VENDREDI, 14 JANVIER 1949
L'AMI DU PEUPLE
Coin des enfants
L'Horloge
Tout dort. Rompus de lassitude, Les hommes sont ensevelis Entre leurs draps de toile rude, Dans les t�n�bres des grands lits.
Les troupeaux gisent pr�s des cr�ches; Les boeufs, dans la paille affais�s, ' R�vent des pr�s, de l'herbe fra�che, Et des sillons qu'ils! ont trac�s.
Le chien dort, et le coq sonore Se tient muet sur son perchoir, Car le jour n'est pas pf�sl d'�clore Et-le' c�t� de l'aube est noir .
-Le sommeil tient aussi les choses: Les outils qui vivent dehors,
Les meubles que les murs enclosent
Et la maison m�me, tout dort,
Seule vivante en l'ombre immense, / L'horloge obscure ne dort pas, Seule, dans l'anxieux silence, Comme un pas lent mais jamais las,
Ou comme le pouls d'une art�re, Ou le battement d'un coeur sourd, Elle fait son bruit solitaire Toujours, toujours, toujours, toujours.
Louis MERCIER
Elle, s'est retir�e. ?
�Bon; mais les H�breux? �Ils viennent juste de passer. , �Ah! et les Egyptiens? �Ils ne sont pas encore arriv�s.
Sans adresse
Un nouveau commis, venant d'un petit village a tr�s peu d'exp�rience des usages! de la vie pra? tique. Son patron l'interroge: Qu'avez-vous fait des lettres qui �taient sur mon bureau? �Je les ai mises � la'poste. �Malheureux, il n'y avait pas d'adresse!
�J'ai Jrien vu, majs J'ai cru) que monsieur ne voulait pas qu'on sache � qui il �crivait.
Explication � '
Nanette, 6 ans est de la campagne A sa premi�re visite en ville, elle pose des questions � sa 'cousine Mimi, 7 ans. D�signant des poteaux de t�l�graphe, elle demande:
�Qu'est-ce que c'est ces grands nachins-l�?
�C'est des poteaux � t�l�graphe. �Et ces fils? Pourquoi? �C'est pour soutenir les1 poteaux
L'effet de la berceuse Grand'm�re chante une berceuse pour endormir Mimi qui ne s'en aort pas. Au bout de dix minutes, Mimi, triomphante, dit � sa m�re:
- Ca y est, grand'm�re dort.
�E-B. DU CHARME
SERVICE FUN�RAIRE
T�l. 6-6302
73, rue Beech, Sudbury
La conservation eU..
Suite de la page 3 � f faits ce qu'ils sont aujourd'hui.
Vierges Martyras
Sainte Apolline. � Sainte Apolline ou ; Apollonie �tait- d'Alexandrie; au milieu de la corruption g�n�rale elle y passait pour un mod�le de vertu et de modestie chr�tienne. Ce
$eeux qui ont mal aux dents, sans doute parce qu'elle-m�me avait eu l� m�choire et'les dents bris�es. Le:courage de cette vierge, courant ^elle-m�me au-devant des supplices, n'est-il pas une �clatante condamnation de notre l�-
jeunesse et son "existence enti�re T/A1�E SAUVAGE ET
elle voulut encore lui offrir, le sacrifice de sa vie. L'an 248, une pers�cution sanglante �clata dans la cit�; la fureur des pa�ens contre l�s chr�tiens ne connut point de bornes. On pilla les maisons et on exer�a contre les personnes les .plus horrible violences. Apolline, d�j� avanc�e en �ge, loin de prendre la fuite, demeura toujours � Alexandrie, sans craindre de perdre ses biens, ni sa vie, heureuse au contraire d'attendre l'occasion de couronner ses vertus par un glorieux martyre. Un Jour, elle fut arr�t�e;>*les bourreaux se jet�rent sur elle, l� frapp�rent si rudement avec des cailloux, qu'ils lui rompirent les m�choires et lui bris�rent les dents; puis, l'ayant entra�n�e hors de la ville, , ils allum�rent un grand feu,.r�solus de l'y jeter, si elle ne renon�ait' �; J�sus-Christ. ' La sainte demanda quelques moments comme pour r�fl�chir � ce qu'elle devait faire. Les pa�ens esp�r�rent un instant qu'elle allait; reculer devant l'horrible supplice- du feu. Mais Apolline, profitant de cet instant de libert�, s'�chappa de leurs mains, et pouss�e par l'ardeur de l'amour di-vln; qu'embrasait son coeur, elle e*�lan�a\ elle-m�me dans le feu, au grand �tonnement de ses bour-i eaux,, stup�faits de voir une fille plus hardie et plus prompte � souffrir la mort qu'eux-m�mes � la lui faire ^endurer. Son corps' fut bient�t d�vor� par les flammes, cl son ,�me g�n�reuse, et pure s'envola dans les deux, l'an 249, 1 le 9 F�vrier.
� L'exemple �tonnant de. Sainte Apolline serait r�pr�hensible si elle" avait ob�i � la pr�cipitation de la naturel mais l'Eglise, en l'admettant au nombre des martyrs; ;nous oblige � croire qu'elle
ob�it � l'hnpulsion d� l'Esprit divin.IS�nte Apolline a toujours �t�' regard�e par la d�votion populaire comme ; la patronne do
L'ANE DOMESTIQUE
Un �no paisait dans une prai-i ie.ypr�s d'un bois. Un �ne sauvage s'approcha de lui: "Fr�re, dit-il, j'envie votre^ sort, votre ma�tre, � ce qui me para�t, prend grand soin de vous ; vous �tes gios et gras, votre peau est unie et luisante, et vous couchez toutes les nuits sur une bonne liti�re; tandis que moi, je suis oblig� de m'�tendre sur la terre. Il ne fut pas longtemps" sans changer de langage. Le lendemain il vit du coin du bois le m�me �ne, dont il avait tant vant� le bonheur, charg�s de deux paniers qu'il pouvait � peine porter; son ma�tre le suivait'et le faisait avancer � coups de b�ton. � "Oh! oh! dit l'�ne sauvage, secouant les oreilles, ma foi, je suis fou de me plaindre; ma condition est pr�f�rable, � celle de mon fr�re". Morale: Chaque condition a ses peines et ses avantages: l'homme sage ne se plaint pas de la sienne et n'envie pas celle des autres. '
M. Perrin
Vari�t�s
Haleine forte
Un statisticien! fait �talage de sa science au cours d'une conf�rence:
�Oui, mesdames et "messieurs, dit-il, � chaque respiration que je �fais, il meurt un �tre humain... �Vous ^devriez vous Jaire st�riliser la bouche r�pond quelqu'un dans l'auditoire. La mer Rouget
A l'exposition de peinture, un visiteur, s'arr�te devant une toile o� il n'y a rien du tout. < �Qu'est-ce quel c'est que �a ? de � mande-t-il? \
�C'est le passage de la mer Ronce par les H�breux r�pond l'artiste qui est justement, l�. �Mais' o� est-elle.la mer Rouge?
LA MANIERE DE SE VETIR
Les hygi�nistes ; n'approuvent pas l'habitude * de trop se cou vrir, en hiver, � l'int�rieur -des maisons. Ils conseillent d'entre -tenir, dans les locaux. d'habita -tion et de, travail, un degr� de chaleur et d'humidit� qui dispense des^. lainages et v�tements .cliaii^y Ceux-ci,'doivent se r�server pour l'ext�rieur. ' Protection de la vue Une note du-min�st�re de la Sant� nationale et du Bien-Etre social rappelle l'importance d'un bon �clairage pour la protection tlo la vue. Vos yeux vous servi -ront toute la vie si vous les traitez convenablement. Ne les mettez pas trop � l'�preuve. Evitez de lire dans une demi-obscurit�, lies ennemis de la Sant� Publique Il n'est pas n�cessaire de courir dans la rue en brandissant un revolver ou de conduire une automobile comme un' fou pour agir en ennemi. de la sant� et d� l� s�ret� publique. Les personnes atteintes. d'unie maladie contagieuse et qui n�gligent, soit de '�'isoler, soit de se faire traiter, se conduisent aussi (en enjnemis f'u bien public. -
Tonlqne naturel
Le temps froid est bon pour la sant�, sauf dans les cas particu '� liers que l�s m�decins peuvent d�terminer. Telle est, du moins, l'opinion d'un expert du minist�re c�o la, Sant� nationale et du Bien-�tre social,, qui nous engage tous h sortir en hiver. Vos poumons ont besoin d'air irais, dit-il. Couvrez-vous de mani�re � �viter les rhumes, et sortez pour respirer le <?rand air, qui est un tonique naturel. V
lentissement inqui�tant. C'est qu'il Souffle de plus en plus sur le pays de Qu�bec un vent d�raci -nant qui remporte vers les � cit�s industrielles un nombre crois fcanll de notre meilleure rel�ve a-gricole. Trop de gens croient s�-neusement que l'avenir des n� -1res n'est plus � la terre, mais qu'il doit s'intensifier au d�velop-i ement des autres ressources de ja province.
Que le Qu�bec soit moinB bien partag� que les autres provinces au Dominion au point de vue sol arabe, cela ne fait point de doute. Par contre nous poss�dons des i essources hydrauliques d'une grande valeur, des for�ts immenses, de m�me qu'un sous-sol dont l'exploitation n'a "commenc� � prendre de l'allure que depuis' peu Que ces entreprises puissent fournir aux n�tres un travail abondant et r�mun�rateur, tous l'admettent, mais il n'en reste, pas moins que l'on ne saurait trop ��der � ce courant sans que l'avenir nous en tienne un compte s�rieux. Car si l'�l�ment fran�ais a pu, en d�pit des multiples difficult�s qui l'ont de tout temps assailli, conserver une certaine importance au pays et parvenir �
Forifier nos minorit�s
Il nous arrive parfois de penser que les lenteurs qui accompagnent l'�tablissement au Qu�bec sont peut �tre que nous avons de . nous attacher, plus particuli�re -ment ces ann�es-ci, � aller renfor-cir- nos groupements minoritaires fran�ais dans les autres provin � ces. �
Personne n'ignore en effet que nous n'avons pas toujours eu pour nos' cultivateurs du nord de l'Ontario et des Provinces des Prai -ries toute la sollicitude qu'auraient pourtant command�e les liens �troits qui nous unissent. Des repr�sentants de nos groupements ethniques ont �tablit un peu�partout au-Canada des t�tes de pont dans le mouvement de conqu�te que nous sommes appel�s � r�ussir. Nous sympathisons bien avec les probl�mes qui les assi�gent, mais il semble que nous �'.t'avons pas encore pos� de geste suffisamment important pour qu'ils puissent croire � notre attachement v�ritable, au d�sir profond que nous exprimons souvent de les voir triompher" dans des milieux qui leu rsont parfois hostiles.
Or, la meilleure fa�on de leur
rester ma�tre de sa destin�e, c!est prouver notre sinc�rit�, c'est en-bien parce qu'un nombre impor- core�de leur fournir les �l�ments
POUR RECONSTRUIRE LA VIE ECONOMIQUE
L'archev�que de Boston, j-L-Exc. Mgr Cushing, dont on conna�t l'attachement � la doctrine sociale de l'Eglise et le sens r�aliste, a prononc� au dernier congr�s de l'Union des ouvriers du textile de l'Am�rique, un vigoureux discours sur les droits de la personne humaine, les obstacles qui s'y opposent et les moyens d'en triompher. Il a d�clar� notamment' que "l'In-dustry Council Plan" - nom que rorte aux Etats-Uniss l'organisa -Uon corporative - �tait le seul plan constructlf qui ait �t� propo-
tant de Canadiens fran�ais ( sont demeur�s, dans la profession agricole et se sont de fait gard�s dans un milieu 'propice � l'expansion des familles. *"
�Or, ^as plus que les autres nationalit�s, �chapperons-nous � la longue � cette loi inexorable qui fait que les familles transplan -t�es en ville -s'�teignent au bout de quelques g�n�rations. On n'a qu'a faire une enqu�te dans son propre entourage pour se rendre compte que ce changement d*o -rientation s'op�re d�j� � notre d�triment.
Propres responsabilit�s des cultivateurs
L'importance num�rique de nos cultivateurs, surtout � la faveur des deux derni�res guerres, a �t� fortement r�duite. Encore quelques ann�es de cette d�perdition et nos belles campagnes ne se -ront plus que des squelettes de ce qu'elles ont �t�. Or il arrive que m�me dans nos centres agricoles les mieux organis�s, l'on ne s'� -.veille pas � cette r�alit�. Les ann�es de prosp�rit� . relative n'ont pas �t�, comme elles auraient d�, des temps propices � susciter un nombre �quitable d'�tablissements rouveaux, C'est pourquoi il nous faut de plus en plus et chaque fois que l'occasion s'en pr�sente �veiller nos cultivateurs � leurs responsabilit�s et les amener; � i �prendre la tradition qui les a
�.0 jusqu'ici en Am�rique pour reconstruire la vje �conomique et la vendre -plus humaine.
PENS�ES
On ferait beaucoup plus de chose si l'on en croyait moins d'impossibles.
Malesherbes
L'enfant est moins un vase qu'il faut remplir qu'un foyer qu'il faut entretenir..
Mon fils, disait d'Agnesseau, vos classes sont finies, vos �tudes commencent.
de capital humain qui leur man -que pour consolider d$initive-ment leurs positions partout o� ils se sont implant�s. Car il faut n�cessairement que notre survi -vance et notre expansion fran -�aise sur ce continent cesse d'�tre un simple souhait et deviennent des r�alit�s vivantes. Assurer Favenir de belles familles
En somme; que faudraiMl faire l�our atteindre ce but? ToutJ simplement, un mouvement concert� �eel et persistant qui recruterait des familles canadiennes-fran�al -ses agricoles en groupes suffi -samment homog�nes pour leur �-carter, d�s le d�part, bon nombre d'obstacles qui accompagnent les migrations au loin. Pour en arriver l� cependant, il faudrait que 1 artout l'on s'en occupe, qu'on ne cesse d'en parler. Au surplus* l'�tablissement lointain, m�me dans les provinces des Prairies, ne rev�t plus de nos jours le caract�re h�ro�que d'autrefois. Tous les centres fran�ais sont pr�ts � consentir les sacrifices n�cessaires, � donner � un projet de cette nature la pleine mesure de leur coop�ration, pourvu qu'ils aien,t le sentiment que la venue de ces renforts est quelque chose de s�rieux.
C'est pourquoi l'appel deB centres fran�ais de l'Ouest et du nord de l'Ontario se fera ces ann�es-ci encore plus pressant � la faveur
des mouvements d'immigration qui s'intensifient d'outre-atlanti -eue et qui ne nous apporte pas toujours des gens'"d�" notre langue et de notre foi. Il importe que les n�tres s'appr�tent � prendre les devants et � s'assurer la possession d'un aussi grand nombre que l.ossible de terres propres � l'agriculture sur lesquelles pourront s'�panouir de belles familles qui feront la gloire, et si nous continuons de le vouloir, la force du Canada fran�ais.
Marc-R. Meunier Service de-Colonisation d�s chemins de fer nationaux du Canada.