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le 5 octobre, 1961
L'Ami du Peuple, Sudbury, Ont
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LA RUBRIQUE INTERNATIONALE
Ce n'est que lorsque sa mort tragique e�t frapp� le monde de istupeur que la plupart des gens, pense-je, ont pris conscience de la grandeur de Dag Hammarskjold et ont compris que sa mort laissait un vide dif-fici�x� ccanMer.
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Quand on l'a choisi pour remplir le poste de secr�taire g�n�ral en 1953, bien peu se rendaient compte de la force de caract�re de ce Su�dois calme. L'e�t-on mieux su, on ne l'aurait peut-�tre pas choisi.
Mais il devint bient�t clair qu'on avait en lui un homme de grand courage et d'une int�grit� absolue qui savait ce qu'il voulait et qui suivait sa route sans fl�chir, en d�pit de toutes les attaques venues de n'importe o�.
Il n'y avait en cela aucune trace d'ambition personnelle ou d'attachement au pouvoir personnel. Il s'�tait vou�, avec ses talents et ses �nergies, aux Nations Unies.
par W. Ni Ewer
le secr�taire g�n�ral, par la force des Choses, /avaient fait l'objet de critiqu'es, dont certaines ascerbes, en provenance de divers quartiers � propos de bien des questions. G�n�ralement/ il s'agissait de critiques du genre qui, dans une soci�t� libre, doit forc�ment atteindre tout homme public et toute institution qui ne restent pas simplement passifs.
Mais les attaques communistes devenaient violentes, am�res et vindicatives. Elles s'adressaient � M. Hamarsfcjold lui-m�me et � son poste,;Elles ne connaissaient aucun borne, On l'accusait, par exemple, de complicit� personnelle dans le meurtre de Patrice Lumumiba.
Elles parvenaient � leur point culminant l'automne dernier, alors que M. Khrushchev exigeait la d�mission de M. Hammarskjold et son remplacement^ par une commission de trois membres; devenue la fameuse "troika".
Ceux
Vont entendue
,, relative � sa d�mission, sauf � la requ�te de la majorit� de l'Assambl�e,- recevait un plein appui. Il re�ut ce qui �-quivalait � un fort vote de confiance, notamment de la part d'Etats membres qui a-vaient eu l'occasion de diff�rer avec lui � propos de certains de ses points de vue ou de certains de ses gestes � l'�gard de telle o�-telle question.
1 semble que la question soulev�e par M. Khrushchev ait �t� retard�e jusqu'� l'expiration du mandat du secr�taire g�n�ral en 1963. ';;'
Ce qui, ajouterai-je, n'excluait pas du tout la possibilit� d'une certaine r�organisation du secr�tariat. D� fait, il est grand temps de; la soumettre � une bonne f�visipn. Tant de choses, notamment la composition, de l'ONUj ont chang� depuis 1945. Mais c'est l� un tout autre aspect. Une telle r�forme aurait pour objet de donner une plus
Et il s'�tait 'fait das Nations Unies une conception dans laquelle beaucoup avaient plac� leur espoir et dans laquelle beaucoup avaient cru, lors des ' d�buts de 1945.
'L'ONU devait devenu:, non pas un instrument de grande politique de puissance, ni le> th��tre de grands conflits de puissance. Elle devait devenir elle-m�me, c'est-�-dire une entit� form�e des Etats membres, et cependant plus qu'une, simple agglom�ration de composantes. .'* � '
Et c'est s�rement ce qu'elle est devenue au cours des huit ans du mandat de M. Hammarskjold. I existe un conte de Kip-Ing, intitul�: le Navire qui s'est trouv� lui-m�me, o� ilvest question du voyage d'un bateau au cours duquel le navire devient, noji plus simplement jplaques et rivets, bouilloires et moteurs, mais un bateau. Sous l'influence de M. Hammarskjold, l'ONU, je pense, 's'est trouv�e elle-m�me'. Peut-elle survivre � sa disparition?
La situation est d�j� h�riss�e .de difficult�s. L'Organisation et
n'oublieront pas facilement la dignit�, le courage et la fermet� de la r�ponse du secr�taire g�n�ral qui soulignait bien qu'il �tait le serviteur des Nations Unies en g�n�ral et non pas d'un seul membre, pour puissant qu'il puisse �tre.
D'autre part, la proposition relative � la "tro�ka" n'a trouv� aucun appui en dehors de l'Union sovi�tique et d� ses associ�s, t
Le 'sentiment de la Chambre', ainsi que nous disons dans notre Parlement, ne faisait aucun doute. C'est que les exigences russes �taient inacceptalbles parce qu'elles introduiraient le veto dans le m�canisme ex�cutif de l'organisation, paralysant ainsi ce m�canisme.
De fait, plusieurs soup�onnaient que tel "�tait le 'but de cette offensive sovi�tique. Elle se dirigeait non seulement contre l'homme, non seulement contre le poste, mais contre l'ONU elle-m�me.
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Le refus qu'opposait M. Hammarskjold � la demande
grande efficacit� � l'organisation, et non pas de l'amputer.
Mais un sort tragique vient d'iatervenir. La mort a cr�� la vacance du poste de secr�taire g�n�ral, H faut trouver un/ successeur � M. Hammarskjold. Et l'Union sovi�tique, gr�ce au veto, peut emp�cher n'importe quel candidat de recevoir la recommandation n�cessaire d u Conseil de s�curit� �' l'Assembl�e g�n�rale. Voil� une situation grosse de danger pour l'ensemble de l'institution.
� La Librairie Loisirs
On a vol� la Joconde
Sp�cial � L'Ami du Peuple
' par Georges Hendrix
Les "amateurs" de peinture peuvent bien visiter quelques mus�es fran�ais et en 'emporter les pi�ces les plus c�l�bres, les journaux auront beau crier que les chefs d'oeuvre �taient mal gard�s, on d�plorera la disparition des "Joueurs de Cartes" de C�zanne, on n'a pas song�, comme cela se fit il y a juste un demi-si�cle, � lancer des �ditions sp�ciales pour annoncer les vols . .. Toutes ces toiles, en effet, sont-bien peu de choses � c�t� de la Joconde . . '. De la Joconde qui fait partie des circuits touristiques de Paris au m�me titre que 'la tour Eiffel et que le tombeau de Napol�on...
Les voleurs de toiles ont-ils voulu c�l�brer un anniversaire et d�montrer qu'il n'�tait gu�re plus difficile d'enlever des tableaux d'un mus�e aujourd'hui qu'en ce mois d'ao�t 1911 o� Mona Lisa disparut de la cimaise du Louvre . . . ? Sans laisser de trace. Pendant deux ans, toutes les polices du monde eurent beau chercher: le c�l�bre Salon Carr� ne fut plus qu'une salle de mus�e comme les autres, car des centaines de milliers de visiteurs n'y passaient que pour le Sourire de Mona Lisa.
Nous n'entreprendrons pas de conter, apr�s tant d'autres, comment la Joconde disparut du Louvre le 22 ao�t 1911. C'�tait un lundi, Le mus�e �tait aux mains des ouvriers qui profitaient des vacances pour proc�der � des r�parations et des am�nagements. Rien n'avait donc �t� plus facile pour le voleur que de se glisser en tenue de ; travail parmi les ouvriers, de d�crocher le tableau, apr�s avoir sectionn� les fils qui le maintenaient aux pitons et de passer, tr�s ^honn�tement", avec un panneau de 0,79m sur O.'50m sous sa large blouse de peintre, par un escalier qui donne sur le quai du Louvre. La chose s'�tait pass�e si simplement,'que les policiers en perdait leur latin.
Contentons-nous, pour cet anniversaire, de rappeler quelques d�tails sur ce tableau aussi c�l�bre que son auteur. On dit, en effet, que sur le premier tombeau de L�onard de Vinci, un inconnu avait trac� ces mots: "L�onard de Vinci. Que dire de plus?" En v�rit�, devant la Joconde, trop c�l�bre, trop souvent d�crite, ne pourrait-on pas dire aussi: "Mona Lisa. Que dire de plus?".
Parmi les explications fantaisistes qui ont �t� donn�es. du fameux sourire 'de la Joconde, il faut citer la d�claration d'un docteur Pastpre, de Richmond, en Virginie, qui profita d'un congr�s m�dical, pour d�clarer que le mod�le de L�onard de Vinci devait �o�rf&ir d'un d�but d'angine quand elle posa, car, para�t-il, la contraction des l�vres qui nous fait penser � un sourire n'est que le sypt�me d'un mal de gorge!
On s'est, en vain jusqu'ici, efforc� de d�voiler l'identit� de ce mod�le. L'Opinion la plus courante veut que la Joconde ne soit autre que Mona Lisa Gherearduii, �pouse du Florentin Francesco del Giocondo, d'o� le nom de Giocondo, souvent donn� au tableau. Il y a sept ou huit ans, une critique d'art su�doise, Mlle Toborg Ottosdotter, apr�s un examen minutieux de l'oeuvre de Vinci, concluait que Mona Lisa �tait... un jeune homme. Nez long et mince, menton rond, yeux profonds, sourire myst�rieux, toutes ces, caract�ristiques se retrouvent chez d'autres personnages peinte par Vinci, un saint Jean-Baptiste et un Bacchus, entre autres. D'ailleurs, affirmait la critique su�doise, L�onard, sur ses carnets, s'amusait souvent � mettre des t�tes d'hommes sur des corps de femmes, et inversement..'.. Le grand peintre manifestait, et Freud l'a fait remarquer, un penchant pour les �ph�bes, et il se pourrait donc que la Joconde soit ce jeune gar�on qui arriva �son 'service � l'�ge de dix ans et qui, par Ja suite, lui servit tant�t de domestique et tant�t de mod�le et dont il fit son h�ritier. Las! L'histoire n'a m�me pas retenu le nom de ce jeune homme....
Pour terminer, 'rappelons que le nom de deux grands �crivains est souvent �poque a propos du vol de la Joconde. Guillaume Appolinaire fut; en effet, soup�onn� d'avoir particip� � l'enl�vement, car son "secr�taire", un nomm� G�ry Pierret, d'origine belge, avait reconnu avoir "enlev�" des statuettes antiques au mus�e du Lou'vre. Apollinaire passa dix jours en prison et, en cette occasion put mesurer l'estime dans laquelle le tenait certains de ces confr�res.
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Quant � G. d'Annunzio, on peut dure qu'il a revendiqu� sa part dans l'affaire. "Il me souvient, a-t-il �crit dans le Portrait de Loyse Beccaris, quand le voleur sublime de la Joconde apporta dans ma retraite des Landes le panneau qu'enveloppait une vieille couvert d'�curie, il me souvent de m'�tre mis � d�tester les mains molles de Mona Lisa, contraint de les avoir souvent sous les yeux, des jours entiers, durant la sp�culation m�taphysique que m'avait propos�e le ravisseur . . . " �
De quelle "sp�culation m�taphysique" pouvait-il s'agir? Charles Chass�, qm s'est pench� sur la question, nous dit que "d'Annunzio a put �tre convaincu que s'il d�tenait chez lui l'image de la ma�tresse de L�onard, un peu de. g�nie du grand peintre communierait avec le sien. Vinci �tait, en effet, le seul Italien � qui il voul�t 'bien se comparer ..."
La Joconde ne reprit sa;place qu'en 1913 ... Belle occasion pour les sceptiques d'affirmer que la v�ritable Mona Lisa se rouvait en Am�rique et que le Louvre ne montrait qu'un faux . . Nous en reparlerons en ... 1963!
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