Le Bulletin du Centre d� la Culture fran�aise de Sudbury
"Je crains Dieu, cher Abner et n'ai point d'autre crainte" - Racine
VOL. 1 � No. \
Sudbury, Ont., le 23 mai, 1968
le num�ro: 10 cents
EDITORIAL
C'est le d�marrage!
Marc Laplan'te, que nous citerons encore souvent dans les colonnes de l'Ami du Peuple, � cause de s)� magistrale �tude sur "le d�veloppement de la culture fran�aise � Sudbury",
(iMiars. 1968), situait aiimsi le 'd�marrage sociologique:. r
Quand tout change et vile, quand on r�alise que tout �volue autour de soi et qu'on ne bouge pas, l'id�ologie de survivance ne suffit plus, il faut une id�ologie plus positive, ax�e sur l'�volution: du conservatisme, on passe � une id�ologie de d�marrage (le Qu�bec est dans cette id�ologie depuis environ dix ans).
La plaquette-programme de la Semaine Fran�aise � Sudbury 'aivait monnay� en termes de d�marrage les �v�nements majeurs de. la Semaine: "Le grand bond en avant" pour d�crire le d�fil� d'ouverture de la Semaine dans les rues de Sudbury; "Votre Majest� plait-'M pour la danse du couronnemenit de la Reine; "G�nies � l'oeuvre et � l'�preuve", pour l'exposition au Centre de la Culture-Fran�aise, des travaux d'�l�ves; "l'art divhi de la danse", pour Spectacle '68; "le beau monde", pour Mode 1968. �./_:_
On appr�hendait, faut bien le dire, "le grand bond en avant" du d�fil� fran�ais dams les rues de Sudbury ! Le d�fil�-programme de la communaut� fran�aise de Sudbury a relev� le d�fi. L'allure, l'image qu'il projeta de. la communaut�, face au grand public de la ville, en - fut une d'engagement, de bon go�t et de masse;' Trente-six ^nit�s, jdix radieuses duchesses, dix *S�f�re^;'un�^f�^�lSevn^breuse au pas de chansons entra�nantes et dix chars all�goriques bien tourn�s. Signalions, en particulier, la pr�sence d'unit�s � direction non-fran�aise, telle le Blue Saim�ts Drum Corps, sorties pour nous �tre agr�able. Rendons hommage � M. Hubert Guillet, chef de file et inspiration de cette imposante manifestation.
Sudbuiry n'�tait pas seule. Azi'kla, Cheflms-ford, Coniston, M'innow La'ke, : McFarlane Lake, autant de communaut�s environnantes ���qui ont particip� aux f�tes de la Semaine. La Semaine fran�aise, ce fut l'affaire de tout le monde et tout le monde s'en est m�l�. Le Centre de la. Culture Fran�aise se transforma en v�ritable galerie d'art. Ses trois �tages et ses nombreux lodaitix expos�rent 'des travaux et des documents tr�s r�v�lateurs des : talents artistiques de notre jeunesse montante : peintures, cuivres, dessins; portraits, po�sies^ projets de groupe, autant d'oeuvres dont le caract�re et la qualit� r�clament l'attention . des gens soucieux de l'avenir culturel de notre milieu. Dans le cadre de cette exposition, La
Maison des Arts, La Sauvegarde de Montr�al exp�dia gracieusement au Centre une collection itiri�ramte de tableaux d'"Exp�rimentations en photo-couleur" de deux artistes du Qu�bec: Jean-Louis Frund et David Heipman. Ajoutons � cet ensemble une exposition de livres et de disques fran�ais. Des centaines de visiteurs de tous �ges ont visit� avec go�t et int�r�t la galerie d'art que devint le Centre pour ki Semaine fran�aise.
Toute la ville s'anima culturellement pour l'occasion; Chorales, Spectacles de Ballet, de Th��tre, de Marionnettes, R�citals de chant ont cr�� pour la communaut� de la r�gion un climat culturel d'expression fran�aise qui a su �tre � la fois tr�s populaire et de tr�s haute qualit�.
Surtout ta Communaut� fran�aise de Sudbury � l'occasion de sa Semaine fran�aise a v�cu.-une exp�rience qui r�v�le une disposition des plus prometteuses � vouloir s'exprimer collectivement. Elle a subi son bapt�me d'engagement. C'est le "d�marrage". Nous sentons que les Canadiens fran�ais veulent travailler ensemble,, qu'ils -sont dispos�s � participer � une oeuvre sociale commune.
Cette disposition motive nos raisons d'esp�rer, voir na�tre bient�t un groupe d'animation culturelle form� de personnalit�s int�ress�es � identifier et � polariser les �nergies fran�aises de notre communaut�. Une programmation culturelle � long tenue nous permettrait de canaliser.tout le potentiel culturel de nos �mstiaitions d'enseignement, de nos associations et de nos groupes sociaux, sans oublier nos services de nouvelles (radio, T.V., journaux).
Pens�e qui rejoint une autre r�flexion du rapport Lapl'ante:
Sudbury a besoin dyun p�le de d�veloppement culturel qui lui permettrait de participer � la culture qui se fait, de fa�on � combler rapidement les retards. Ce p�le serait le foyer d'une culture v�cue de langue fran�aise. Le Centre culturel et tout ce qu'on peut souhaiter encore, devrait prendre place dans un vaste projet collectif pour aider le d�marrage d'une vie culturelle nouvelle, d'expression fran�aise certes, mais d'une inspiration canadienne et ontarienne, en relation avec les forces novatrices de la Province et du pays, de mani�re � ne pas avoir en Ontario de sous-groupes retardataires sur le plan culturel. .
Le Semaine fran�aise n'aura pas �t� un simple spectacle, elle aura �t� un d�marrage. Qu'avons-nous besoin de plus pour �tre? Nous' n'avons qu'� devenir.
Albert REGIMBAL
Pour les jeunes de 9 a 14 ans
Les enfants s'ennuient en vacances et pourtant ils ont besoin de vacances. Les adultes ont � s'interroger. CW ce que le Centre des Jeunes fait! Cette ann�e � son programme de l'�t�, le Centre a inscrit de nouveau une exp�rience musicale qui l'an dernier avait combl� de joie 50 gar�ons.
Cet �t� donc, il y aura � l'Ile-aux-Ch�nes deux camps de musique. Le premier du 12 au 22 juillet est destin� aux filles, le second, du 26 juillet au 4 ao�t accueillera les gar�ons.
Ces deux camps offrent un programme tr�s �quilibr�. L'accent est mis sur la musique. Il y aura du chant-choral, de l'application musicale, de la fl�te, des cours d'art et nature et, du th��tre de marionnettes. En plus, il y a les cours de natation, jeux de gr�ve, sports et soir�es amicales.
L'�quipe des instructeurs est qualifi�e. Des monitrices enthousiastes se chargeront, avec les instructeurs du bon ordre et de l'entrain � mettre dans les camps. Ce sont des jeunes filles gradu�es de l'Ecole Normale de Sudbury et des �tudiants qui ont compl�t� leur 13e ann�e. Les camps seront anim�s par S. Monique Cousineau, assist�e par Mlle -Patricia. Doyle.
Le Camp de Musique Joseph Beaulieu'681 a �t� ainsi nomm� � la m�moire d'un Fran�ais canadien qui a consacr� sa vie � faire aimer la musicjue.
Les frais des camps (tout compris) sont de $50.00. Ceux qui d�sirent s'y inscrire peuvent �crire ou t�l�phoner � l'adresse suivante: Camp Musical Joseph Beaulieu '68, Centre des- Jeunes, 30 nord, rue Elgih, Sudbury, Ontario. T�l�phone: 673-7317.
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jet de loi!
TORONTO � Le ministre de l'�ducation, M. William Davis, a soumis � l'Assambl�e l�gislative ontarienne un projet de loi qui permettrait r�tablissement d'�coles francophones en Ontario.
En pr�sentant des amendements � trois lois portant sur l'�ducation, M. Davis a d�clar� � la L�gislature: "U n'a jamais exist� auparavant de garantie statutaire sp�cifique pour les �coles francophones en Ontario".
Les amendements, pr�voient I e tabl is se m en t d'�col es f ranco -phones aux niveaux �l�mentaire et secondaire. Ce projet, de loi a pour objectif, a pr�cis� M. Davis, d'acc�der aux d�sirs des Franco-ontariens qui veulent conserver leur h�ritage � linguistique et culturel, et pour eux-m�mes et pour leurs enfants.
U existe d�j� dans la province un syst�me scolaire �l�mentaire bien organis�, dont 372 �coles s�par�es et 13 �coles publiques francophones.
Mais ce syst�me ne dispense l'enseignement que jusqu'� la huiti�me ann�e, et .dans certains endroits, jusqu� la 10e ann�e. Certaines �coles secondaires dispensent renseignement en fran�ais, mais dans qu'alire mati�res seulement: l'histoire, la g�ographie, le latin et le fran�ais; Aucun cours de formation professionnelle ou technique n'est donn� en fran�ais.
Quand un �tudiant veut parfaire ses �tudes dans l'une quelconque de ces quatres mati�res, si ses parents n'ont pas les moyens de l'inscrire � une �cole priv�e, il se voit oblig� de fr�quenter l'�cole secondaire anglophone mixte de sa r�gion particuli�re, U soulign� M. Davis,
"Mais il est difficile pour un �tudiant, apr�s quatre ou cinq ans, de retenir autre cho--se que de faibles notions de la langue et de la culture fran�aises'.*
Il ne s'agit pas de d�velopper un autre syst�me d'�coles secondaires, parall�lement aux s t r uer. u r e s e x i st'ant es, mais--de-fournir, � l'int�rieur du syst�me actuel, le champ le plus
vaste possible de programmes et d'options, en langue fran�aise. -,
Compte tenu du nombre d'�tudiants, certaines r�gions pourraient obtenir une classe en "fran�ais" et un ou deux autres sujets en fran�ais, taudis que dans d'autres secteurs on pourrait proc�der � un programme complet de langue fran�aise, des arts et des sciences, y compris quelques cours commerciaux.
Les �coles mixtes francophones seront �tablies selon les m�mes r�glements g�n�raux qui r�gissent les �coles de langue anglaise, desservant une population de 1.000 �tudiants, avec l'inscription pr�vue sur une base de cinq ans.
Le projet de loi propose h .nomination d'un comit� francophone compos� de sept membres pour chaque commission scolaire de la province Quatre membres seraient �lus par les contribiraibles francophones, et les trois autres nomm�s par la commission.
Le comit� ferait "des recommandations sur toute question touchant l'instruction en fran�ais au niveau secondaire, qu'il s'agisse d'une �cole . mixte, d'une division ou d'une section ,..� l'int�rieur d'une �cole secondaire, ou de classes dans une �cole secondaire," a-t-il dit.
'-La-: l�gislation pr�voit �galement que l'anglais sera un sujet quotidien obligatoire pour tous les �tudiants de la 9e � Ja7 12c ann�es. Fn plus d'acqu�rir une*ma�trise compl�te-des langue ^et culture fran�aises, le l'Yanco-ontarien aura besoin de �.compl�ter-son - �ducation avec une connaissance ad�quate de l'anglais."
ESPACE ET LOISIRS EN ONTARIO
Du lever du soleil sur l'Atlantique � son coucher derri�re les montagnes du Pacifique, chaque jour est d'une merveilleuse beaut� dans lis parcs nationaux du Canada.
Il est de plus en plus -important de rester en contact avec la nature. Les grands fl�aux de jadis ont: disparu, mais d'autres font leur apparition, et l'un des pires est la section du cordon .-ombilical, qui relie l'esp�ce.humaine au reste de la nature.
Les parcs naturels du Canada sont des refuges inviol�s o� l'orgueil de l'homme n'a pas encore introduit son modernisme. Ils font partie de la physionomie primitive du Canada. Ce sont les derniers remparts des forces vierges de l'univers,
L'Ontario compte trois parcs nationaux: celui des Iles-du-Saint-Laurent, celui des Ile's-de-la-Raie-Georgienne et celui de Pointe - Pel�e, sur le lac Eri�. Le premier comprend une douzaine des centaines d'�les situ�es dans cette section du grand fleuve. Ces �les doivent leur beaut� � leurs arbres et au scintillement des eaux qui-les baignent. � �.
Les plaiges de Pointe-Pel�e constituent non seulement un endroit frais pendant l'�t�, mais sont aussi un lieu id�al pour observer un grand nombre de cr�ations et de ph�nom�nes in-
t�ressants de la nature. Sise � la m�me latitude que le nord de la Californie, cette pointe �constitue la .partie la plus m�ridionale du territoire continental du Canadia. Le climat y est doux, ce qui contribue au d�veloppement de plantes et d'animaux que l'on ne trouve nuHe part ailleurs au pays.
Le parc des Iles-de-la-Baie-Georgienne offre comme principale attraction aux vacanciers le paysage charmeur de ses rivages, mais ses roches et ses gros cailloux pr�sentent un grand int�r�t pour les g�ologues. L'�le Flowerpot se distingue par ses piliers de rocs sculpt�s par les vagues, et les eaux taillent encore actuellement de nouveaux pot-s � fleurs .dans, les falaises avoisinantes.
Liste compl�te des dipl�m�s de l'Universit� Laurentienne
�page 3�
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