!' JEUDI, 25 NOVEMBRE 1948
L'AMI DU PEUPLI
��'&�*":
LES PETITS ENFANTS.
.--Suite de page
"" La peur de la Gestapo, pour les petits enfants, dont le papa ^�tait recherch� et qui le sentaient confus�ment comme les terreurs nocturnes des bombardement a�riens, caus�rent souvent un �branlement nerveux dont il fut difficile de
1 triompher m�me lorsque la
- paix fut revenue. � ftfais parmi tous les enfants se' sont les petits Juifs qui ont le plus souffert. La^pers�cu -tion de la race juive par les nazis est peut-�tre le plus f rand crime de l'histoire. Elle s'est d�roul�e � partir de 1942 suivant un plan minutieuse -ment pr�par�. Il y eut Sabord �a et l� quelques rafles. Puis on obligea tous les Juifs, m�me les enfants � coudre sur leur poitrine une �toile jaune �norme qui ne leur permettait pas de passer inaper�u. Etait
7 it'K toute personne ayant au moins 3 grands-parents juifs fut-elle elle-m�me catholique. Bien des pr�tres port�rent l'�toile. On les, mit aussi � l'�cart de la soci�t� et on, leur infligea toutes sortes de brimades. Les rafles se sont de plus en plus. g�n�ralis�es. Les familles � -taient s�oar�es sans le moindre �o-ard, souvent m�me avec les plus grands raffinements de cruaut�. Les .enfants �-taient arrach�s � leur m�re sans qu'on ,prit soin de leur hisser les paniers d'identit� il n'y eut pas! 2% qui retrouv�rent leurs parents. En septembre 1942, Fau-
St-Antoine, les arresta-tfons se firent de mani�re si brutale nue des m�res juives �jet�rent leurs enfants par les fen�tres et les suivirent. Les b�b�$ malades, .les tout nou-yeaux'-n�s. �taient ^ emmen�s ^a-
0 Sa'y�z^voi�s\;que/'d�rtsA furie des 'plus 'grandes salles de Paris, le "Veladrome d'Hiver, on laissa pendant plus de 3 jours des milliers d'enfants juifs assis, serr�s l'un contre l'autre, ,sans nourriture. Beaucoup p�-rifer�t d�s ce moment-l� presque la totalit� des autres devaient mourir ensuite en d�portation apr�s de grandes souffrances. N'a-t-on pas re -trouv� en grandes quantit�s des jouets, des poup�es, qui a-vaient �t� vol�s par les All�-"mands aux petits Juifs.
une semaine du mois
demoiselle de 60 ans, tr�s1 pieuse catholique. Elle voulut d'abord porter l'�toile jaune et se laisser arr�ter avec "les Juives pour faire quelque bien dans un camp-de concen-tratioji. Elle ne r�ussit pas � se faire prendre. Mais elle rencontra, d�pos� dans un poste de police par un soldat allemand, un enfant Juif, un superbe b�b� de�18- mois, blond et souriant. Mon anye �tait pauvre, ayj.pt perdu sa situation de professeur lorsqu'elle sortait l'�toile. Elle r�ussit cependant � garder l'enfant, � l'�lever. Il s'attacha � elle et lui procura, de douces joies. Elle avait pu lui donner le nom d'un de ses neveux morts et lui obtenir ainsi une carte d'alimentation. La guerre finie, l'enfant avait plus de 4 ans, Mon amie chercha � le ren -dre � ses parents, mais ils �-faient morts. Elle retrouva un r�e ses, oncles et le lui remit ^r�f�raijt s'en s�parer pour qu'il soit plus heureux.
30,000 enfants juffs fran�ais furent pr�serv�s de la mort �arce~que les chr�tiens les a-Vit�rent et les �lev�rent. On �n pla�a des milliers dans les couvents dans diverses institu-'ions catholiques.
Le 6 -juin 1944, apr�s des mois,.des ann�es de pr�paration savante et myst�rieuse, nos puissants alli�s, les Canadiens les Am�ricains, les Anglais r�ussirent une des exp�ditions militaires les plus gigantesque de l'histoire; ils d�barqu�rent en France, sur nos plages nor mandes. �
Quelques semaines suffirent � briser la premi�re r�sistance ennemie. Mais ces semaines turent rudes pour les familles et les petits enfants. Nos belles villes de .Normandie furent
pour voir la capitulation alle-ttier qu'ij fallait refaire. fpcdi�s dans notre pays par
...... "���-��� --*-----------! l'eritremise de la Croix-Rouge
canadienne. Il s'�l�ve � 5,431, 000. J'ajoute que "Save th� Children-Fund" a envoy� pou� 77,000 dollars aux petits en -t'ants de France, gr�ce � vous, .les b�b�s ont conserv� leur ration de lait. Ils ont touch� 2 livres par mois et un peu de
d'ao�t 1^42, 27,000 Juifs fu-� rent arr�t�s. En septembre de 1 la m�me ann�e, 50,000 furent transport�s en Boh�me. Les pr�tres catholiques, qui nombreux, recueillaient des b�b�s iuife furent arr�t�s par la Gestapo. Le Pape, le .Cardinal Gerlier, Mgr Sali�ge, Je Canada protest�rent vainement, et votre g�n�reux pays offrit de recevoir 1,000 enfants pour les confier � des famill�s Isra�lites de chez-vous.
Puis-je vous conter ce qu'� fait une de nos amies, vieille
nos;routes.i nouveau bombard�es, nos campagnes transform�es en champ de bataille, T>ans les grands centres urbains, l'approvisionnement fut plus difficiles que jamais; m�me le lait des b�b�s man -qua parfois; les march�s �-taient vides. A Paris il y avait utsqu'� 10 et 12 alertes par jour...
A nouveau, presque tous les �nfants furent envoy�s � la campagne. Beaucoup succom -1-�rent par suite de la maladie des bombardements, de la faim certains m�me furent br�l�s par les Alelmands, comme � Oradour sur Clane... Savez-vous qu'en ce village, toute la population fut mass�e brutalement dans l'�glise � laquelle les barbares mirent le feu! Pendant cette ann�e 1944, la mortalit� infantile -s'�leva � 78 pour 1000.
Le 25 ao�t le drapeau fran�ais flottait � toutes les fen�tres de Paris, enfin lib�r�; et l'ennemi fut chass�'de la plus grande partie du territoire.
Mais il fallut attendre encore jusqu'au mois de mai 1945
mande et la fin de la guerre en �urope.
Les prisonniers, les d�port�s rentr�rent; mais le plus grand nombre d'entre eux avait trouv� la mort derri�re; leur barb�es et surtout dans- les camps de concentration.
Le retour de l'absent fut jour la famille enfin recons-titu�er pour Je "petit enfant-qui apprit � conna�tre son papa,~ une joie inexprimable.
Mais souvent, h�las, la s�paration avait �t� trop longue. La femme, en butte � tant de mis�res et de tentations n'avait pas su attendre et avait oubli� son devoir d'�pouse, parfois m�me son devoir de m�re: souffrance profonde du bon -homme de 5 ans qui peut-�tre assista � des sc�nes, sans bien :omprendre qui �tait le vrai iapa.
Parfois la faute �tait du c�t� du p�re. Il avait �t� pendant 5 ans, fid�lement attendu ; cha-
me soir, le petit avait pri� pour lui: sa maman l'avait �-lev� dans l'espoir du retour. Je p'ense en particuker _� ce petit
j�rard de 6 ans ,un bel enfant ')oucl� qui commen�ait toutes
,es phrases par "quand papa
cra rentr�". Mais quand papa
entra, ce fut ^accompagn� d'u-
'e jeune allemande gr�ce � laquelle il avait �t� lib�r� Bavant es autres. Il n'accepta pas m�me de voir son petit G�rard.
Or dans tous les domaines, au lendemain de la guerre, les autres ruines �taient immen -ses:
2,000,000 d�faisons plus ou moins d�molies, nos ponts d�truits, % de notre syst�me ferroviaire inutilisable, nos routes d�fonc�es, nos ponts ras�s, et la g�n�reuse terre de France abandonn�e partout o� les troupes et les bombes avaient pass�. C'est le -pays tout en-
Etj les petits enfants continu�rent � manquer du n�cessaire. Le rationnement se prolongea et il dure encore. Il fallait -d'abord reconstruire nos voies ferr�es et nos ponts, d�blayer nos d�combres remettre en marche toute notre industrie.
Les difficult�s mat�rielles demeuraient donc presque^ aussi rud�srpour l�s-mamans. "Ain si la ration quotidienne de pain continue � baisser puisque c'est au d�but de cette ann�e 1948 qu'elle f�t la plus faible: 200 gr. par jour, alors que le Fran�ais moyen en consommait volontiers une livre.
Apr�s nous avoir d�livr� des Allemands par leurs forces militaires, nos alli�s nous ont permis de triompher de la fa -mine par leurs dons en nature. Pandant les ann�es de l'�ccu-� ation -ils ne pouvaient rien nous envoyer; mais d�s l'an -n�e 1944, les secours arriv�rent (''outr� Atlantique, spontan�s, g�n�reux. Le Canada s'est inscrit officiellement pour 10,000, 000 de dollars pour l'oeuvre de -ecours � l'Europe et � l'Asie alors que. les Etats-Unis en i-omctt�i�nt. 60,000,000. Ces "hiffres nous font appara�tre lue les 13,000,000 de Canadiens ont fourni chacun pr�s d'un tlollar tandis que les 120,000, 'XX) d'Am�ricains :n'en:bnt don-; n� chacun que 0.40.
Sur le plan priv�, il est im-^ossible d'�tablir le bilan de (ros g�n�rosit�s pour nos pe -lits enfants: lait, riz, sucre, faine, beurre, conserves v�te-ments, layettes, chaussures, ustensilsJ de cuisine, produits pharmaceutiques, huile de foie de morue.
Je vous dirai seulement le chiffre repr�sentant la valeur des secours que le Comit� des relations' iCanad�-France � ex-
nz.
Les mamans ont pu profiter H�ris presque toutes leslgran--cles villes, des go�ters organis�s sp�cialement pour elles: go�ters substantiels, servis autour de longues tables, compos�s de pain d'�pice, de chocolat chaud, de confitures, de biscuits. Les mamans devaient consommer sur place toute leur part; mais beaucoup r�us-:issaient � tromper la vigilance des surveillants et glissaient dans leur sac leur tranche de nain d'�pice pour la donner � leur enfants, � la maison.
Te ne veux pas m'attarder ce ��oir � la vie des enfants, en France, en cet apr�s-sruerre. Ce n'est pas notre sujet. Voyons seulement les cons�quences de nos longues souffrances pour les petits; ; ne songeons pas aux traces-laiss�esdaris l'a-, me enfantine par ces ann�es de vie toute boulevers�e et a-normale, c'est plut�t l'enfant Brandissant qui en a �t� terriblement marqu�; vous savez que la criminalit� chez les jeunes a augment� dans de grandes proportions. L'habitude de chercher � tromper l'occupant la venue du march� noir absolument in�vitable h�las! en p�riode de disette; la n�cessit� de masquer les activit�s des R�sistants, tout cet ensemble de tromperies ont d�tourn� bien des �mes d'enfants de la voie droite et simple^de la morale normale.
Mais les tout petits qui re-�suite et fin page 10�
. . . . Lundi
Un technicolor o� l'action est une violence inouie
John Wayn<
AVEC
&
Loraine Day
"TYCOON
EN PREMIERE A SUDBURY
�MARQUE D�POS�E
SERVICE DE 34 PI�CES POUR HUIT
�8 Cuillers � Dessert �8 Cuillers & The* � 8 Fourchettes � 8 Couteaux
�1 Couteau � Beurre �! Cuiller � Sucre
N'OUBLIEZ PAS....
f �
Nous avons dos plans do
l�gers payements
s'accomodant � toutes les
bourses
Service pour Six, depuis m�
Mout�m^
1 jjusi- � � / � ' � ^^ ".. � �..''.' �-� �, * �. ' ���* � .
LA SEULE BIJOUTERIE FRAN�AISE DE" SUDBURY ET DU DISTRICT
48i RUE BORGIA, SUDBURY 5-5200
0yp�0f*0*0�0*0*0*0*0*0*0^
^
�fm\
:��'?& '.��''j~?-
r..-..��:*�*&
��v.iitfl
��'�il
ai
IT.:?�~i,-*
mm
- ' r*>'7-i� �i^tt-S*
�JM*,1
<-S�H*'
filsis