L'Ami du Peuple, Sudbury, Out
le 3 septembre, 1959.
PH
My1 iAV"
fe'V,
L'AMI DU PEUPLE
Fonde"
en
1942
Journal hebdomadaire publie et imprime par
� Les Arts Graphiques Limited � 122 rue Elm e. � Sudbury, Ontario
. Membra -
Awoclatlon dea Hebdomadalree de Lonfua Fraagalae dn Canada � Central Free* Canadian � Canadian Weekly Newspaper Association - BUP -
Re"dacteur-en-chef Germain-XLFaucon
13.00
rectrice Mme Yvonne Lemieux
Autorlafi comme envoi poital 2e 'clawe � Mlnlatere dea Poatea - Ottawa
DANGERS DANS UN PARTI POIMQUE OUVRIER
Ne voit-on pas les dangers que recele k mie est largement dependante de 1'economie
formation d'un parti politique ouvrier? D en americaine. Ce qu'a reussi le "British Trade
resulterait moins de cohesion dans 1'untte* de Union Congress" au de*but du siecle dans un
vues et d'action, dans k poursuite des veil- pays a tous Igards different du notre, n'est-ce
tables taches du syndicalisme, une sfrieuse en- pas chimerique de le tenter au Canada? Par
trave au recrutement syndical et des divisions ailleurs, le B. U. T. C. au moment de k forma-
intestines dans les syndicats qui adhereraient tion de 1'I.L.P., en 1904, avait deja raffle* k
au Parti popukire. Le Congres du Travail du moitie des salaries d'Angleterre. Ce dont est Canada veut, de nos jours, re"pe"ter un geste qui fut fatal a son devancier, le C. M. T. C., lors-
loin encore au Canada le C.T.C.
Nos chefs syndicaux penventdls ignorer ces
___que celui-ci tenta de fonder, dans les anne~es faits? Pourquoi veulent-ils repeter une experien-
1916-1917, un parti ouvrier national, r"Inde- ce qui a failli il y a quarante ans en notre
pendent Labour Party". Le tentative avorta et pays et qui .est, plus encore aujourd'hui, voue*e
laissa le C.M.T.C. pentelant pendant des annees. a 1'echec? Que les chefs de la C.T.C.C. surtout
n est etrange que les chefs du C.T.C. ne evitent a leur mouvement pareille aventure.
voient pas 1'erreur ou les entraine 1'idee d'imi- Qu'ils ravivent lews convictions: la neutrality
ter le mouvement ouvrier d'Angleterre. Ne se politique officteDje de |i C.T.C.C. n'est pas
rendent-ils pas compte des differences geogra- simplement�ainsi que le declarait naguere son
phiques, ethniques, economiques et politiques president�"une formule choisie pour dire aux
qui separent le Canada de 1'Angleterre? L'Angle- partis politiques qu'ils ne sont pas dignes de la
terre est une fie qu'habite une population homo- corifiance et de 1'appui de leur mouvement";
gene, industrialised a cent pour cent et adminis- elle s'appuie sur des motifs bien plus profonds:
tree par un gouvernement unique. Le Canada, elle resulte d'experiences que le syndicalisme
lui, est partie d'un continent qu'habite une ouvrier a cherement acquises en maintes parties
population heterogene, semi-industrielle, et diri-gee par un gouvernement central et dix gou-vernements provinciaux. En outre, son econo-
du monde.
A. CHARPENTIER, (Relations)
ADULTES
A peu pres tout le monde a sur les levres soucier de leurs responsabilites, et du mal qu'ils
cette facile et si belle formule: ETRELADULTES. font
Et ce serait merveilleux si tous y parvenaient,' Libert^, liberte cherie: que de mal n'a-t-on
en toute Ioyaut6. Mate souvent ceux qui^crient pas entasse* depuis la R6volution Franjaise, sous
le plus fort pour qu'un bomme se conduise avec ce titre fleuri? Mais bui, la libert� est de qu'il
un sens total" de ses responsabilites, avec une y a de plus precieux dan's 1'homme, et fl faut
maturite qui indique clairement la maitrise de a tout prix qu'il ait le courage de s'affirmer,
soi et la connaissance du genre, humain, se con- de defendre la verite partout ou elle est atta-
duisent comme des enfants. t quee. La presse doit combattre avec force pour
- Les grandes declarations equivalent a quoi, que soit respectee cette liberte de la personne
si on n'en vit p'oint? Combien 1'opium des pre- humaine/ce droit de la personne humaine. Mais
juges et des basses partisaneries, une conscien- dans cette lutte si juste pour la liberte*, il nr
ce qu'ils ont deja eue claire et conquerante? faut pas ^eraser la liberti� des autres. En UD
L'apostolique Archeveque de Quebec, Primat de mot, un peu de sens Chretien, un pen de cr
FEglise canadienne, Monseign'eur Maurice Roy, veritable amour qui eclairait les plus grand?
ne denongait-il pas, avec grande d^licatesse, sans genies de 1'Eglise, creerait un climat plus favora
blesser personne, trop de publicistes qui agitent ble partout On a donne recemment une magis
partout, surtout dans les techniques de diffusion trale conference sur la liberte; puissent tous la
modernes, les idj�es les plus troubles, sans se mediter et en profiter.
Les droits et les devoirs de la f amille en matiere d'education, decoulent de la nature meme de la famille . x
Us nous situent de ce fait dans k 'Kgne du droit matured. ' La philosophic seorit ainsi k notion du droit raatonel, et le Pere J. Tonneau <k traduit: "II y a un ordre etafbM par k reason meme de rengendrtant Celui qui a fait les natures les a concues intelligemment et ieaitesees seton IMee qu't slen faisait. Leur avenement, a 1'fctre, leurs demarches, leur ai<�ievement, tout cela est en quelque isorte eerJt d'avance dans k pensee' (reaMsa^ trice du "Greabeur. C'est un ordre veritable, irnpewitef. Lorsque lies creatures se conformant, llbremerit ou .neoessairemeinit, a cette pensee, on peut dire qu'eles se conformant a la tod de teur nature ..." (Initiation Theotogique, t 111, p. 748) Le meme article fait iremarquer que 'tye pienmer caractere de ce droit naturel est evident: il n'est pas pos& par I'toomme; il est donrae avec k nature." n note aussi que "ce droit naturel ne eomporte aucune dispense" et que "pour 'k meme .raison le droit nature! est immutable, invariable pour �ftssentiel a travers tous les temps et tous les Meux pour une meme nature." (ib*cL)
n convdent d'appHquer ces notions a Ik familie et de se demander consequemment quel est sur ceHi&ci le plan divin. QueBe fin Dieu is'esMl propose dans i'omstitution du mariage? Dams le paradfe temestre, Ddeu diit a nos premiers parents: "Grois-sez et rniritaplez-vous et iremplissez la tenre." (Gen. 1, 28) "Ajou-tez-y de dire Pie XI dans 1'Encydique Oasti Oonnubdi, que si Dieu a voulu les generations des hommes, ce to'est pas seulement pour quMls existent et pour qu'ite remplissent la terre, mais bien plus pour qu'ils 1'honorent, lui, pour qu'ils les connaissent, qu'ttls 1'aiment et qu'ils jouissent de lui etemeHement dans les cieux." Encyclque Ciasti ConnubM, E. Manny, No 290).
Certains pays paiens et totalitaires veulent que I'enfant une fois engendre et mis au monde appantienrae a 1'Btat Is se pretendent au-dessus des parents, <se declarent et se constituent maJtres des enfamts qu'ils considerent deja comme des lecrues pour le camp miMtaire. Le Pere Aiexondre Dugre, s.j., ecrivait a ce propos en 1956: "Pardon! 1'Btat ne donme pas les vies; il -serait labsiirde et vadn de 'laiaser ravenir des enfants au hasard, a tout Ae hwnde, done a personne, ou a des donctionnaires, per-sonnages pMot froids et rigides." (Messager Catnadien, 1956, p. 477). �' ' ' L
Certains parents n'hesitent guere a corroborer cette these de Fetaitisme ajla spartiate. "Nous fournissons fes enfants, que 1'Btat en dispose et se charge de pourvoir a leur formation. C'est laasez de les avoir fait naitre, de les nourrir, -at de k vetflrl" Erreur, aibenraition, mepris de k pensonne huinmme, pi^tinemient de sa 'di'gnite, 'negaiiion de ses possi'bllltes et de sa prerogaMve ultime, la liberte. �
"Des sa naissance, et mime des sa conception, I'enfant est une personne, il est fait a 1'image de Dieu. Sa destined ' n'est pas temporelle, mais eternelle. Tout le reste doit etre subordonne a cette fin derniere. L'enfant ne saurait done devenir un simple instrument de k prospe'rtte* ^conomique ou politique d'un pays, a plus forte raison des ambitions d'un regime ou d'une dasse. (Pere Henri Rhondet, s.j., Pretre et Apotre, p.182, oct 1956).
...... " ^Mmplltfatt^StfTfol!^ �
Reunion Anriuelle des Anciens de Domremy
^ Plus de cinq cents personhes se sont ren- On remarquait en choeur la 'presence da cure* does, dimanche le 16 aout, a la, chapelle du de St-Louis de Phitendre, M. l'Abb<� J. Lambert; Chalet Domremy, a St-Louis de Phitendre et,r du RJ�. Villeneuye, o.ra,i,^aum6nler national en raison de la mauvaise temperature (la messe de 1'Association I^cordalre et Ste-Jeanne d'Arc en plein au- ayant du etre contremand^e), les du Canada eft directeur-fondateur des Maisons
vistteurs et leurs. families ont 6t6 Invites a se de rehabilitation "Domrtmy"; le R; P. Yvon rendre au village de St-Louis, ou k messe a Isabelle, o.m.L, ftssistast ^mu4ttiep national; le
c^lfbree �n I'^glise paroissiale. . R. P. Antonio Hamel, o.m.L sup^rieur de k Mai-
Hi. rAbb6 Dominique Roy, vicaire a Beau- son de retraites 1ermles "JesusXIiuyrier3' et M. port, a ce'le'bre' le saint sacrifice de k messe. 1'Abb^ Leon Boisvert, de Nicolet
Involution des enfants en vue du plan dhrin. Bemarquoas-inous suffiisaniimettt cetfbe economie inerveJUeuse de IHeu qui statue k venue de son Pils sur 'terre, dans une famille ihumaine? A f Marie, la Mere du Verbe incarne, TAnge precise ]a; vocation de son Ms: "Void que tu concevras dans iton sem, et itu enfanteras un flls, et tu rappeleras du nom de Jesus, Celui-la sera grand; ^ft il sera appele-PiJs du Tres-Haut, et te Seigneur 'Dieu lui donnera "Ae trone de'David", son pere, et "il re^nera" sur la maison de Jacob "etemellement", et son tregne n'aura point de fiai" <Luc 1, 32-33) Joseph a son tour sera inMe" a 'la mission de Jesus: "Joseph, fils de David, me crams pas de prendre avec tod Mantie ta femme, car ce qui est ne en ele vient du Saint-' Esprit. BEe enfiantena un fife; itu VappeBeras du noin de Jesus: car C'est iui qua sauvera son peupte de ses peches." (Matt 1, 20-21) Simple coincidence? Delkatesse fortirite? Non, nuais expression nouvelle die la fonctaon fanrili!ale au niveau mime de I'lncar-nation, , .
L'initiation des parents indique que le Ciel attend la ~
__ collaboration de ceux-ti pour raccompUssement de la mission
de celui qui doit naitre d'eux. LTiistoire de la civilisation
est tissee de faits, t^moignages en faveur des droits et des
devoirs de k f amille en matiere d'^ducation. C'est pour les
affirmer que se sont fondles des mitijers d^uistfti^tions
consacrees a Fenfance en vue de collaborer a sa formation'
en prolongeant k famille, son esprit et son ide^l. Voici un
t^moignage tres significatif du point de vue qui nous in-
, teresse. Le recit debute comme suit: "Le marquis Jean
Patrizi et sa femme, la princesse Cun^gonde de Saxe, demeur-
- aient a Rome dans leur palais en face de Peglise Saint-
^ Louis des Francais, avec leurs trois fits, Xavier, Constantin
^ et Philippe. Un d^cret date" de Saint^loud, ;9 jufflet, 1811,
et signl par Napoleon, nomma au Prytane*e de la Heche
Xavier et Philippe Patrizi, qui avaient respectivement 14
et 8 ans. Constantin etait exempt^ a cause de sa faible
sant^."
"Aux linstamces multipliers des 6missaires, le^pere finit par opposer son refus fonneH qui motive: "Par-principe, je sufe hostile a 1'education des"ooH6ges, et la preuve en est que je n'ai pas envoy6 mes f Us a Tun ou 11'aiutre de ceux qui floniBsent en notre Italie. Mie priver du droit de I'educaXBon senadt pour mod He phis grand des chagrins. C'est pounpoi je orois devoir sigrtifier a Votre Excellence que je, suis fermement resdu a ne jamais eldfigner de mes cotes et de ceux de leur mere ces enfants qui sont notre premiere et phK sacree propriete." (R. Jacqujn, "Etudes", juin 1959). ' � .
Au �ujet 'd'ome ultime insistance du capitaine de police,
teizi note: "Pour luli demontrer ma fermete, haussant le ton, je lui dis qu'en presence de k moirt eHe-m^me, 'je ne me depairtirais de ma condudite; que Dieu et k nature me doimadent <un droit analiejiaible sur 1'eduoation de mes enfants . J. " (p. 358) Le recit
de L 1'empisoraiement du ,pere, He depart force de la mere avec ses, Jfls, qu'elle doit oondudre a 'La Fleche, alcoentuent 3a force du prindpie a 1'honneur: le droit inaMeiiabte
d'education. L'adbioatiion de' Napoleon en 1814 met fin -a -1'epreuve de <k nabte famdlle (Etudes, jirin 1959). (a suiwe) ^ t Cardinal P.-E. L6ger, Sudbury, aout, 1959.