COURRIER SUD
SEMAINE DU 18 AU 22 DECEMBRE 1973
PAQE 3
JOHN VAN BUREK SE VIDE LE COEUR
IL FAUT QUE LES FRANCOPHONES SE REMUENT
Messieurs,
Je vous �cris � l'occasion de la fermeture de n�tre 2e spectacle de la saison 1973-74 au Th��tre du P'tit Bonheur. "Le PENDU" de Robert Gurik �tait � l'affiche depuis le 15 novembre, et la derni�re repr�sentation a eu lieu le 8 d � c e mJif-e-7^*!) e p u i s la premi�re, nous avons donn� dixhuit repr�sentations, et ac-cueili un public d'� peu pr�s quatre cent personnes, ce qui fait une moyenne de vingt-deux personnes par soir.
Normalement, nous n'aimons pas parler chiffres, mais il faut clarifier certains faits. Comme le P'tit Bonheur existe preque uniquement pour les francophones de la r�gion torontoise, ces faits les concernent directement.
Quand on regarde autour de nous, on" peut constater que les activit�s en fran�ais � Toronto se r�duisent � celles de la Maison Fran�aise, du Club Richelieu, de la Chasse-Galerie, de la Chambre de Commerce Fran�aise, des deux �glises fran�aises de la m�tropole, de l'Alliance Fran�aise, de l'Association France-Canada, de la Claire-fontaine de Mississauga, et du P'tit Bonheur. Et j'en passe. A premi�re vue on dirait que �a marche pas mal, mais si on y pr�te un oeil plus attentif, on est oblig� de constater que c'est plut�t le contraire. En prenant les organismes mentionn�s plus haut, on verra que la forte majorit� d'entre
JOHN VAN BUREK
eux fonctionnent en grosse partie ou enti�rement sur un plan de membres. Ceci est tr�s bien pour les membres et oour l'organisme, mais,'pour la communaut� c'est statique, comp�titif dans le mauvais sens, et au fond, penche dangereusement vers le .folklore. Il me semble que pour une communaut� soit disant en train de se battre pour son
CETTE SEMAINE
d'Ottawa
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PENSIONS DE VIEILLESSE ASSURANCE CHOMAGE
Le ministre de la Sant� nationale et du Bien-�tre social, Marc Lalonde, a r�v�l� qu'au cours des dix prochaines ann�es, les pensions de vieillesse augmenteront, � travers le Canada, au point d'atteindre environ $250.00 par mois.
CAUCUS LIBERAL
Le Premier ministre, P.-E. Trudeau, � la suite d'une r�union de son caucus national, s'est d�clar� �tonn� de l'abondance des id�es et des projets audacieux qui se sont fait jour chez les d�put�s et les s�nateurs de son Parti.
AGRICULTURE
Le ministre de l'Agriculture, Eug�ne Whelan, a tenu � assurer les agriculteurs de la vall�e de la rivi�re Fraser que le gouvernement f�d�ral accorderait la priorit� aux agriculteurs si jamais une p�nurie s�rieuse de carburant se produisait.
ENERGIE
Le ministre de l'Energie, des Mines et des Ressources, Donald S. Macdonald, a indiqu� que le gouvernement �tait conscient que le Canada se trouvait en bien meilleure posture, en mati�re d'�nergie, que de nombreux autres pays. C'est la raison pour laquelle il se sent dans l'obligation morale de faire tout ce qui est possible pour soulager quelque peu les maux de ces pays.
Le ministre de la Sant� et du Bien-�tre social, Marc Lalonde, a annonc� que le gouvernement d'Ottawa �tait pr�t � d�frayer la moiti� des contributions suppl�mentaires que les provinces devront verser aux assist�s sociaux, � la suite de la hausse des prix de l'huile � chauffage.
ECONOMIQUE
Le ministre des Finances, John Turner, a laiss� entendre qu'il �tait pr�t � appliquer les recommandations du Conseil �conomique du Canada pour endiguer quelque peu le courant �conomique canadien. Une de ces recommandations sugg�re la r�duction du co�t des programmes d'aide sociale � une moyenne de 11 % par ann�e.
LOGEMENT
Le ministre des Affaires urbaines, Ron Basford, a d�clar� que l'objectif � moyen terme de 250,000 logements, pour l'ann�e prochaine, sera d�pass� et fe gouvernement verra � ce que les programmes de la Loi nationale de l'habitation soient mis en chantier, pour le .b�n�fice des secteurs de la population qui peuvent le moins se loger convenablement.
INVESTISSEMENTS
Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Alastair Gillespie, vient d'�noncer des r�glements complets sur le contr�le des investissements �trangers au Canada.
existence, ses droits � vivre, en parler sa langue et son droit � r�pandre sa culture et son h�ritage, se continuer en petit groupes est un-geste extr�mement d�fensif. Nous ne pouvons pas nous permettre de fermer la porte derri�re nous, nous asseoir et parler fran�ais � huis-clos. Si les francophones de Toronto veulent passer du niveau de la simple existence � celui d'une vitalit� r�elle, il faut qu'ils se remuent et s'imposent bien davantage.
Pour revenir � mon point de d�part, le fait qu'il n'y a qu'une vingtaine de spectateurs par soir au seul th��tre fran�ais de Toronto est bien r�v�lateur d'un malaise. Apr�s deux ans de production, je suis satisfait de la qualit� du travail chez nous qui est telle que personne ne peut dire que c'est du "mauvais th��tre. Par l� je ne veux pas dire que nous ne pouvons pas faire mieux, ou que nous n'allons pas faire mieux, mais plut�t que nous avons beau faire notre part, mais cinquante pour cent de la responsabilit� reste sur les �paules de la communaut�. Maintenant, si la communaut� ne veut pas de th��tre fran�ais, �a change tout et nous serions tout � fait pr�ts � accepter un tel verdict. (Je pense que les gens de la Chasse-Galerie en diront autant de leurs activit�s.) Mais l'ironie supr�me est que si l'on nous enl�ve le support consid�rable du secteur anglais, ce
CET ESPACE
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qui resterait serait bien loin d'�tre suffis?nt pour la continuation de notre travail. En parlant des Anglais, quels sont les clubs � Montr�al qui d�fendent la langue de Shakespeare contre l'inondation du fran�ais? J'en connais un qui s'appelle "The Bank of Montr�al", et j'en passe...
Voici d'autres petits exemples de ce que je veux dire:
Le Conseil des Arts de l'Ontario envoie � peu pr�s 3,000 lettres � des organismes francophones � travers la province pour annoncer l'existence des fonds pour des activit�s culturelles: pratiquement pas de r�ponse.
Le P'tit Bonheur, en coordination avec Th��tre Action et le Conseil des Arts de l'Ontario annonce un festival de th��tre pour les �coles fran�aises du sud, un pro-
gramme qui ne co�tera rien aux �coles et tr�s, tr�s peu aux parents des �l�ves : � la date limite dix �coles ont r�pondu.
Je rends visite � un groupe d'�tudiants anglophones � Sheridan Coll�ge qui �tudie "le fait fran�ais" en Ontario. Apr�s quatre mois ils ont la forte impression que les francophones s'en foutent. Ce n'est pas moi qui le leur ai dit. Peut-�tre nous ne nous en foutons pas, mais vu de l'ext�rieur, c'est bien l'impression que donne notre comportement.
Cette semaine, lors de la conf�rence de CRTC � Toronto pour discuter des probl�mes de diffusion, tout le monde r�clamait ses droits imm�diatement, sauf le fran�ais qui ont laiss� passer une meilleure r�ception du canal 25 afin de ne pas d�ranger les
Anglais qui voulaien recevoir un poste am�ricain. On s'impose, ail right! J'en passe et des meilleures. Bien � vous,
J.R. Van Burek Directeur artistique.
BANQUE DE PATINS
Afin de rendre service aux familles ou il y a plusieurs enfants. Courrier Sud a l'intention d'�tablir pour une pr� m i er e ann�e une
B \.\gn-; DK PATINS
Nous invitons tous ceux qui ont des patins a donner a communiquer avec nous de m�me que ceux qui sont a la rvrherche de patins pour la prochaine saison
961-3335
Une maison mobile se transforme en mini-bus
� Un service de "dial-a-bus" ou "autobus � l'appel", le plus r�cent concept de transport en Commun sur ce continent, sera bient�t en action dans le nord de la Communaut� urbaine de Toronto, utilisant une version modifi�e d'une maison mobile en FRP de fabrication canadienne comme v�hicule de base pour cette exp�rience.
Trente v�hicules ont �t� command�s pour ce service par la Direction du Transport GO du Minist�re des Transports et des Communications de l'Ontario.
Les carrosseries en FRP du 'Club Car" (c'est ainsi qu'on les appelle) sont moul�es par Rek-Vee Industries Limited de Scar-borough. Ont. La "Routemaster" de RekVee fut la premi�re maison mobile en FRP con�ue et construite au Canada (voir le num�ro de juillet/ao�t 1970 du RP Report).
Les am�nagements pour l'int�rieur de l'autobus, y compris les fauteuils, tapis et appareils d'�clairage furent install�s par Fun-craft V�hicules Limited de Cam-brisge (Galt). Ont.
Comme la Routemaster originale, chaque carrosserie mesure 24 pi. de longueur par 96 po. de largeur et 106 po. de hauteur, et elle est mont�e sur un ch�ssis conventionnel Dodge pour maisons mobiles.
Cette carrosserie est un sandwich de deux parois en polyester renforc� de fibres de verre et d'un noyau rigide de mousse PVC (polychlorure de vinyl).
La carrosserie est fabriqu�e en une pi�ce dans des moules s�par�s � on applique d'abord la couche de 'gel' puis la paroi ext�rieure en FRP; on y ajoute ensuite des feuilles de PVC d'une �paisseur d'un pouce; enfin, on termine par la derni�re paroi.
Elle conserve l'apparence de la Routemaster, mais on lui fait subir plus de 100 modifications pour la transformer en autobus � des changements comme le d�placement de la porte d'entr�e et l'augmentation du nombre de fen�tres pour une meilleur visibilit�.
Les autorit�s du Transport GO reconnaissent que pour "d�tourner" les gens de leurs voitures, le service "autobus � l'appel" devra offrir un service de qualit� comparable � celui des voitures priv�es.
N�cessairement, il faudra �viter les grandes foules; c'est pourquoi le nombre de passagers serar limit� � 17 personnes assises et � 10 debout.
Lesj si�ges "individuels" (avec couvre-si�ges en vinyl rembourr�s et facilement d�tachables) sont fabriqu�s en seulement trois
Le mini-bus ira cueillir ses passagers chez eux.
moulages � une s�rie de sept si�ges d'un c�t�, une autre de six pour le c�t� oppos�, et une section de quatre si�ges pour l'arri�re.
Les si�ges des c�t�s sont partiellement tourn�s vers l'avant afin de permettre aux passagers de s'y installer et de se lever plus facilement, et aussi pour �viter que les passagers aient � se regarder dans les yeux comme s'ils �taient assis face � face.
Mis en service au d�part pour une p�riode de d�monstration de trois ans (financ� par le gouvernement provincial), ce service d'autobus sera exploit� par la Commission des Transports de Toronto dans quatre secteurs de la ville dans le but de transporter les passagers vers les gares de m�tro ou les arr�ts des autobus rapides se dirigeant directement vers le m�tro.
Un poste de contr�le central dirigera les v�hicules gr�ce � des appareils de radio r�cepteurs' transmetteurs.
M. Ron Swanson. pr�pos� au bon fonctionnement des autobus pour la Direction de l'exploitation du transport au Minist�re explique comme suit: "A tous points de vue, ce ne sera qu'une exp�rience que nous tenterons � la mise en essai du service d'appel et des postes de radio, l'usage de l'ordinateur et des appareils pour la transmission des donn�es pour d�terminer le genre de personne qui serait plus apte � utiliser le service, et l'�valuation du
rendement des v�hicules."
C'est M. Swanson qui a eu l'id�e d'utiliser un petit autobus mont� sur un ch�ssis de maison mobile, et il est aussi un des grands responsables pour le choix du v�hicule en FRP RekVee comme �tant le plus appropri� pour ce service.
Il ajoute que le FRP est le mat�riau pr�f�r� pour des raisons �videntes.
� Sa couleur int�gr�e et sa r�sistance � la rouille assureront une bonne apparence avec un minimum d'entretien tant que le v�hicule demeurera en service.
� Plus que le m�tal, le plastique renforc� de fibres de verre permet de fabriquer une carrosserie � l'allure plus attrayante � et avec un outillage moins co�teux.
� La l�g�ret� du FRP rendra le v�hicule plus facile � conduire que s'il poss�dait une lourde carrosserie en acier. Cela r�duira aussi la consommation d'essence et endommagera moins les rues de banlieue.
� A ce stade d'exploitation, je crois que notre "autobus � l'appel" donnera un tr�s bon rendement," d�clare M. Ron Swanson. "Toutefois, nous allons continuer � nous efforcer d'am�liorer le produit."
Un projet pour l'avenir sera d'adapter l'autobus aux chaises roulantes au profit des vieillards et cl�s patients des cliniques externes.
Les si�ges sont recouverts de couvre-si�ges en vinyl.