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L'Ami du Peuple, Su^bury Ont. 28 Septembre, 1951.
L'UNITE DANS LA DIVERSITE
Nous avons longuement parl� d'apostolat dans nos r�cents entretiens. Cest que la marque de notre si�cle sera v�ritablement cet esprit de croisade a-postolique qui partout se l�ve comme une r�ponse du ciel aux angoisses des hommes. Ce qui a souvent jet� du discr�dit sur nos forces catholiques, c'est le manque de conviction qu'ont apport� dans l'exercice de leur apostolat, trop de nos coreligionnaires. On est catholique par routine, sans prise de contact avec la sublime r�alit� du Corps mystique du Christ. Et le conformisme de trop de catholiques a �loign� peut-�tre de notre sainte religion bien des �mes bien n�es, qui recherchaient avidement la lumi�re et que notre exemple a gard�es en arri�re. Voil� notre responsabilit�, et elle est terrible devant Dieu et devant les hommes.
L'unique n�cessaire, c'est d'aimer Dieu et le prochain, c'est de gagner ce prochain � l'amour de Dieu, quand il ne Le connait pas ou qu'il ne Le conna�t qu'imparfaitement. Les mouvements d'apostolat se sont multipli�s � un rythme accru en nos temps. Ont-ils donn� tous les r�sultats attendus? Et. si de nombreux �checs en apostolat doivent nous �tre attribu�s, ne serait-ce point parce que nous n'avons pas compris notre vocation d'ap�tres? QuYst-ce qu'un ap�tre? C'est un messager de Dieu, un t�moin. Est-ce que le t�moin travaille pour soi ou pour celui qu'il repr�sente? Est-ce sa gloire � soi qu'il lui faut rechercher, ou celle de Celui1 qui l'envoie? Est-ce le triomphe de sa volont� propre qui doit pr�dominer, ou bien celui du .Ma�tre qui l'a d�l�gu�? Tout revient � cette norme, en apostolat. Trop d'ap�tres, de messagers de Dieu, de t�moins de la Lumi�re, ont fait passer leurs int�r�ts personnels, leurs vues propres, avant ceux de Dieu. Et voil� pourquoi, au lieu d'�tre ces verres lumineux qui laissent briller les clart�s divines, trop d'ap�tres, ont servi d'�cran contre ce contact n�cessaire de Dieu avec les �mes. Et l'on s'aper�oit, un jour, que l'on a p�che toute la nuit sans rien prendre... On avait oubli� d'ob�ir � la Voix qui ordonnait de jeter le filet en un endroit pr�cis, pour suivre plut�t ses penchants, personnels. On avait eu en vue surtout sa gloire personnelle, et non celle ,du Ma�tre de la, moisson. Oh n'avait pas compris qui?
l'ap�tre n'est que le t�moin de la Lumi�re, et non point la Lumi�re elle-m�me. Et voil� pourquoi � tant de moyens uniquement naturels employ�s dans l'exercice de l'apostolat, on n'a pas r�colt� les fruits surnaturels d�sir�s. On r�colte ce qu'on a sem�.
Une autre cause de tant d'�checs en apostolat, c'est le manque d'unit� dans les rangs des ap�tres. Et pourtant, l'un des marques .de l'Eglise c'est l'Unit�. Travailler � la vigne du Seigneur avec des instruments de division, des semences de discorde, c'est pr�parer l'�chec certain de la moisson. Ayons la franchise de nous avouer que nous ne savons pas toujours nous ; mettre au niveau des vues du Christ, de l'Eglise sur nous... Rappelons-nous .toujours ces mois de l'Ecriture: "Les uns ont re�u un don, les autres, un autre, mais tous ont re�u le m�me Esprit". Notre �poque est arriv�e au paroxysme de la division, de l'effritement des forces humaines. Et le bloc humain qui refera notre monde bris�, c'est justement le b!oe incomparable de la charit� qui unit. Jamais le Gorps Mystique du Christ n'aura connu plus de rayonnante splendeur qu'en notre �poque o� se l�vent des �lites incomparables. De tous' les pays montent des cris sinc�res et br�lants d'�mes qui en ont assez de l'inextricable �cheveau qu'ont emm�l� toujours davantage les fameux partisans ''es Droits de l'homme, qui n'ont pas l'honn�te �l�mentaire de reconna�tre avant tout les Droits do Dieu. Sur notre monde d�sesp�r�, des lueurs d'esp�rance de plus en plus rayonnantes s'�tendent, et on ne se cache plus pour affirmer m�me en des milieux jadis r�fractaires � la V�rit� de l'Evangile, que seul l'Amour peut encore sauver l'humanit�,, et que cet amour, on ne le rencontre danf son �panouissement parfait que dans l'Eglise du Christ. Elle est donc immense notre responsabilit� de t�moins de la .Lumi�re, et notre apostolat doit se fondre dans l'unit� de l'Eglise. Recherchons toujours ce qui unit, et non ce qui divise, en apostolat. Ce ne sont pas des ennemis qui travaillent avec nous � la vigne du Seigneur, mais bien des envoy�s, comme nous, des1 t�moins comme nous, et notre r�le � tous est de faire �clater la v�rit�! Unissons-nous tous dans le Coeur Immacul� de la M�re du Corps mystique. Et nos temps conna�tront des splendeurs de charit� in�gal�es.
CENTRE MARIAL CANADIEN .
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JOURNAL INDEPENDANT DU NORD-ONTARIO Directeur: Camille LEMIEUX
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Journal au service des int�r�ts des Canadiens-fran�ais du Nord-Ontario.
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cet avertissement: "Le statut tant pour tous; sans ressentiment con
Lettre Pontificale au Presid de� Semaines Sociales du Canada
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X* Souverain iPontife vient d'�- Mon R�v. P�re, dresser, par l'entremise du Substitut � la Secr�tarerie d'Etat,- au R. p. Archambault, S. j., pr�sident des Semaines sociales du Canada, ses directives et ses r�ux pour la Semaine sociale d� Sherbrooke. Voici l� lettre de Mgr Montini.
Du Vatican 10 ao�t, 1951 Au R. P. Archambault, Pr�s; des Semaines sociales du Canada, Montr�al
Sous le titre g�n�rale du "R�le rocial c'e la charit�, vous retenez � vrai dire un th�me central de la doctrine catholique: "Toute la loi en effet.rappelle S. Paul, tient en �et unique pr�cepte : Tu aime ras ton prochain comme toi-m�me (Gai. 5, 14). Or, s'il est commune Du 4 au 7 octobre prochain, ]c[ ment admis du chr�tien, sinon h�-nouvel archidioe�se de Sherbrooke !las toujours pratiqu�, que la ch�-sera.donc le si�ge do la 2S� Se-}rit� cst> selon l'enseignement du maine Sooinle du Canada. Le Sou- -Christ,, la r�gle supr�me de ses
verain Pontife en a re�u l'annonce avec une paternelle satisfaction et, tr�s sensible a ^vbtre r�cent hommage, Il m'a charg�-'-de-vous exprimer l'int�r�t qu'Jl porte � ces assises annuelles et les voeux qu'il forme pour leur plein succ�s.
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rapports avec Dieu.et son prochain il n'est peut-�tre pas inutile de redire aux g�n�rations pr�sentes que la charit� doit �tre aussi une norme essentielle de toute vie sociale. L�on XIII d�j� n'achevait-il pas sa magistrale Encyclique sociale par
Des travailleurs cherchent parmi les d�bris
souhait� doit �tre surtout attendu d'une grande effusion de charit�, ce charit� chr�tienne s'entend, elle qui... est le plus s�r antidote contre les pr�tentions du si�cle et l'amour d�sordonn� de soi" (Re-rum Nbvarum, in fine)
Dans un monde qu'�treint l'emprise des facteurs �conomiques, que divisent les antagonismes nationaux ou sociaux, mais qui travaille pourtant un insatiable d�sir de justice, la charit� chr�tienne, m�connue, peut para�tre aux yeux de certains, faiblesse � renier, i-d�al ruineux* ou d�risoire consolation. Le marxisme en particulier ne la refusc-t-i) pas comme inutile et m�me n�faste pour le corps social, dans la mesure o� elle .compromet l'av�nement d'une pr�tendue justice qui ne doit s'instaurer que dans la violence?
Or, parmi les fils de l'Eglise, les uns, aux prises avec les dures r�alit�s de l'existence, ont pu, ici ou l�, se laisser abuser par ces vues trompeuses et minimiser de ce fait le r�le social de la charit�; d'autres, n'envisagent cette vertu que sous l'angle restreint du sentiment individuel, du geste g�n�reux ou de l'initiative philanthropique, risquent d'affadir le sel du message chr�tien. Les uns et les autres m�connaissent �galement, dans la charit�, la "source jaillissante" de la vraie justice sociale.
Il est donc opportun d'approfondir cet aspect de la doctrine chr�tienne, ainsi que se proposent de le faire les conf�renciers de la session de Sherbrooke, sous votre direction avertie et le patronage de Son Exc. Mgr Desranleau. H sera d'ailleurs ais� de montrer, que sans a-mour, il ne peut y avoir de juste compr�hension d'a�trui, de rapprochement durable de volont�s, . de profonde comm�nioin des coeurs; c'est dire que, sans vraie charit�, on peut bien constater l'ordre. apparent et fallacieux d'une collectivit� ou reconna�tre m�me la valeur abstraite de ses institutions juridiques, mais, tel un corps sans �me, cette collectivit� ne saurait �tre line vraie communaut� humaine, et moins encore chr�tienne.
L'estime de la personne et le respect de la vocation de chacun, sans discrimination de peuple ou de classe; le d�sir de la justice J
tre quiconque, et le d�vouement � la communaut�, professionnelle ou civique; l'esprit de sacrifice et le sens de la mod�ration chez ceux qui poss�dent comme dans les requ�tes des moins favoris�s: toutes ces attitudes morales, essentielles � l'ordre social, pourraient-elles, dans notre monde bless� par le p�ch�, s'�panouir <""� fa�on permanente si la vertu chr�tienne de charit� ne les f�condait de sa s�ve surnaturelle ?Au surplus, cette m�me vertu" de fraternit� universelle et d'universelle charit�" est, pour la personne humaine* source de vraie libert�, ainsi qu'aimait � le rappe-t 1er le Souverain Pontife: l�s �mes croyantes en qui fleurit la charit�" se lib�rent victorieusement de l'esclavage des biens de la terre et acqui�rent par rapport � tout ce que le monde peut donner ou refuser cette ind�pendance lib�ratrice qui est le signe des fils de Dieu" (Discours du 3 mars 1940).
Qu'en prenant conscience de leurs responsabliit�s sociales, les catholiques ne manquent donc pas d'entendre l'avertissement de saint Jean: "N'aimons pas en paroles et de. langue, mais en actes et en v�rit�!" (I Jo. 3, 18) A ce seul prix . parfois co�teux d'ailleurs, ils m�riteront de porter, dans la So-cit� canadienne o� l'a Providence les a plac�s, le t�moginage authentiqu� de leur appartenance � l'Eglise du Christ: "C'est � l'amour que vous aurez les uns pour les1-autres que -tous reconna�tront que vous �tes mes disciples" (Jo. 13r 35)
Vaste est f'on'c, cette ann�e, le champ de votre enqu�te. Mais cette Semaine sociale n'aura pas suscit� de vains . efforts si elle contribue � dissiper des �quivoques regrettables et � manifester le r�le d�cisif de la charit� pour promouvoir la justice et la paix sociables.
A toutes ces intentions, le Souverain Pontife appelle tr�s volontiers sur ies travaux de cette prochaine session les lumi�res do la gr�ces divine �t vous accord, ainsi qu'� tous les ma�tres et auditeurs, une paternelle B�n�diction Apostolique.
Veuillez agr�er, Mon R�v�rend P�re, l'assurance de mon religieux d�vouement en Notre Seigneur.
J. B. Montini, Subst.
La province de Qu�bec Compte 361 usines de textile primaire.
Quand le destroyer "Athabas-kan," de la flotte de guerre canadienne, est. revenu de Cor�e, en mai dernier, 15 des membres de
Le lis des prairies, d'un oranger �clatant au milieu des �tendues d'herbes vertes, est la fleur embl�me de la Sakatchewan.
Ethelr�de, fille d'un roi de l'Est-
l'�quipage "ont-trouv� leurs familles Anglie, un des royaumes de Tan-aurrmont�nc nw��� cienne heptarchie arilgo-saxonne,
fonda un monast�re en l'ann�e 673
augment�es chacune d'une unit�.
La premi�re pyramide d'Egypte fut construite environ 3,000 avant J�sus-Christ. .
� l'endroit m�me o� se trouve aujourd'hui la cath�drale d'Ely, en
Les r�les sont renvers�s.
i On voit ici des travailleurs cherchant les corps des soldats, victimes dun 'accident de chemin de fer arriv� pr�s de Cano� River, Colombie Canadienne et o� 20 personnes furent tu�es, et 61 bless�es. Ce-sauvetage effectu� par un froid vif fut un des difficiles � cause de l'enchev�trement des Vagons l'un eur l'autre.