JEUDI, 30 OCTOBRE, 1947
L'AMI DU PEUPLE
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L'Enfant et le petit �cu
Possesseur d'un petit �cu,
Un enfant se croyait le plus riche du monde.
Le voil� qui fait voir son tr�sor � la ronde,
En criant gaiement : "J'ai bien lu !"
�A merveille, lui dit, un sage
C'est le prix du savoir que vous ayez re�u,
Du savoir tel qu'on peut le montrer � votre �ge ;
Mais voulez-vous �tre heureux davantage?
Aspirez, mon enfant, au prix de vertu :
Vous l'aurez, quand des biens, vous saurez faire usage."
L'enfant entendit ce langage.
L'�cu, d'apr�s son coeur et sensible et bien n�,
A rapporter le double est soudain destin�;
Avec le pauvre il le partage
LES DEUX GIFLES
Le petit Jacques rentre de i'�cole, en pleurant � chaudes larmes. Sa maman le questionne, inqui�te:
�Qu'est-ce que tu as, mon rh�ri? Pourquoi pleures-tu?
--<Heu ! Heu !
�T'es'-tu fait du mal quelque part? Allons, r�ponds-moi! �Heu! Heu! .�' ....
Voyons, r�ponds-moi donc � s'asseoir, j'ai vite t'�er la chai-
:�Oh! maman, je n'ai vraiment pas de chance! �Parle! Qu'est-il arriv�? �Oh! maman! Figure-toi qu'y a mon petit camarade Robert qui avait plant� � heu! heu ! une �pingle la pointe en l'air, �heu! heu!� dans la chaise du professeur � heu ! heu! pour qu'y se pique en s'asseyant. Alors, moi � heu! heu! quand j'ai vu qu'il allait
qu'il ne s'est pas assis sur l'�pingle, �heu.! heu ! � seulement il s'est assis par terre et il m'a flanqu� une gifle ! heu ! heu !
�Oh Pinon pauvre cher�! ~~ �Et puis, maman, Robert, heu! heu! � m'en a flanqu� une autre pour m'apprendre � me m�ler de ce qui ne me regardait pas... Heu! heu!
POUR RIRE
Chez les fous
Le nouveau directeur d'un a-sile d'ali�n�s se prom�ne"parmi ses patients, affable, l'air souriant.
L'un d'eux lui dit sur un ton de confidence:
�Vous savez, nous vous ai inons plus que l'autre qui �-tait ici avant vous. Oui ? pourquoi ? c-t parce que vous �tes plus comme nous autres.
la fin, au lieu de pleurnicher ! se � heu ! h�u ! ainsi? --�h'bi�n?
L'enfant finit par se d�cider: �Eh bien,
maman, �a fait
de si amusant qu'un Bon Livre
..�Claude est. bien .trop petit papa a d�cid� de vous monter $�<ur, Hre~?-"^Il^ect�n%^
TifeTeslmages.Son papa les lui que; Quand vous serez grands, explique et le petit bonhomme . vous conserverez encore vos
s'en souviendra longtemps. Quand" tu avais cet �ge, on te racontait des images aussi. Chaque soir, avant de t'endor-liiir, tu demandais tes livres et lu te les racontais seule, sans" rien oublier. T'en souviens-tu?
�Oh! Oui. Je les regardais, les images,: longtemps, longtemps et il me venait toutes .sortes ide choses dans la t�te ; j'avais du plaisir ! A, pr�sent, je sais lire, c'est bien plus int�ressant ! N'est-ce pas que vous aller m'en acheter beaucoup de
livres ? � Oui, ma ch�rie. Ton ne.
livr�s d'enfants. Prends l'habitude, chaque soir, quand tu as fini ton �tude, de lire une page ou deux dans tes livres d'histoires. Tu trouveras ton papa savant; c'est parce qu'il a beaucoup lu et avec attention, pas en se h�tant pour connai-la fin de l'histoire... Lire ainsi, Une vaut rien.
Les �tudes scolaires sont indispensables, mais pour acqu�rir de la; personnalit�, une formation compl�te, il faut cet apport de la lecture quotidien-
Annonces du dimanche
Un jeune ministre rempla�ait un dimanche son pasteur. On en �tait aux annonces:
�Mercredi soir, le conf�rencier parlera de l'enfer. Tout le monde devra y �tre. Le produit de la qu�te sera pour a-m�liorer le syst�me de chauffage.
Histoire �cossaise
Un Ecossais et un Canadien �taient dans le m�me train en toute pour New York. �.e canadien remarqua que. � chaque gare, son compagnon descendait du-train pour acheter �tn billet jusqu'� la gare voisine. Il lui en demanda la raison �C'est, r�pondit l'Ecossais, parce que mon m�decin m'a! lit que jepouvais mourir .� n'importe quelle heure. Je m; veux pas m'acheter de billet qui me m�ne trop loin et per-
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Les portraits simples sont g�n�ralement les meilleurs si vous vous approchez oV sujet le plus possible. Il est parfois n�cessaire aussi do prendre le d�cor*
PHOTOGRAPHIEZ LE SUJET DANS LE DECOR
'EST le retour � l'�cole et m�me
En jardinant
Par un beau matin de printemps, un jardinier �tait occup� � mettre des plants .de frair ses en terre. Un fou vint � Passer par l�. Il vit le jardinier occup�. �H�, ami! que fais-tu l�? �Je mets du fumier sur mes fraises. Le fou r�pondit: �Moi, je ne sais pas si c'est parce que je suis fou, mais sur mes fraises je mets du sucre.
Lisez et faites lirr
L'AMI DU PEUPLE
V_> si nos jeunes Canadiens se plaignent de la chose, il n'est pas difficile d� constater qu'ils finissent toujours par trouver les vacances un peu longues et qu'ils sont heureux
travail et l� rivalit� qui s'ensuit Une fa�on de rendre le retour � l'�cole m�morable et amusant c'est de le photographier. D'ailleurs, les ann�es passent vite et les enfants qu'on prend encore pour d�s b�b�s iront bient�t aucoll�ge pour ensuite se lancer dans le monde.
L'instantan� de l'illustration d�montre comment on peut faire un portrait sans c�r�monie sans trop s'approcher du sujet. Ici, il fallait capter la personnalit� des enfants et la nature de l'�v�nement, mais aussi un peu de d�cor. Cette avenue � travers le parc est remplie d'heureux souvenirs. Elle fait partie de la vie des petits et quand ils rever-r�nt cette photo ils seront reconnaissants de la retrouver.
LE DEFRICHEUR
par A. G�rin-Lajoie
FEUILLETON DE L'AMI DU PEUPLE
Avec l'autorisation gracieuse de la Librairie Beauchemin
. Il ne faut pas croire cepen dant que toutes les heures de Jean Rivard s'�coulassent sans ennui, Nonr en d�pit de toute > sa philosophies, il eut, disons-le, des moments de_sombre eristesse. 1_
La chute des feuilles, le 'd�part des oiseaux, les vents nombres de la fin de novembre furent la cause de ses premi�res heures de m�lancolie. Puis, lorsque plus tard un ciel gris enveloppa la for�t comme d'un v�tement de deuil et qu'un vent du nord ou nord-est, soufflant � travers les branches, vint r�pandre dans l'atmosph�re sa' froidure glaciale, une tristesse insurmontable s'emparait parfois de son �me, sa solitude lui semblait un exil,
�sa
_� cabane Un tombeau. Les grosses gaiet�s de �Pierre Gagnon ne le faisait plus m�me sourire. Son esprit s'envolait alors � Grandpr�-, au foyer paternel; il se repr�sentait-au*. pi �s de sa bonne m�re, entour� denses fr�res et soeurs, et quelquefois une larme involontaire venait mouiller sa pau-
pi�re.
C'�tait surtout le dimanche et les jours de f�te que son i-fiOlement lui pesait le plus. Habitu� � la vie si joyeuse des campagnes canadiennes, ou � l'�poque dont nous parlons, les familles passaient souvent une partie de l'hiver � se visiter, � danser, � chanter, f�ter; les jeunes gens � promener leurs blondes, les hommes mari�s � �, � ,
�taler par leurs chemins leurs choeur, avec
beaux attelages, leurs beaux chevaux, leurs, leurs belles carrioles; n'ayant jusqu'alors quitt� la maison paternelle que pour aller passer quelques ann�es au coll�ge en compagnie de joyeux camarades ; accoutum� depuis son berceau aux soins attentifs de sa bonne m�re � puis se voir tout � coup, lui, jeune homme de dix-reuf ans emprisonn� pour ainsi dire au milieu d'une grande for�t � trois lieus de toute habitation humaine, n'ayant pour compagnon qu'un seul homme qui n'�tait m�me ni de son �ge, ni de son �ducation, c'�tait, on l'avouera, plus qu'il ne fallait pour d�courager un homme d'une trempe ordinaire.
OhTteoraprend auss^poffrql�oi les dimanches mettaient encore l'esprit de Jean Rivard � u-ne plus rude �preuve que les autres jours. D'atford le repos qu'il �tait forc� de subir laissait pleine Jibert� � son imagi-transporter, son homme � l'�glise de Grandpr�; il y voyait a. vaste nef remplie de toute a population de la paroisse, hommes, femmes, enfants, qu' il pouvait nommer tous; il Voyait dans le sanctuaire les chantres, les jeunes enfants de leurs surplis.
On peut ajouter beaucoup d'effet, dans un tel cas, par un �clairage sp�cial. Voyez comme la lumi�re est originale : elle est dirig�e vers l'appareil. Il en r�sulte plus de profondeur et d'atmosph�re, de m�me
qui produit une troisi�me dimension.
En photographiant contre la lumi�re cependant, il faut penser � deux choses. On doit d'abord �viter que les rayons tombent directement sur l'objectif et produisent un "�blouissement". On peut alors recourir � l'Usage d'un protecteur ou simplement faire de l'ombre avec son chapeau ou sa main pourvu qu'on n'obstrue pas la lentille au point de tronquer la photo.
La seconde pr�caution est relative au temps de pose. Si l'on veut des d�tails pr�cis et lumineux, m�me dans les parties ombrag�es, surtout avec une faible ouverture de l'objectif, on doit augmenter le temps de pose en proportion.
Jacques Lumi�re
Mancs comme "la neige, puis. ; plus grand bonheur, son'plus milieu de 1 autel le pr�tre beau triomphe � ce brave ser-
offiant le sacrifice; il le suivait dans la chaire o� il entendait la
ublication des bans, le pr�ne ci le sermon; puis au sortir de |;�glise il se relrouvait.au milieu de toute c el'e population
Miie covnne une seule et grande famille au milieu d'amis se .��errant la main, et, tout en �l-!;;!� nnt lerrs pipes, s'enqu�rant de la sant� des absents. Ils lui semblait entendre le carillon sonnant le Sanctus ou l'An-'/Hus. et, apr�s la messe, le son �ngentin des clochettes suspendues au poitrail des centaines :e chevaux qui reprenaient raicinent' le chemin de la demeure.
Les petites veill�es du d�-�nanch�_"cTf�z' le p�re__Routier �it manquaient pas Ixo�T^��iis de se pr�senter � sa vive imagination. Avec quel bonheur il e�t �chang� une des soir�es
viteur �tait de parvenir � fai �e na�tre un sourire sur les l�vres de son jeune maitre.
Apr�s tout, ces moments de m�lancolie n'�taient que r>nssn-gers. S'ils survenaient durant les autres jours de la semaine. Jean Rivard en faisait bient�t justice par un travail violent. D'ailleurs on sait d�j� que Jean Rivard n'�tait pas homme � se laisser abattre. Quoique doui d'une excessive sensibilit�, ce r'ui dominait dans sa nature "'�tait son courage et sa force 'te volont�. Jamais, au milieu, m�me de ses plus sombres tristesses, la pens�e ne lui vint de retourner chez sa m�re. Tl tut toujours fermement d�termin� � poursuivre lY-xcWfcMW*-�le son desseinr d�t-il en mourir � la peine.
Enfin, vers le milieu dp mrws e froid commen�a � diminuer
inonoeones pass�es dans sa ca. ------ �......<� w.>,-,<.-
bane enfum�e, en compagnie (1 une mani�re sensible, les ra -te Pierre Gagnon, contre une J" ' ' '
cure �coul�e aupr�s de !sa Louise?
Pour Pierre Gagnon, lorsqu'il s'�tait bien convaincu qu'il fallait renoncer � �gayer son compagnon de solitude, il se mettait � chanter son r�pertoire de complaintes. Mais son
yons du soleil devinrent plus chauds, la nei?e- baissait � vue d'oeil et Jean Rivard put songer � mettre � ex�cution le projet form� par lui d�s l'automne pr�c�dent et qui lui souriait depuis plusieurs mois, celui de faire du sucre d'�rable. �A SUIVRE�
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