SUDBURY, Ont 28 JUILLET, 1950
� L'AMI DU PEUPLE
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Sudbury, m�tropole de Y Ontario-nord
� SUITE ET PIN DE~L?ARTICLE DU REV. P�RE FORTIN, S.J; �
Aspect Ethnique �
Parmi les m,ultlples' .'nationalit�s qui habitent Sudbury, les Canadiens (fran�ais, au inombre dfe 15,000 �mes forment le groupe le plus homog�ne. . C'est le centre probablement le mieux organis�, au point de vue fran�ais, de toute la province d'Ontario. Depuis six ou sept ans un �veil national : s'y manifeste par la cr�ation d'oeuvres admirables. Il y a aussi une volont� plus �nergique de survivre, un amour plus prononc� pour la langue fran�aise et des efforts plus concrets contre l'anglicisar tion. Cependant, s'il y a autant de fran�ais � Sudbury, personne ne doit s'en �tonner, car ses premiers habitants, des ouvriers, furent des Canaoiens fran�ais.
"Sudbury" fut impos� � la ville par la Co. du Pacifique Canadien c'�tait le nom d'une petite ville d'Angleterre. Les travaux commenc�s en 1883, �taient dirig�s par des Anglais mais la plus grande partie des ouvriers venaient du Qu�bec.
Nous savons m�me que Samuel de Cbamplain �tait pass� non loin de Sudbury en 1613. (I)
En.:o��tre, il est certain que presque tous les premiers ouvriers apostoliques de Sudbury et des environs furent des Canadiens-fran�ais;-leur contribution � la diffusion de la langue et la culture fran�aise est �norme. Tout Canadien fran�ais de Sudbury doit puiser; dans ce pass� des motifs de fiert�.
Avant son �rection; le dioc�se du Saftlt-Ste-Marle faisait partie durvast� �l�c�&'f� Pet�rb�rough.
� cause� ^ei�^^S^eace\\&aiaiw-et de l'accroissement prodigieux du nombre des fid�les (II). Le nouveau .dioc�se comprenait 26,000 catholiques dont 20,000 Canadiens-fran�ais. Mgr David Scollard fut son premier �v�que; puis, en 1934, Mgr Ralphe^Hubert Dignan lui1 succ�dai Er�p#3$, pr�s de 47,000 Canadiens-fran�ais -.: habitaient le doic�se, r�partis'/surtout dans les localit�s de Sudtmry,/Chelmsf ord,
|Sturgeon Falls, Verner, Field, La-vigne, Hanmer, Noalville, El�zard
I Valley, River Valley/ St-Charles, o� ils forment la total! L� de la population. .
(2). Ils sont en major!'3 dans d'autres Centres comme � B:ind River, Burwash, Espanola, et War-ren. A Sudbury, ils surpassant eh nombre tous les autres groupes ethniques; Ils y poss�dent 3 paroisses. Ils ont encore doux superbes paroisses au sein de grandes villes: l'une � North-Bay, et l'autre au Sault-Ste-Marie. La position d�s Canadiens-fran�ais est donc stable mais derri�re ce d�cor il y a une histoire grandiose.
L'�tablissement du fran�ais � Sudbury, comme dans une bonne partie de l'Ontario, s'est r�alis� difficilement. Nous avons vu que d�s 1884, des malentendus existaient entre pionniers canadiens-fran�ais et anglais; ces petites luttes ne firent que s'accro�tre 'jusqu'en 1900 o� la guerre contre le fran�ais se manifesta ouvertement. A ce moment, plusieurs mesures, que l'on croyait efficaces, furent tent�es pour supprimer la langue fran�aise. Parmi celles-ci, il y avait surtout la d�fense d'enseigner le fran�ais das les �coles, piliers de la survivance fran�aise. A Sudbury comme ailleurs, on lit do vains efforts pour angliciser l'�l�ment fran�ais. Le 18 jan. 1910, les Can.-fran�ais r�pondirent aux tentatives d'assimilation en cr�ant l'Association d'Education canadienne-fran�aise de l'Ontario. 1200 d�l�gu�s |de tcuites l�s partie� de la province se rendirent � Ottawa afin de discuter sur les moyens � prendre pour maintenir leurs �coles.et leur langue (Le Fran�ais au Canada: L. Groulx, ch. VII). Le S�nateur. Philippe Landry accepta
Cependant, on conna�t la r�ponse de Toronto. En 1913, fut vot� le R�glement XVII qui avait pour but l'anglicisation rapide de tous les Canadiens fran�ais en Ontario. Le R�glement XVII stipulait la limitation de l'enseignement tan fran�ais aux deux premi�res ann�es du cours primaire.: Dans ..les autres classes, on n'�tudierait la langue fran�aise qu'une heure par jour. La r�sistance s'organisa donc au-
tour de l'�cole. Les classes se vid�rent � l'arriv�e des inspecteurs anglais. La jeunesse se rallia pour exiger uniquement des instituteurs et des institutrices canadiens-fran�ais; ceux-ci, d'ailleurs, Ignor�rent les prescriptions du R�glement XVII et continu�rent � enseigner le fran�ais comme auparavant. Telle fut la r�sistance organsi�e de tout l'Ontario, Ce n'�tait pas une offensive Implacable pour s'isoler mais bien une insurrection contre un proc�d� qui tentait d'enlever � l'enfant sa langue maternelle,
A Sudbury, la langue fran�aise 'subit les m�mes difficult�s q�'ail-leur et on opposa la m�me tactique Le clerg� de Sudbury ainsi que les la�cs conscients d� leur devoir enflamm�rent le patriotisme des Canadiens-fran�ais. Aujourd'hui, nous assitons aux fruits de leur labeur une race canadienne-fran�aise plus pure, des institutions et des oeuvres qui assurent sa survivance. Cependant, ce progr�s n'emp�che gu�re les Canadiens-fran�ais d'�tre sur le qui-vive; le p�ril de l'assimilation demeure toujours et ils se rendent compte que diminuer leur vigilance serait ouvrir la porte � l'anglicisation.
La survivance' fran�aise � Sudbury n'est pas un fait miraculeux mais r�pond bien a des institutions solides �tablies dans la ville ou aux environs. En premier lieu, il convient de rappeler la contribution du Coll�ge du Sacr�-Coeur. On ne peut douter de l'influence consid�rable qu'il exerce dans le' Nord-Ontario: c'est un baston de vie fran�aise. Sa fondation ne date que de 1913 mais il est. demeur� un agent d'unit� incomparable. Aux heures les plus sombres de la lutte, le Coll�ge ne cessa d'�tre un phare d'esp�rance. En 1949, il assure plus que Jamais la survivance fran�aise 7�ns la r�gion de Sudbury: ses oeuvres"! ont plus de port�e et p�n�trent m�me dans les milieux �-trangers.
En 1932, l'abb� Lionel Groulx affirmait que la survivance fran�aise en Ontario �tait due en grande partie � l'�cole (Le Fran�ais au Canada par L. Groulx: ch. VIII). Il est �vident que l'on ne peut omettre le grand r�le qu'elle a jou�. N'est-ce pas l'�cole qui fa�onne l'�me de l'enfant pour la
vie Pourquoi les chefs d'Etats se | depuis quelques ann�es. Nous a-sont-ils toujours empress�s de.ga-vons vu les Canadiens fran�ais gner la jeunesse � leurs id�es? prendre conscience de leur valeur
C'est qu'ils voyaient en elle l'avenir du pays et l'esp�rance d'un
et de leur r�le: des r�alisations patriotiques en ont �t� l'ind�nia-
peuple. A Sudbury, les Canadiens ble r�sultat. Parmi celles-ci, si
fran�ais, sont favoris�s d'�coles spacieuses et bien organis�es; ces �coles s�par�es rivalisent avec les meilleurs �coles publiques de.Sudbury ou d'ailleurs. Eles ont un personnel enseignant des plus d�vou�s, comprenant des ; religieuses de la Congr�gation des Soeurs Grises de la Croix et des1 laies d'une comp�tence reconnue. Des �coles comme Saint-Louis-de-Gonzague Saint-Albert, Sainte-Marie, Nolin ou Saint-Joseph pr�parent le seuil des institutions secondaires. Celles-ci comprennent le Coll�ge dii Sacr�-Coeur, le "High, School", et l'Institut Commercial; le fran�ais p�n�tre le "High School" de plus en plus mais par contre l'atmosph�re est moins favorable � sa diffusion. Peut-�tre verra-t-on le jour o� Sudbury aura plus d'�coles secondaires au service � des jeunes Canadiens fran�ais. D�j�
gnalons la fondation de L'Ami du Peuple et de la Soci�t� Historique.
L'Ami du Peuple vit le jour en 1942 et n'a pas cess� de servir les Canadiens fran�ais au point de vue religieux et ethnique. En 1949, il a le droit incontestable de se pr�senter comme un instrument de survivance fran�aise � Sudbury.
Le 30 mars 1942, naissait � Sudbury un9 soci�t� exclusivement 3estin�e � reconstituer l'histoire de l'Ontario/�t surtout de Sudbury. II s'agit de la Soci�t� Historique du Nouvel-Ontario. Fond�e par le P�re Lorenzo Cadieux, s.j. elle a r�ussi admirablement � cr�er l'int�r�t de la petite histoire et � publier des documents d'un caract�re tr�s pr�cieux. Compos�e d'environ 500 membres de toutes les parties d� l'Ontario, c�fte soci�t� a nourri de fiert� les esprits cana-
des progr�s ont �t� r�alis�s et tiiens-fran�als; elle leur a permis d'autres s'annoncent � l'horizon, [de conna�tre" l'histoire de leur r�-
Remercions la Providence de ce 'qu'elle a d�j� octroy� aux Canadiens fran�ais de Sudbury et envi-'sageons l'avenir avec confiance.
Il ne faudrait pas minimiser l�. part du clerg� dans cette lutte pour la survivance fran�aise. La paroisse a toujours �t� un principe d'union pour le peuple et un' centre d'o� ont �man� de sages directives. Au inoment o� le Protestantisme tentait de conqu�rir ie bloc canadien-fran�ais, le clergfe sut �clairer et diriger les plus a-veugles. Plus que tout autre corps social, il comprit que la langue �-tait. gardienne de la foi. � Sudbury le jelerg�. s'est particuli�rement �! r forc� de prot�ger l'�l�ment canadien-fran�ais par des oeuvres, et des organisations paroissial es ; il en est r�sult� un mur efficace contre l'anglicisation. Quant aux environs, toutes ��s paroisses ont su conserver la puret� et l'entit� de leur caract�re fran�ais. Sudb� ry a raison d'admirer son clerg� canadien-fran�ais et de leur assurer sa coop�rtion-.
Nous avons d�j� Signaler un r�veil national accompli � Sudbury
g!on et le r�le primordial jou� par leurs anr�tres dans son d�veloppement. Le succ�s que cette oeuvre � d�j� obtenu lui assure une expansion et une influence plus consid�rables.
Les Canadiens fran�ais ont aussi b�n�fici� de quelques am�liorations r�alis�es dans la ville m�me de Sudbury: la r�novation du Club St-Lcuis en la. paroisse Ste-Anne; l'inauguration d'une soci�t� d'op�rette fond�e en 1949 ("Sudbury, a musical City". Soci�t� d'Op�rette de Sudbury), festivals de musique, carnavals d'hiver, soir�es musicales, tout cela entrepris par diverses organisations et mettant en vedette les talents canadiens-fran�ais. Dans le domaine sportif, le Coll�ge du Sacr�-Coeur s'est con-! stitu� le porte-couleurs de l'�l�ment fran�ais et a remport� de beaux triomph�s dans le* tournois athl�tiques et les joutes de gouret <^Voil� autant d'ocacsions o� les Canadiens fran�ais ont pu se faire valoir et se mettre sur un pied d'�galit� aveo les autres groupes ethniques.
L'installation du poste CHNO, le � Suite a la page 8 �
LA CANADA DANS LA GUERRE
DE COREE �
� Suite de la page 4� et de $72,400,000 en mai 1949: Compte tenu du petit volume des exportations �trang�res, le commerce du "mois a-de nouveau, -apr�s deux mois de petites balances d�favorables, _> enregistr� une balance favorable de $12,500,000, en regard d'un total de $43,400,000 l'an dernier. I
Au cours des cinq" iBols, Tes importations du Royaume-Uni ont atteint une valeur de/$136,30~�,000, l'ann�e derni�re; pendant ce temps, les exportations domestiques sont tomb�es de $274,900,000 � $183,600,^)00 et la balance favorable a �t� r�duite de $140,000,000
POUSSQliS CANADIENS AU PAKISTAN �
: Du lointain Pakistan nous est parvenue, il y a quelques mois, u-ne demande d'oeufs d'incubation d'un personnage non moindre que le gouverneur g�n�ral lui-m�me. Arthur Brunton, aviculteur de Port-Perry (Ontario), a rempli la commande,... avec de tr�s heureux r�sultats.
Durant la r�cente visite au Canada du premier ministre du Pakistan, Liaquet Ali Khan, on pr�sentait � M. Brunton de la part du gouverneur g�n�ral une carafe
� vin en argent cisel� � la main et d'une grande valeur, avec des verres appereill�s; M, Brunton fut probablement le couvoirier le plus �tonn� du Canada. C'�tait la mani�re du gouverneur d'exprimer ses remerciements pour un don de quelques oeufs d'incubation, M. Brunton ayait refus�
RYTHMES LATINS
� $34,600,000. � �
MODE CANADIENNE
d'accepter le paiement de la premi�re exp�dition.
On dit que la command� du Pakistan a �t� remplie avec des oeufs
d'incubation provenant du croisement New-H�mpshire et Plymonth Rock-Barr�e, connu soUs le nom
� Suite � la page 6 �
Depuis quelque temps, :� l'�mission hebdomadaire "Chansons de l'Am�rique latine", diffus�e par le r�seau Fran�ais de Radio-Canada, le vendredi, � Th.; 45 du soir, on peut entendre une nouvelle diseuse Julita Gars�n (ci-dessus), qui alterne avec Muriel Millard, Miss Radio '50. Mlle Garz�n, qui est o-riginaire de l'Argentine, habite le Canada depuis .quelques mois.
TUKIO OZAKI (centre), homme d'�tat japonais �g� de 91 ans, visite les fameux cerisiers qu'il donna � Washington, il y a 38 ans II �tait alors maire de Tokio. A ses c�t�s, sous les arbres, sont sa fille. Mme YUKIKA SOM� et son fils YUKITERU OZAKI,