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L'Ami du Peuple, Sudbury, Ont
le 12 juillet, 1962.
Depuis 30 ans la 1.01.
jeunes ira
aux
mes
Introduction
La J.O.C. canadienne f�t� cette ann�e ses 30 ans d'existence, 30 ans de r�alisations, 30 ans de service aupr�s de la jeunesse travailleuse du pays; 30 ans d'efforts continus pour assurer � la soci�t� une �lite ouvri�re capable de prendre sa responsabilit�.
Souligner cette anniversaire n'est pas chose banale puisque de fait jociste au Canada - comme dans les 87 antres pays du monde o� ce mouvement existe - � marqu� tr�s certainement la classe ouvri�re. L'action du mouvement fut tant�t spectaculaire dans un but d'�ducation de la masse et de l'opinion publique, tant�t dirig�e vers des services sociaux qui r�pondaient alors � des besoins urgents, tant�t orient�e vers une formation plus particuli�re des militants, toujours, la J.O.C. a voulu r�pondre aux v�ritables probl�mes de notre jeunesse travailleuse. � l'occasion de ce 30e, nous sommes
fond�e. Les ann�es 1932 - 33 furent consacr�es surtout � l'expansion du mouvement en dehors du dioc�se de Montr�al et � la formation intense des chefs. Au d�but de l'ann�e 1932, le premier journal le "Jeunesse Ouvri�re" paraissait.
II - D�veloppement et principales r�alisations
Comme tout ce qui r�pond � un besoin v�ritable, l� J.O.C s'implanta rapidement. En 1934, l'Archev�que de Montr�al �crivait: "Il est de toute �vidence que la J.O.C. sort de sa p�riode de t�tonnement Je la retrouve en plein essor, d�bordante de vie, d�j� riche d'exp�rience, en possession de ses cadres, de sa m�thode de formation et de ses moyens d'apostolat, anim�e de ces convictions qui donnent tous les courages."
Un premier congr�s g�n�ral r�unissait � Montr�al plus de 5,900 membres du mouvement.
heureux de rappeler bri�vement A la vue de ce succ�s, Orner
quelques notes d'histoire, de souligner l'esprit qui anime et qui a toujours anim� le mouvement et enfin de conna�tre les t�ches actuelles qui nous attendent face � notre jeunesse travailleuse 1962, t�ches auxquelles nous voulons travailler fermement.
I-Originaire du mouvement et premier travail jociste
C'est � Son Exc. Mgr Georges Gauthier, archev�que de Mont-Mal que revient le m�rite de la naissance de la J.O.C. dans notre pays. D�s 1926 il envoyait l'aum�nier g�n�ral des syndicats catholiques �tudier les questions sociales et ouvri�res avec mission sp�ciale de se renseigner de pr�s sur le mouvement jociste que M. l'abb� Car-dijn venait de lancer avec tant de succ�s en Belgique. H y e�t alors � Montr�al une p�riode d'essais caract�ris�e plut�t par des exp�riences de jeunesses syndicaiistes.
C'est au cours de l'ann�e 1931-1932 que la J.O.C. devait prendre une orientation nouvelle et d�finitive. Un pr�tre, sorti des quartiers ouvriers de Montr�al, devait �tre l'instigateur et le principal artisan de l'implantation d�finitive du jocisme au Canada1, sous sa forme actuelle d'Action Catholique. C'�tait le R.P. Henri Roy, o.m.L
D�s le d�but, la J.O.C. canadienne se r�clame de la J.O.C de Belgique: "il n'y a qu'une seule J.O.C, celle de Cardijn". Elle applique rigoureusement la m�thode d'enqu�te pr�conis�e par le fondateur - voir, juger, agir. - m�thode reconnue comme un trait de g�nie par l'Archev�-que de Montr�al
L'enqu�te approfondie sur la situation de la jeunesse travailleuse d'alors, (r�v�le un itaMeau si sombre qu'elle �veilla' chez les jeunes travailleurs un ardent d�sir d'am�liorer leur vie personnelle, celle de leurs compagnons de travail ainsi que leurs diff�rents milieux de vie. L'exploitation dont ils souffraient ouvrait un vaste domaine � Faction conqu�rante des jocistes.
En mai 1931 s'organisait, � la paroisse St-Alphonse d'Youvile la premi�re section de la J.O.C f�minine et en octobre, � la pa-roiisse St-Pierre-Ap�tre de Montr�al, la premi�re: section de gar�ons au Canada. En 1932, d'au-�tres sections jocistes, masculines et f�minines s'organisaient �galement dans le dioc�se de Montr�al. La J.OX�. canadienne �tait
H�roux du Devoir �crivait: "hier rien; aujourd'hui, une puissance La J.O.C. est une force, une puissance, avec laquelle il faut d�sormais compter."
En 1936, a lieu l'inauguration de la vaste centrale nationale 1037 rue St-Denis, � Montr�al, et la J.O.C. � cette occasion, lance d�finitivement son programme d^aMe aux-d�sempar�s. Plusieurs services sociaux sont mis sur pieds: "home" pour l�s sans-abris, service des cours judiciaires, d'aide aux prisonniers, de bureau de placement, etc. Cette m�me ann�e, la J.O.C. soumet au gouvernement un plan minutieusement pr�par�,' connu sous le nom de "plan jociste du ch�mage". Ce plan a contribu� pour une large part � l'organisation du service f�d�ral - provincial de "l'aide � la jeunesse". Ce service fonctionne encore.
Le 23 juillet 1939, deuxi�me (congr�s g�n�ral d� la J.O.C et congr�s des cent mari�s. Ce grand �v�nement reste "l'�v�nement" de la J.O.C canadienne. Ce fut l'aboutissement et le couronnement de deux longues ann�es d'enqu�te sur la situation des jeunes en regard de la pr�paration au mariage et l'�tude dans toutes les sections jocistes de l'encydique de sa Saintet� le Pape Pie XI sur le mariage chr�tien.
D'ann�e en ann�e, la J.O.C continue sa marche progressive. De vastes campagnes sont organis�es dans le milieu ouvrier et plus d'une revendication sont faites aupr�s des pouvoirs publics. Mentionnons les principales. Respect aux jeunes ouvri�res, protection des jeunes, des nouveaux venus au travail, les loisirs des jeunes, conscience professionnelle, protection des messagers, orientation professionnelle, etc.
Parfois, � cause de l'ampleur d'un probl�me, de la gravit� d'une situation une simple campagne s'av�rait insuffisante � apporter une solution valable. Le mouvement mit alors sur pied des services permanents, avec une technique pr�cise et des responsables sp�cialis�s. C'est alors que nous voyons appara�tre la jeune J.0.C destin�e aux adolescents et adolescentes de 14-17 ans au travail, le service domestique pour les aides-m�nag�res, le service du soldat pour la p�riode de la guerre et enfin le service de pr�paration au mariage qui est sans contredit celui qui r�pondait le plus � un besoin g�n�ral et qui jouit depuis sa mise sur pied
de la plus grande popularit�, Aujourd'hui, plus de 25,000 fianc�s s'inscrivent chaque ann�e � ce service.
D'autres services s'organisent tout au long des ann�es. Ainsi voyons-nous surgir les services de 'Librairie (Editions Ouvri�res) des malades, d'�pargne, de pr�paration � l'avenir, de jeunes ch�meurs, etc., qui r�pondent chacun � leur fa�on � des probl�mes particuliers que rencontre notre jeunesse travailleuse. '�' On peut estimer � 150,000 les jeunes qui se sont inscrits comme membres dans le mouvement, � 500,000 ceux qui ont profit� de l'un ou l'autre des services de la J.O.C. � plus d'un million ceux qui ont particip� aux diverses campagnes de grande �cole populaire de la J.OX�. eL S.P.M. pour sa part a rejoint 250,000 fianc�s depuis 20 ans. Ce qui veut dire 125,000 foyers qui, au Canada fran�ais, se sont pr�par�s plus s�rieusement � leur grande vocation au mariage.
III-L'esprit du mouvement
Le tableau que nous venons de brosser d�montre suffisamment l'esprit qui a toujours anim� le mouvement. La J.O.C. est au service des Jeunes Travailleurs et entend le demeurer.
Le secret de la J.O.C. est sans contredit la confiance qu'elle a oujours mistfdans le Jeune Travailleur: c'esTrune personne humaine, un fils de Dieu qui a une mission humaine et divine accomplir. "Entre eux, par eux," ils doivent s'organiser et le mot de Pie XI demeure toujours pour nous un mot d'ordre: "Les Premiers Ap�tres, les ap�tres imm�diats des Jeunes Travailleurs seront les Jeunes Travailleurs eux-m�mes".
La J.O.C demeure encore aujourd'hui une �cole, un service, un corps repr�sentatif.
1�Une �cole, la J.O.C. veut le demeurer, une �cole pratique, une �cole dans, la vie. Dans la J.O.C, les jeunes apprennent � voir, � juger leurs probl�mes et � y apporter des solutions chr�tiennes.
Nous connaissons trop la d�tresse de milliers de jeunes pour ne pas vouloir le progr�s de cette �cole dans la vie. Combien de jeunes ont d�couvert leur vocation sociale et apostolique par la J.O.C Gr�ce aux r�unions r�guli�res, � la d�couverte des probl�mes, aux actions entreprises, les jeunes apprennent petit � petit � s'int�? grer dans la soci�|�; � jouer leur r�le dans leur m�ieu de travail et � prendre leur place dans les structures sociales existantes, telle que service social, syndicat, soci�t�s coop�ratives, organisations de loisirs, vie politique-municipal^, commissions scolaires, orientation professionnelle, etc.
2�Un service. La J.O.C se doit aussi d'�tre un service. Les formes de service peuvent varier mais l'esprit qui doit nous animer doit rester le m�me.
Les services d'Education Populaire, dIEpargne, de Pr�paration au Mariage sembl� �tre d'une plus grande, n�cessit� aujourd'hui � cause des probl�mes particuliers que rencontrent la jeunesse 1962; aussi faisons-nous porter davantage nos efforts actuellement dans ce sens.
3�Un corps repr�sentatif de la Jeunesse Travailleuse
Enfin la J.O.C demeure le seul porte-parole de la masse des Jeunes Travailleurs. Elle se doit de pailler en son nom et
de revendiquer pour elle.
Depuis sa fondation la J.O.C. canadienne n'a pas n�glig� de remplir son r�le aupr�s des pouvoirs publics et des organismes adultes. En 1960, notamment, elle publia le "manifeste de la J.O.C Canadienne" � l'intention d'abord des gouvernements f�d�ral, et provinciaux et de tous les organismes tant religieux que temporels int�ress�s � la jeunesse travailleuse. Elle pr�senta �galement un m�moire � la C'S.N. et � la commission d'enqu�te sur l'enseignement sp�cialis�.' Elle s'appr�te � pr�senter ces jours-ci un m�moire � la commission Parent sur l'�ducation. De plus, � chaque ann�e � l'occasion de sa semaine nationale, la J.O.C. attire l'attention des gouvernants et du public sur l'un ou l'autre des probl�mes majeurs que rencontre la jeunesse travailleuse.
IV-Les t�ches qui nous
attendent: La J.O.C. veut continuer son travail aupr�s des 450,000 jeunes travaillants canadiens fran�ais
La J.O.C. de 1962 au Canada reste consciente des probl�mes que rencontrent les jeunes travailleurs et les jeunes travailleuses.
L'un des principaux probl�mes auxquels ils ont � faire face est le peu de pr�paration � la vie de travail. Un sondage nous r�v�lait derni�rement que 90% des jeunes n'avaient pas re�u d'orientation professionnelle. Par cons�quent les premiers pas du jeune travailleur dans le monde du travail sont incertains. Le jeune devient plus facilement la proie du ch�mage et laiss� � lui-m�me il se d�molit graduellement. Son manque d'exp�rience et sa jeunesse deviennent souvent une source d'exploitation pour les employeurs et les ouvriers adultes qui n'h�siteront pas � lui confier les plus sales t�ches, � le faire travailler pour de bas salaires (surtout les jeunes filles). De plus le travail � la cha�ne, la pression pour la production font des jeunes travailleurs et travailleuses des robots, les emp�chent de devenir vraiment des personnes humaines, de penser, d'user d'initiative. D'autre part, il faut aussi mentioner les attitudes et les comportements de certains adultes qui faussent � beaucoup de points de vue la conscience des jeunes tant en ce qui regarde la justice (perte de temps, vol, solidarit�, etc.) que la morale (conversations � double sens, familiarit� avec les jeunes filles, sens de l'amour, du maL
riage, de la fid�lit�, etc.
En plus de cette ins�curit� au .''..travail, le jeune" subit toute l'influence de notre civilisation mat�rialiste. On vit pour l'argent, ce qui compte c'est ce que l'on voit. Toute la vie de loisirs du jeune est organis�e en fonction du plaisir. La publicit�* elle-m�me est savamment orient�e dans ce sens. On vit pour les loisirs commercialis�s, le confort, le luxe. H devient alors de plus en plus difficile aux jeunes de vivre un id�al, de croire en la g�n�rosit�, en la gratuit�.
En r�sum�, le travail', le loisir, la cmlisatim actuelle'exploitent le jeune 'travailleur. Et ce qui est pus grave encore c'est qu'il en est plus ou moins conscient.
Cependant la J.O.C continue � croire aux nombreuses possibilit�s de la jeunesse travailleuse et celle-ci lui fait confiance La vitalit� du mouvement en est d'ailleurs une preuve �vidente. Les jocistes 1962 veulent continuer � marcher sur les traces de leurs aines en devenant � chaque jour de plus en plus pr�sents aux probl�mes actuels de la jeunesse travailleuse canadienne. Etcette ann�e, en plus de d�velopper ses nombreux services, elle entreprend de mettre sur pied des �quipes d'action au travail et d'�ducation syndicale. De plus dans son secteur de pr�paration au mariage elle entend favoriser la cr�ation de nombreuses �quipes de fianc�s.
Ces objectifs, la J.O.C les poursuit avec enthousiasme car elle a foi dans le dynamisme de la jeunesse travailleuse.
existe actuellement dans 22 dioc�ses fran�ais du Qu�bec, de l'Ontario, du Nouveau-Bruns-wick et de la NouveUeEcosse.
En collaboration avec elle, existe une J.O.C d'expression anglaise, la Young Christian Workers dite Y.C.W. Son si�ge sqciall est � Toronto. La Y.C.W. travaille dans; 10 dioc�ses de langue anglaise.
La mystique missionnaire de la J.O.C n'a pas l'intention de s'arr�ter en route. Depuis trois ans, huit dioc�ses sont revenus � la J.O.C. apr�s une dizaine d'ann�es d'�clips�. Le dernier en liste est Bathurst au Nouveau Brunswick. Gr�ce � une de.nos missionnaires jocistes, Blandine Boudreault, qui vient d'accepter de quitter son travail � Radio-Canada, les contacts sont faits tant aupr�s des autorit�s religieuses que des jeunes travailleuses, Et la semence jociste est jet�e dans un autre coin de la belle Acadie.
Vive la J.O.C canadienne!
VOUS^
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