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L'ilmi du Peuple, Sudbury, Ont, le 12 octobre, 1951.
LA VIE EN FRANCE
Par la BUP ?
Le 7i�me arrondissement, semble tout �tonn� que l'on fasse pour le Binill�naire tant d'histoires. Son histoire � \ui est si auguste, il a gard� � travers tant de tourmentes un visage si noble, que ces parures provisoires qui pr�tendent atirer sur lui l'attention ne laissent pas que de le trouver un peu sur
la r�serve. Le faubourg Saint- . .
� . , .____,, �a +7a�+ x-� pour aller quenr des feuilles de
Germain, c est connu, se tient tou- *: .
. ' d�claration d'imp�ts, ou de moroses
jours sur son quant-a-soi.
n'est que le soin d� regarder pour les retrouver chaleureux comme des pr�sences. Et il suffit \par fois de si peu de chose... Cest ce qu'a compris ma mairie. Ma mairie est install�e dans l'ancien h�tel de Villars - lequel n'est pas le1 seul de son esp�ce entre les rues de Grenelle et de Varenne � abriter d�sormais des services publics.
La fr�quentant tr�s peu, sauf >ur aller qu�rir des feuilles de jclaration d'imp�ts, ou de moroses papiers d'�tat clril, je ne m'�-
C'est qu'il n'a pas besoin de f ri- ' tais jamais avis�e de sa noblesse, voles vitrines et d'�talages � re-| Mais voici que, alert� par un avis constitutions provisoires, pour af- d'exposition, j'arrive dans un sa-firmer sa beaut�, ou de d�senseve- Ion aux plafonds dor�s et peints, lir son pass�. Il est charg� de et dont les hautes glaces refl�-souvenirs et si vivants, qu'il tent un de ces jardins cach�s qui
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sont la gr�ce de cet arrondissement: pelouses, grands arbres et g�raniums. Dans ce salon, on a group� avec un go�t discret et charmant une foule de souvenirs se rattachant au pass� de l'arron-dissement. Gravures et estampes ressuscitent les perspectives du "ci-devant" quartier, racontent l'histoire de ses ponts c�l�bres - ces ponts qu'il faut traverser pour se rendre "dans Paris" comme disent encore commun�ment les habitants de la rive gauche. Ce pass� s'�tale sur plusieurs si�cles. Il y a aussi celui d'hier, encore saignant, et il figure sous une vitrine o� ' l'union nationale des Evad�s de guerre, parmi tant de manuscrits insignes, authentiques et jaunis par le temps, expose le l�gion des faux papiers, faux passeports, faux cachets, faux titres de permission auxquels la guerre et l'occupation donn�rent naissance: Cela aussi c'est de l'Histoire.'
Quelques lettres autographes: Jean-Jacques Rousseau, marquis de Sade, Mirabeau... La p�tition des habitants de Paris r�clamant la repr�sentation de leur ville aux Etats g�n�raux de 1789. Parmi les signataires, Ch�mfort le pol�miste. Charles Perrault le conteur, son fr�re Claude l'architecte. Les papiers parlent, les livres aussi. Mais qui dit mieux que cette �tonnante collection d'assiettes � dessert, vertes, blanches et noires, et qui repr�sentent � l'int�rieur d'une couronne de lauriers, soutenue par des aigles, le retour des cendrels de Napol�on? La voil� bien l'Histoire naive et populaire! Ce jour-l�, le 15 d�cembre 1840, tout Paris �-tait dehors ,tout Paris a vu le cheval de T'Empereur pr�c�dant le catafalque et celui-ci passant sous l'Arc de Triomph�, puis franchissant les grilles des Invalides, Que sais-je encore! Bref 12 assiettes, avec les douze �pisodes du retour - douze assiettes dans lesquelles, j'en jugerais ,1e coeur vous manque, m�me pour manger de la cr�me...
Les Invalides! Elles sont la gloire du Ti�me arrondissement. Quelle que soit la couleur du ciel, azur ou grisaille, le d�me c�l�bre devant lequel mille chars, chaque jour, d�verses des' foules b�ates, s'accommode avec la m�me fiert� sereine du plein soleil ou de la brume. - Mais qui dira la f�erie des �clairages nocturnes qui le d�tachent comme une, nacelle d'or sur la huit silencieuse? Rendons gr�ces au ciel: Il a tant plu cette ann�e qu'en ces nuits d'anniversaire, Paris peut chaque soir de la semaine prodiguer, l'�lectricit� et baigner d'or subtil cas ors altiers. Ce n'est pas l� mince revanche. Voyez-vous que la Bimill�anire soit tomb� sur une ann�e de s�cheresse eet d'�conomies!
Un peu plus haut que le jardin qui groupe ses arbres frais au flanc de la cour d'honneur,- voici, � l'angle de la rue de Varenne, l'H�tel Biron qu'habite le peuple muet et puissant, n� bous le ciseau de Rodin. Il y aura de la lumi�re aussi pour lui. tant qu'� la chapelle voisine, des concerts aux chandelles ressuscitent des arts anciens. . .
Partout dans ce quartier d'admirables vieux h�tels. Au-del� du portail, habituellement gard� par un planton, une cour sabl�e o� les pneus des longues voitures crissent � peine: -car, Vest ici une ambassade, et ici un minist�re. Et ici une autre ambassade et un autre minist�re. La d�mocratie est bien log�e! Derri�re,, de profonds jardina frais. Car le i Ti�me est Je quartier le plus riche en jardins et en parcs' priv�s depuis qu'Auteuil a vu s'�lever sur l'emplacement des siens des buildings modernes.
Paris, pour le Bimill�naire, n'a tent� aucune f�te d�mesur�e. Son hommage a surtout conisisitj� � ressusciter le pass�, aimablement, � coup de trouvailles et d'�vocation, � coup de petite histoires dans la grande. Tout pavois� d'�ta^ lages charmants de go�t et d'ing�niosit�. Certes, mais quand vous en aurez assez, bonnes gens, de ces reconstitutionls attendries, gentilles ou cocasses, jetez donc, sans plus, les yeux autour de vous, et voue, et vous verrez quelque chose d'�tonnant: la Seine, les pierres, un d�me d'or, une fl�che de cath�drale, des arbres. Et tout cela, si jeune malgr� les ans...
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