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L'AMI DU PEUPLE
J^UDI, 11 JUIN 1942
Pourquoi les mineurs s'en vont
Pourquoi, actuellement, des^ mineurs comp�tents et des fondeurs quittent leur emploi des mines, des fonderies et des rafineries de Sudbury pour partir en qu�te d'emplois plus lucratifs dans d'autres branches de l'industrie o� ils sont appel-l�s � aider � la production de mat�riaux beaucoup moins utiles que le nickel et le cuivre au grand effort de guerre de notre pays?
Si nous voulons obtenir un.rende-� ment parfait dans la production du nick'el et du cuivre; ce probl�me devrait et doit �tre r�solu. Quelques-unes des raisons fondamentales de cette fa�on d'agir des travailleurs sont: les salaires non proportionn�s nu besoin de la vie, des conditions de ;ravail tr�s mauvaises pour la sant�, aucun �gard pour la journ�e de 8 heures, des punitions s�v�res et inu'.i'.es pour les accidents, le manque d'organismes appropri�s pour r�gier les plaintes des gens, une po,-litique constante d'intimidation contre tout employ� qui ose souffler le mot d'Union ou de Syndicat. Salaires insuffisants
Les salaires des mines et des fonderies sont insuffisants. La proportion des salaires, incluant les boni, est � peu pr�s de 64, sous de l'heure. Con.-id�rant la situation p�rilleuse dajravai�ieur. l'effet du travail sur /a>;intc et enfin le manque de garanties pour son emploi dans l'ave-, 64 >ou/de l'heure ne sont pas -uffisants
sol avec rage sans penser "qu'ils ont une constitution d'homme � tenir en sant�.
, Les fonderies, et tout sp�cialement les s�choirs (dry houses) sont into
de la vie � Sudbury ne lettre au travailleur ,avec salaires pr�sents, de vivre une normale. D'apr�s le Conseil du Bien-�tre de Toronto un salaire de $28.35 par semaine est requis pour une famille de cinq personnes en ce'.te ville afin de mener un train de vie un peu normal. La m�me famille � Sudbury aurait besoin d'au moins S35.00 par semaine. Ce qui indiquerait � peu pr�s la diff�rence entre le prix d'ici et celui de Toronto.
Danger et malpropret�.
L'on manifeste partout une compl�te indiff�rence au sujet de la s�curit� et de l'hygi�ne. D'un c�t�, les I ceux qu: souffrent et peinent peu hommes sont pri�s de suivre avec ejfcacititude les r�gles de s�ret� d�finies par l'usine, pendant qu'on les contraint par ailleurs � les n�gliger en les�obligeantj^-fcsavailler avec rapidit�.
Le syst�me de boni, � Sudbury comme dans toute autre mine o� il n'y a pas d'union pour prot�ger les droits des mineurs, devient un "tue monde". Plus on travaille plus il faut travailler et les gensvsont l� comme des fr�tes sans raison grattant le
go�ter l� et � en prendre leur parti Ces s�choirs (dry houses) sont infest�s de souris et de coquerelles; les habits des travailleurs sont aussi humides et tremp�s lorsqu'ils les endossent pour commencer leur travail que lorsqu'ils les enl�vent apr�s.
La journ�e de huit heures est une chose rare dans les mines des environs. Au lieu de huit heures, comme cela devrait �tre, le mineur doit de meurer sous terre, parfois des neuf et- dix heures. Dans bien des cas un accident am�ne une punition comme si c'e�t �t� un crime pr�m�dit�. Les punitions pour accident sont souvent si s�v�res que la victime pr�f�re se taire et dire: "J'ai eu cet accident ailleurs'' que sur l'ouvrage".
Les- Unions truqu�es
Les comit�s de griefs, �tablis par les compagnies, ne sont autres que des Unions � la Charlie McCarthy. Les conseils du bien-�tre de l'Inco, comme toute union truqu�e, sont factices et incapables le moindrement de faire face aux probl�mes de chaque jour qui ont rapport aux /ondeurs et mineurs.
Si l'on souffle le mot d'union ou de syndicat, c'est une trahison, cela signifie un renvoi imm�diat.
La d�mocratie industrielle, qui ne peut �tre obtenue que par un travail d'ensemble pour le bien de tous, est aussi bien re�ue de l'Inco que la d�mocratie sous toutes ses formes le serait ' par Hitler, Mussolini ou le Mikado.
Seul notre gouvernement peut rem�dier � cet �tat de chose. Les mineurs et les fondeurs doivent s'organiser et insister aupr�s de nos repr�sentants pour que le gouvernement soutienne leurs int�r�ts'. Il faut que l'ouvrier vive, autant que son patron. L'envergure de certaines entreprises en a fait des dictateurs virtuels. Seuls les travailleurs,
l�rablement malsains, on y force tout
de m�me les hommes � manger leur! partie la plus 'basique d� l� nappe,
line et � olivine.
O� trouve-t-on les gisements exploitables de minerai ,cupro-nik�li-f�re? Tr�s rarement/dans la nappe �ruptive principale. La norite sert seulement de point de rep�re au prospecteur. Ce dernier recherche les gisements au contact de la norite et de la roche encaissante. C'est donc � l'ext�rieur de l'ellipse, dans la
v�nt en �levant leur voix commune faire voir "au gouvernement ce qui leur manque.
Nous demandons donc � nos gouvernants de consid�rer attentivement ces plaintes et ces malheurs ,des travailleurs et de les "aider � obtenir des conditions de vie plus hu^ maines, d|gnes de cette d�mocratie pour laquelle nous combattons � l'heure actuelie.
(Adapt� du "New Commonwealth") : par: Henri DEGAGEE.
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Ce qu'il faut conna�tre du nickel
'"Nous nous proposons, dans une s�rie d'articles consacr�s aux ressources mini�res de l'Ontario nord, de faire mieux conna�tre � nos concitoyens les diff�rents minerais exploit�s chez-nous,-les modes d'extraction et de raffinage. Plus nous conna�trons le travail des mines et tout- ce qui s'y rapporte, plus nous serons des citoyens adapt�s � notre milieu, conscients de la r�alit� compl�te du pays o� nous vivons. Nous cqrnmen�ons par le nickel".�La R�daction.
CENTRES NICKELIFERES
Le nickel a �t� trouv� dans un tr�s grand nombre de mines; il est en particulier souvent associ� au cuivre; mais la proportion est rarement suffisante pour d�frayer l'exploitation:
oxyd�s ou non; on pourrait aussi les diviser d'apr�s la pr�sence ou l'absence d'autres m�taux. Au point d� vue m�tallurgique, dans le- minerai' exploit�, le nickel peut �tre en proportion moins �lev�e que �^'autres m�taux: c'est en particulier^le cas pour la pyrrhotine nick�lif�re exploit�e � Sudbury; dans 1-a, m�me r�gion le cuivre est parfois plus abondant que le nickel: on exploite alors les deux m�taux, tout en attachant plus d'importance au nickel. '
Chacune des deux r�gions- que nous avons indiqu�es comme �tant les fournisseurs actuels du monde entier a son minerai particulier; dans la Nouvelle-Cal�donie on exploite un silicate double de magn�sium appel� garni�rite, parce que d�couvert par Garnier; �- Sudbury le minerai est un sulfure complexe
qu'il peut trouver du minerai. Des gisements isol�s se pr�sentent ailleurs, encore plus loin hors de la nappe �ruptive. D'o� deux types principaux de d�p�ts: 1) ceux de lisi�re (marginal ore bodies) 2) ceux de projection (offset ore bodies.) Les plus notables d'entre les premiers sont-ceux des mines Creighton, Le-vack, Murray et Falconbridge.
La premi�re mine se place exactement sur le contact de la norite et du granit� encaissant. Les sulfures min�ralis�s s'enfoncent sous un plafond de norite par une pente d'environ 45 degr�s vers l'ouest. On l'exploite jusqu'� une profondeur �norme. En-1935 l'approfondissement atteignait le 56e niveau soit plus de 3,300 pieds sous le, niveau de la mer. L'affleurement en surface mesure environ 1,000 pieds par 180 en profondeur; l�s mesures sont capricieuses: tant�t le gisement s'amincit � 50 pieds ..d'�paisseur ou se gonfle plus qu'� la surface. La largeur subit aussi des variations tr�s fortes. Il en est ainsi dans toutes les mines.-La mine ,Levack se trouve enti�rement, dans le granit�, � quelque 175 pieds du contact. Elle s'enfonce par une pente de 45 degr�s vers le sud-est, parall�lement � la ligne de contact entre le granit� et la norite. Le granit� forme donc les deux parois de la roche encaissante. Le gisement de Falconbridge est sur le contact m�me. Sa forme est celle d'un dyke plongeant � 80 degr�s vgrs le nord. En 1935 on creusa un puits nouveau qui a 1,500 pieds. Le gisement semble interrompu partiellement par des failles.
? Parmi les d�p�ts'du second type on trouve la tr�s importante mine Frood, les multiples gisements de Copper Cliff et la plupart des mines du sud-ouest (Vermillon, Worthington, etc). Les d�p�ts de projection sont des dykes min�ralis�s. On ignore s'ils se rattachent � la happe �ruptive. La mine Frood, � laquelle on s'attaque par plusieurs c�t�s, est un gisement �norme dont les r�serves connues s'�valuent '� 50 millions de tonnes d'un minerai � forte Jeneur de cuivre.^ Elle repose sur un plancher de roches vertes. Son plafond est fait de gabbro. La pente est tr�s ra�de vers le sommet (elle est presque verticale) et.'.' plonge, apr�s 1,000 pieds, d'une fa�on plus adoucie vers le nord-ouest. La mine principale de Copper Cliff, la plus anciennement exploit�e de la r�gion,, est incluse dans un- dyke de. diorite, lui-m�me recoup� par deux intrusions (trap).. de diabase. Le dyke min�ralis� est � peu pr�s vertical. Le gisement ne fut pas enti�rement vid�, mais il est devenu trop profond pour qu'on puisse l'exploiter d'une fa�on payante, (� suivre)
�A-
Verner
on l'obtient comme sous-produit m'�- de nickel, de fer et de cuivre.
taliurgique. La Norv�ge et la Gr�ce ont cependant produit des minerais )� le nickel tenait une place aussi irrtportante que les autz-es m�taux. En'cas de disette, les m�thodes m�tallurgiques modernes permettraient d'alimenter le march� en nickel obtenu dan� les raffineries des autres �m�taux: -
Actuellement deux centres fournissent � peu pr�s tout le nickel consomm� dans le monde: la Nouvelle-Cal�donie' dans l'Oc�an Pacifique et la r�gton de Sudbury dans l'Ontario; de ces deux centres, Sudbury est incontestablement le plus important. Tout-en insistant sp�cialement, sur 4a m�tallurgie nationale, nous ne pourrons n�gliger compl�tement celle de la Nouvelle-Cal�donie parce qu'elle, nous aidera � comprendre le probl�me de l'extraction du nickel dans sa g�n�ralit�. *
Minerai
Les min�ralogistes ont catalogu�e un grand nombre de min�raux contenant du nickel; on pourrait en iai-, re deux groupes selon qu'ils sont
Gisement du minerai de Sudbury
Pour comprendre^ les modes de gisements du minerai, rappelons-nous comment affleure la napp� �ruptive dite nick�lif�re. Elle forme une ellipse tfe 40 milles de long' suft" -15 de large, mais elle n'est pas la seule nappe �ruptive. Dans tout le-sud de la r�gion de Sudbury^ on rencontre des roches �ruptives appartenant au m�me syst�me g�ologique. Les plus anciennes sont des gabbros, dont un grand.-affleurement existe entre l�
l'insondable .rivi�re La Veuve.
Mme Ren� Major, n�e La'ura Ga-reau, est d�c�d�e � Oss�o, cette semaine.
A M. et Mme Henri Dauphinois est n� un fils. Oui, je. dis bien, un fils: le quatri�me. Et M. Daupinois qui craignait la mort de son nom?... Le ciel et la terre passeront mais ce nom ne passera point.
River Valley
Hiver Valley�(D.N.C.)� M. et Mme Donat Bertrand annoncent � leurs parents et amis la naissance d'une ailette baptis�e sous les noms de Marie-Yolande-Colette. Parrain et marraine, Mlle Yolande Larcher et M. Laurier Giroux.
M. et Mme Joseph Dupras annoncent aussi la naissance de leur deuxi�me enfant. F�licitations!
Le mariage de Mlle Ir�ne Saint-Martin et de M. L�on Marcel a �t� c�l�br� par M." l'abb� P. Sylvestre, cur� de la paroisse Ste-Rose-de-Lima.
Trois de nos soldats, J�r�me Ma-rion, Camille et Patrice L�ger ont
fait leur visite d'adieux � leurs parents derni�rement. Ils seraient, para�t-il, transf�r�s outre-mer.
Raoul Yelle, v�t�ran de 1914 a aussi regagn� son r�giment, apr�s u-ne courte visite chez son fr�re.
M. Joseph Legault est de retour�, dans sa famille, apr�s un s�jour de deux mois � Montr�al o� il suivait un traitement m�dical.
M. Albert Nadeau a subi une op�ration pour l'appendicite, le 28 mai. Le lendemain, il recevait son appel pour l'arm�e.
MM. Albert Giroux, Donat Bertrand et Josaphat iRoy ont assist� � la c�r�monie d'initiation des nouveaux membres des Chevaliers de Colomb � Sudbury, le 31. Ces messieurs sont les trois premiers de River Valley � s'abonner � notre journal "L'Ami du Peuple".
RATIONNEMENT DU THE, | SUCRE ET DU CAFE
DU
Depuis le mardi 26 mai,' le th� et le caf� sont rationn�s et la ration de sucre est r�duite � une demi-livre par personne par semaine.
Chacun devra consommer la moiti� moins de th� et le quart moins de caf�.
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Verner�(D.N.C.)�La paroisse de Verner vient de terminer une retraite fructueuse. Elle fut: pr�ch�e par le R. P. Dubois. C'est pourquoi ce courrier est empreint de la saintet� qui circule sous tous les toits et qui parfume toutes les �mes.
La f�te de Dollard n'est pas pass�e inaper�ue. Sur la demande expresse de notre cur�, les instituteurs et institutrices pr�par�rent ce jour-l� quelques sayn�tes, afin d'�veiller dans les coeurs de nos petits �coliers des hauts sentiments de patriotisme.
M. Valmore Casaubon a fait l'exp�rience de la non-flexibilit� d'un j sabot de, cheval. Il fut frap� au front j la semaih�'derni�re et s'en tira heu- | reusement avec une large coupure et j un oeil, ou .plut�t deux yeux au beurre noir. On les dit verts ces jours-ci. '
M. Laurier Rainville, actuellement en service-militaire, visitait ses parents en fin de semaine.
M. Osias Laurin �tait de passage-:� Sudbury, en visite chez sa fille, Mme Arthur Piquette, malade � l'h�pitaL-Mme:: Alfred Legendre, de Hull,
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ville de Sudbury et leja�" Kelly, et^ "Citait ses nombreux parents de d'autres plus petits a�x'mines Frood/ " et.Murray; c'est ensuite la happe d� norite-m�cropegmjatite; il existe enfin des �ruptions encore plus r�centes: celles des granit�s. Les gisements min�ralis�s se sont�brm�s probablement aussit�t apr�s la venue des granit�s les plus r�cents de la r�gion. L'histoire g�ologique pr�airibrienne se termine par la formation de fissures et de failles, � la faveur desquelles se sont incrust�s/ des dykes (sortes de filorj|) de diabase '� oura-
Verner
M. et Mrhe Albert Martel, de Sudbury, visitaient leurs parents, di-ihanche dernier.
M. Laurent Legendfe, soldat, visite sa famille pour- quelque temps,
La famille Alfred Bazinet est retourn�e dans la cit�' du nickel, apr�s une digression de trois semaines � Verner. . .'�' -, .
Dimanche dernier/M. et Mme Paul Beaudry, d� Sud'bury, �taient � Verner, pour une partie de p�che dans
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d'un journalfran�ais dans la r�gion> -, � Nos meilleurs souhaits.
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