COURRIER SUD le 25 ao�t 1975
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BIENNALE DE L'ACELF
Deux solitudes se rencontrent
AU CANADA FRAN�AIS
core enseign�es en fran�ais.
Pans le domaine d�s communications, il y a encore 80,000 Fran-co-ontariens. � gui la radio, la t�l�vision ou les journaux ne sont pas encore disponibles en langue fran�aise.
Le m�moire de l'ACFO trai-tait paiement de l'�conomie, discutant du sort des Canadiens-fran�ais et du r�le des caisses popu-laires et des coop�ratives de consommateurs
UN ECART
Un des deux secr�taires g�n�raux de cette biennale, M. G�rard
Raymond de Toronto, pr�sident de Conseil sup�rieur des �coles de langue fran�aise au minist�re de l'Education, voyait un �cart tr�s clair entre deux groupes : le Qu�bec et les autres provinces. La province fran�aise veut son autonomie culturelle et les minorit�s des autres provinces, qui veulent toujours un Qu�bec fort, "ne veulent pas �tre consid�r�s, comme des satellites."
Monsieur Raymond pr�sentait, � la s�ance de cl�ture vendredi, une synth�se des communications pr�sent�es par les groupes repr�sent�s qui discutaient de la langue, de T �conomie, de la politique, des
communications, de la religion, du patrimoine et de l'engagement social. "La biennale a �t� pour plusieurs groupes, une tribune pour se faire entendre". Elle offrait ''individuellement'', des �l�ments de r�flexion.
Le second secr�taire g�n�ral, M. Jean No�l Tremblay, ancien
d�put� unioniste de Chicoutimi, d�clarait qu'on "n'a pas r�ussi � cerner la r�alit� de la francophonie canadienne � la lumi�re d'un sentiment d'appartenance".
"On a du mal � d�finir la r�alit� de la Francophonie : elle est claire au Qu�bec, mais un probl�me pour les autres," d�cla-
rait M. Tremblay dans sa synth�se des travaux dans une cinquantaines d'ateliers. Au Qu�bec, c'est une questione d'�panouissement, ailleurs, il s'agit de survivance.
En conclusion, M. Tremblay, disait qu'on devrait valoriser le r�le de l'ACELF comme une organisation centrale de pressions envers le gouvernement central et dans les relations entre les provinces.
DES RESULTATS
Un des co-pr�sidents de la rencontre, le Juge Alfred Monnin, du Manitoba admettait qu'il "y a des distances, et c'est regrettable."
CONNAISSANCE DU MONE FRANCOPHONE
"Phare avanc� de la latinit� dans les Am�riques'', c'est ainsi que, depuis B�ranger, les Fran�ais consid�rent Haiti, R�publique de l'Ile enchanteresse du m�me nom et "Perle des Antilles".
Evidemment; Haiti appartient de fa�on particuli�re au vaste monde qui a fini d� se dessiner sous nos yeux, celui de la Francophonie. - Du fait de la langue et d'une bonnepartie des us et coutumes du peuple, du fait de sa vocation historique en somme, Haiti est largement tributaire du dynamisme de la Francophonie.
L'on sait d�j� que ce dynamisme ne r�side point seulement dans la langue et l'esth�Bque fran�aises mais dans toutes les surs qui, depuis des mill�-�s font luire la France au coeur de l'Europe civilis�e. ~ A la Conf�rence de Niamey (Afrique 1968) � laquelle Haiti
L'INFLATION
Plusieurs �conomistes pr�disent que nous maintiendrons un taux annuel moyen d'accroissement �conomique (PNB) de 4% pendant les prochaines d�cennies. Une telle pr�diction devrait, de toute �vidence, jouer un r�le primordial dans la formulation des politiques mon�taires � long terme du gouvernement f�d�ral. Et cependant, ce fait n'est mentionn� que tr�s rarement.
Une augmentation annuelle du PNB d'environ 4.5% signifie un accroissement r�el de la production des biens et services du m�me ordre* Cons�quemment ta disponibilit� mon�taire, n�cessaire � l'achat de ces biens et services, devrait logiquement aussi augmenter au m�me rythme de 4.5%. Eh fait, depuis plusieurs ann�es, nous-avons obtenu une augmentation d�passant, souvent de fa�on tr�s consid�rable, ce niveau critique.
On sait que si la disponibilit� mon�taire cro�t plus rapidement que le produit national brut sur une p�riode de plusieurs ann�es cons�cutives, les prix d'achats doivent aussi augmenter et ainsi contribuer de beaucoup � une inflation dont nous connaissons les effets n�fastes.
Il n'est pas n�cessaire de poss�der une oniiaissance approfondie d'�conomie politique pour justifier' cette th�orie. Et
avait brillamment particip�, le concept de la Francophonie a �t� lumineusement d�fini. Depuis, des facteurs de tous ordres : technique, �conomique, culturel etc, entrent en ligne de compte d�s qu'on parle de francophonie.
On a toujours dit qu'Haiti, plac�e au coeur de l'Am�rique hispanophone est un "accident g�ographique" et culturel. En effet deux races se sont confon-dues pour former l'ethnie ha�tienne - la race des n�gres import�s d'Afrique et la race blanche, celle des colonisateurs europ�ens. Depuis 1804 Haiti est ind�pendante. N�anmoins elle n'a pas divorc� d'avec la langue de Voltaire. Bien s�r, elle e�t pu le faire mais ce ne serait pas sans heurt car la mani�re fran�aise avait d�j�, a encore aujourd'hui "tant de profondeur dans son moi collectif" (son "�me noire") qu'elle dut garder le
par Robert Voyer C ;
alors, qu'attendent nos parlement taires f�d�raux pour agir et ten� ter de ralentir la disponibilit� mon�taire de fa�on � maintenir un �quilibre plus sain entre celle-ci et le PNB? Tous les efforts sont concentr�s � renforcer le PNB et le probl�me mon�taire est presque ignor�.
Cette inaction, probablement volontaire, est peut-�tre de sour� ce psychologique plut�t qu'�conomique. Car pour s'assurer les votes et la r�-�lection nos repr�sentants gouvernementaux croient aussi devoir assurer la population de revenus garantis en totalit� ou en parti*, m�rit�s ou non, qui s'accro�tront d'ann�e en ann�e 1 une allure qu'on serait tent� de qualifier d'irr�aliste. Et voil�, le tour est jou�! La population croit que son pouvoir d'achat r�el augmente m� me si �H� fait face � un taux de ch�mage et d'inflation intol�rable qui, s'il n'est pas ralenti � temps, risqu� de plonger notre syst�me �conomique en grave j>�ril d'ici quelques ann�es.
Il sufit d'examin�e les pro�. bl�mes gigantesques auxquels font face certains pays d'Europe et la Grande Bretagne en parti-cul ier qui travers� une des pires crises politiques et �conomiques de son histoire.
par Hugues Excellent
fran�ais.
A la v�rit� deux langues se partagent le patrimoine de l'expression en Haiti : le fran�ais qui est la langue officielle mais qui n'est parl� que par la minorit� instruite, et le cr�ole (le savoureux cr�ole), dialecte de la majorit�, expression originale de l'�me haitienne m�tiss�e. Aussi Haiti conna�t-elle comme beaucoup d'autres pays, y compris le Canada, le ph�nom�ne du bilinguisme. Ceci, naturellement a toujours impos� aux intellectuels et r�formateurs hai-tiens l'�pineuse question de savoir: laquelle de ces deux langues il faut privil�gier, laquelle r�pond le mieux au besoin et � l'�panouissement de la totalit� des haitiens.
Ces derniers temps, la question a provoqu� d'orageux d�bats � Port-au-Prince mais, malgr� l'envergure des joutes, il ne semn ble pas qu'on puisse pour le
moment arriver � une solution ad�quate et uniforme du probl�me.
Tout ce que nous savons maintenant c'est que, s'il en est b�* soin, toute r�volution linguistique en Haiti doit partir de la cons� cience des Haitiens, de leur mentalit� (que les n�grologues disent complex�e). Toujours est- il, n�anmoins, que l'on n'�limine pas une langue comme on efface quelque chose d'un coup de gomm�! Ce qui est vrai pour le Canada doit l'�tre, dans ce cas, pour Haiti.
En ce qui-concerne la Francophonie, elle a trouv�, somme toute, un bon terrain en Haiti. Le vaste programme d'aide que le gouvernement fran�ais est en train d'ex�cuter en faveur du pays est tr�s pariant en ce sens/J" Il est en m�me temps cons�-: quence et moyen.
11 ne sembl� pas qu'il faille craindre. Il faut esp�rer.
Mais elles n'existent pas entre les individus, mais plut�t dans des questions collectives. Ha exprim� le voeu de voir .,. les m�V dia "nous d�barrass�rde ce pessimisme." D'apr�s lui, la chaleur de la r�ception et les contacts forts produiront des r�sultats.
Le RJP. Cl�ment Cormier, du Nouveau Brunswick disait que le congr�s �tait un r�el succ�s et que ce fut une heureuse et agr�able rencontre familiale, telle que i S'�tait propos� l'ACELF. ^
Mme Th�r�se Lavoie- Roux, d� Montr�al, entrevoyait qu'au lendemain de cette conf�rence, les gens du Qu�bec seront certainement attentifs aux demandes des francophones des autres provinces. Le co-pr�sident ontarien M. Florian Carri�re, d'Ottawa pariait de la biennale comme d'un festin, d'un �clairage, d'une gratitude.
La pr�sidente g�n�rale Mme Jeanne Sauv�Y ministre f�d�ral, d�clarait qu'on lui avait rendu un grand service "car j'ai fait une mise � jour du fait fran�ais au Canada.'.' Apr�s avoir bross� un tableau de la situation des minorit�s � travers le pays, Mme Sauv� exhortait les Canadiens� fran�ais � "jouer de cette force politique aupr�s de toutes les instances concern�es^ car, ensemble, les francophones repr�sentent une force politique importante sur la sc�ne canadienne. 'x La foule r�servait une ovation tr�s chaude � Mgr F�lix-Antoine Savard, l'auteur canadien de 79 ans qui adressait la parole � la s�ance de cl�ture. Mgr Savard exprimait son plus grand souhait "que le gouvernement du Qu�bec d�cr�te l'�tat d'urgence et mette imm�diatement en oeuvre, avec �CELF r�nov�e, aguerrie, intran-sigeante, une politique de redressement linijuistique.'' Il pariait de la qualit� de l� langue �t d'une jeunesse qui ne S'en soucie pas assez.'
;i^v. Jean Guy
Le Conseil des Ecoles Catholiques du Grand Toronto assure dans cinq de ses �coles une �ducation en langue fran�aise, de la maternelle � la huiti�me ann�e inclusivement
L'inscription pour ces �coles pour septembre 1975 se fera de 9 hres 30 � 3hres p.m. Ces �coles ont un syst�me d'autobus scolaires afin de desservir toutes les r�gions du grand Toronto.
ECOLES STE- MADELEINE, - 1 Promenade Ness, Don Mills, Ontario
T�l�phone � 445-1930 Directrice - Sr. Lise LeRiche ST.JEAN DE LALANDE, - 2350 Chemin McCowan, Agincourt, Ontario
T�l�phone � 291-3757 Directrice � Mlle June Jodin ST-NOEL CHABANEL, - 18 Promenade Beverly Hills, Downsview, Ontario
T�l�phon� - 241-0636 Directeur � M. Michel Broschart GEORGES ETIENNE CARTIER, 250 Chemin Gaiiisborough, Toronto, Ontario
T�l�phone 463*6412 Directrice � Mme Fran�oise Doyle j�
SACRE-COEUR, 444 rueSherbourne, Toronto5, Ontario - -
T�l�phone � 924-2717 Directeur - M. Pierre Lalonde
La religion y est enseign�e l tous les niveaux selon le nouveau programme du cat�chisme canadien; chaque �cole re�oit les services de pr�tres francophones des paroisses locales.
En plus de cette formation catholique, les �coles offrent � l'enfant une connaissance approfondie de la langue et de la culture fran�aises. Aussi y fait-il l'apprentissage de la langue anglaise,' ce qui lui permettra d'�voluer dans un milieu anglophone tout en conservant son identit� culturelle de Canadien francophone.
Le conseil scolaire des �oles catholiques de Toronto.