailleurs l'existence fait "milieu du monde", et dans un temps de normalisations, quand les espoirs de transformation sont d��us, quand les �v�nements ne cachent pas qu'il ne se passe7 rien en profondeur, qu'id�es, sentiments, d�sirs sont refoul�s, que le temps passe sans que rien ne soit transform� "en r�alit�'T
Le film va se d�rouler selon une structure qui l'explicite rigoureusement : dates, plans1 de l� r�gion � diff�rentes saisons, passages de trains (le dernier entier dans le plan est sublime).
On ing�nieur, que le Parti Conservateur choisit comme candidat nouveau pour de prochaines �lections, tombe amoureux fou d'une serveuse de restaurant italienne. Ils vont vivre cent et quelques jours d'une liaison qui les comble, puis se d�t�riore et se casse. Les amants ont des int�r�ts de classe trop diff�rents (sans aucune conscience de la
valeur des diff�rences). L'homme, de par son appartenance � la petite-bourgeoisie et ses fonctions de technocrate, pris de plus dans une pratique politique dont le mensonger est bien montr�, est d'un arrivisme et d'un chauvinisme immondes; sans jamais charger, Alain Tanner a r�ussi un portrait d'homme qui devrait servir de mod�le longtemps. La femme veut instinctivement se lib�rer, mais sa double exploitation, comme femme et comme ouvri�re, fausse sa saisie du r�el. La ma�trise et la volont� de tout expliquer (et la tendresse) d'Alain Tanner lui ont permis de faire un film indispensable et splen-dide, l'une des analyses les plus p�n�trantes sur � probl�matique amour/lutte des classes, etaussi un autre volet capital du questionnement pouss� � son extr�me la plus n�cessaire par Godard avec TOUT VA BIEN.
L� MILIEU DU MONDE. Paul savait ses d�sirs, niais de fa�on fragment�e, sans envisager de
changement v�ritable. Adriana ne savait peut-�tre que ce qu'elle ne voulait pas, aussi prit-elle une d�cision. Ainsi tous les jours des espoirs naissent, et puis sont �chang�s. Mais ils avortent, faute de se conjuguer au mouvement r�el de la vie, et ils se brisent au mur des mensonges, de. l'opportunisme et de la peur. Ainsi les espoirs de Paul et Adriana furent-ils normalis�s. Au lieu d'�tre historis�s.
Jamais peut- �tre la proposition de Sartre n'a-t-elle plus d'actualit� qu'aujourd'hui ici : "s'aimer, c'est hair le m�me ennemi". Mais il faut d'ores et d�j� la poursuivre, afin d'acc�l�rer le projet r�volutionnaire de transformation du monde dans tous les champs (sur tous les fronts), en r�p�tant avec Roland Barthes (Roland Barthes, par Roland Barthes, coll. "Ecrivains de toujours'' 96, �d. du Seuil) : "Lib�ration politique de la sexualit� : c'est une double transgression, du politique par le sexuel, et r�ciproquement. Mais cela
n'est rien : imaginons maintenant de r�introduire dans le champ politico-sexuel ainsi d�couvert, reconnu, parcouru et lib�r�... un brin de sentimentalit� : ne serait-ce pas la derni�re des transgressions ?
�La transgression de la transgression ? Car en fin de compte ce serait l'amour qui reviendrait: mais � une autre place". C'est au corps m�me de cette hypoth�se de travail que visent TOUT VA BIEN et LE MILIEU DU MONDE, l'amour "compris" dans la lutte d�s classes allant tr�s mal, ne pouvant avoir lieu qu'� une autre place...
pur EDOUARD APANASZEWSK1
LE CANADIEN FRAN�AIS ET LA CULTURE
par Micheline St-Cyr
Les centres culturels de l'Ontario ont jailli spontan�ment � la suite des nouvelles politiques d'octroi pour les minorit�s canadiennes-fran�aises au niveau f�d�ral. Ces octrois ont permis et encouragera naissance et l'�panouissement d'une foule d'activit�s culturelles qui se sont traduites par l'organisation, selon les r�gions et les personnes-ressources surplace : v/V/ \/^:'\;;.' %yX^'.}.:'{�:��
1) de centres d'animation ou secr�tariats, gr�ce � des animateurs pay�s par le f�d�ral � travers
2) de comit�s culturels, soit � l'int�rieur d'une association, d'une paroisse, d'un club (ACEO., Clubs sociaux, Femmes canadiennes-fran�aises, etc.) :. y
3) de centres d'activit�s ax�es sur la culture et l'expression de celle-ci, par la mise en place d�programmes
d'ateliers d'art ~' d� groupes de th��tre d� spectacles de films
pour n� nommer que les principaux.
Les centres d'animation et les comit�s culturels sont pris � charge par leur association ou leur club mais les centres d'activit�s sont ind�pendants; -V- \y.y::^-.---.-
ind�pendants
a) dans leur programmation
b) dans leur action .
c) par les subventions qu'ils re�oivent et dont ils sont tri-
:, buta�res tarit qu'� leur rayon-/ nement, leurs moyens d'action
et leur vie.
Ils ont eu pour na�tre des subvention de soutien. Ces subvention ne leur sont pas acquises automatiquement. Us doivent, chaque ann�e, faire face � des activit�s accrues � cause de plus en plus de demandes de services; l'administration s'alourdit en cons�quence. Les subventions de soutien restent les m�mes et ne sont pas garantie^. Les centres culturels doivent viser � l'autofinancement afin de vivre. C� n'est malheureusement pas pour demain.
Tous les centres culturels ne sont pas au m�me niveau d'expansion et in�vitablement, il y aura toujours des disparit�s. Les centres sont l� pour servir la population et le centre culturel d'un petit village n'atteindra jamais l'ampleur et le rayonnement d'un centre situe dans une tr�s grande ville. Ses services rie seront pas identiques, m�me si les objectifs sont les m�mes, Son budget variera en proportion. Les centres culturels sont l'essence m�me de la vie culturelle d'une population. C'est vrai pour tout le monde, mais c'est encore plus
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Depuis quelques mois, le gouvernement de l'Ontario a pris plusieurs mesures ou a �tendu des programmes existants pour mettre le logement � la port�e d'un plus grand nombre de personnes. Cela signifie deux choses: mettre davantage d'habitations sur le march� et aider les citoyens de l'Ontario � payer les frais de la propri�t� domiciliaire.
Cinq plans du gouvernement de l'Ontario ont pr�cis�ment ce but:
1. Plan H.O.M.E. (Home �wnership Made Easy)
Ce plan permet � un grand nombre de gens n'ayant qu'un revenu moyen de s'acheter un logement. Les habitations se construisent sur des lots am�nag�s que la Soci�t� de logement de l'Ontario loue � ^l'acqu�reur; de l'habitation... Le propri�taire peut acheter le terrain au bout de cinq ans s'il le d�sire. Ce plan permet de diminuer les paiements mensuels et le versement initial � l'achat d'un logement.
2. Plan de r�novation urbaine de l'Ontario
Met � la disposition des propri�taires domiciliaires � r�venu modeste ou moyen des subventions et dfes pr�ts pour la r�novation urbaine, par l'interm�diaire des municipalit�s Ce plan permet de r�nover des habitations en mauvais
�tat, particuli�rement celles qui pr�sentent des d�fauts de structure et d'installation sanitaire ou qui ont besoin de nouvelles conduites de plomberie ou d'�jectricit� ou d'un nouveau syst�me de chauffage
3. Programme d'action logement de l'Ontario
Le gouvernement donne par ce programme une aide aux municipalit�s et aux promoteurs afin d'augmenter i'approvisionnemenfdes terrains am�nag�^^^^ Ceci permet de diminuer le co�t de la propri�t� domiciliaire et des locations. L'industrie du b�timent se trouve aussi encourag�e � construire des habitations qui correspondent davantage au .pouvoir d'achat de la majorit� de la population.
4. Subvention aux acheteurs de logement de l'Ontario. Cette subvention de $1,500 est accord�e en trois paiements � toute personne
� domicili�e en Ontario, �g�e de 18 ans ou plus, qui ach�te son premier logement. Aucune limite de prix ou de revenu n'est impos�e mais le logement acquis doit �tre le domicile principal de l'acheteur et le prix d'achat doit correspondre � la valeur marchande L'achat doit �tre fait avant le 31 d�cembre 1975 et l'acqu�reur doit demeurer dans le logement achet� le 30 juin 1976 au plus tard.
5. Programme acc�l�r� de logement locatif
Son but est d'encourager la construction d� logements familiaux � bail, � loyer mod�r�, dans l�s r�gions urbaines o� les logements vacants sont tr�s rares. Ce programme comprend 25% des logements destin�s aux personnes � revenu modeste et on applique une m�thode de stabilisation des loyers dans les 75% restants/ %�.�_;
Toute personne qui d�sire obtenir des renseignements compl�mentaires ou une documentation gratuite sur ces cinq programmes de logement \, peut s'adresser au:
Minist�re du Logement . Communications et information
101 ouest, rue Bloor
Toronto (Ontario) M5S1P8
Minist�re du Logement _
Donald Irvine, ministre
Gouvernement de l'Ontario
William Davis, premier ministre