PAGE DEUX
L'AMI DU PEUPLE
JEUDI, 9 JUILLET 1942
Bont�, Compr�hension, Clairvoyance
Apportons du tact dans nos rapports sociaux. Que notre attitude, en toute circonstance, soit celle qui convient, faite de bont�, de compr�hen sion, de clairvoyance.
Vous n'irez pas au bois � petits pas, et n'arpenterez pas un salon comme un champ.
Il est parfaitement admis aujourd'hui qu'une jeune femme soi assises les jambes crois�es, ce qui eut horrifi� nos grand'm�res. Mais ce n'est pas une raison pour donner a cette attitude quelque chose de provocant, ni pour l'adopter en pr�sence d'une vieille dame. Allumer une cigarette n'est pas interdit non plus, mais en cas d'abus le corps m�dica! y trouve avec raison, � redire, et quand le budget s'en ressent, le geste en ce ers est d�plaisant. La biens�ance, dont nous nous occupons, ne trouve rien � redire sous certaines conditions. Fumez, s'il vous plait, chez vous, chez vos amies, au restaurant ou dans le hall d'un h�tel; Mais il es inconvenant de voir fumer une dame d'un �ge trop certain, affreux et certainement choquant qu'elle le fasse quand elle est entour�e de personnes que la fum�e d�range; dans les chemins de fer ce ne sont plus les hommes, maintenant, dont il faut craindre les "bleus", car ils ont gard� la d�licatesse, ignor�e encore de leurs compagnes, d'aller fumer dans le fumoir.
y A c�t� des attitudes-gestes, il y en a qui se voient moins, parfois, qu'elles ne se devinent. Il y a l'attitude de la curiosit�, sur laquelle la biens�ance s'acharne avec raison. Vous faites une visite � une amie et elle re�oit une lettre. Savez-vous garder la simplicit� qui lui permettra aussi bien, si elle attend un message urgent, de vous demander la permission de le lire, que de poser la lettre � c�t� d'elle et de reprendre tranquillement la conversation? Ou bien �tes-vous de ces bonnes �mes qui se d�fendent d'�tre curieuses mais ne peuvent se retenir de demander, faussement int�ress�: "Pas de mauvaises nouvelles?"
Il y a les mille attitudes de l'impatience, la montr� que l'on consulte, le pied qui bat le tapis, les all�es et venues dans la pi�ce, les soupirs, les boutons d�notant le f�cheux manque de tenue dont nous parlions.
Il y a celle de l'agacement, qui fait penser, quand on va voir quelqu'un, que l'on est attentive � vos moindres paroles, qui approuve, flatte, en-coura_, eL garde un fond de "tombe mal". C'est un rien, ce regard un peu. vague, cette conversation qui tombe, ces coups d'oeil vers la fen�tre, la porte pu la pendule . . . mais on se sent transport� entre les cloisons d'un frigidaire.
Il y a celle du "messager porteur de bonnes nouvelles" et que l'on trouve si sympathique, que l'on voudrait combler de pr�sents, et celle du malheureux qui en apporte une mauvaise et qui a tort d'�tre partiellement accabl�e, qui devrait, au contraire faire appel � toutes ses r�serv�s de force, de bont� et de lucidit�.
.. .Et puis, il y a celle de l'amie qui vous comprend sans que vous ayez un mot � dire, qui approche un fauteuil du feu, verse le th�, se tait et met dans son silence la compr�hension, la chaleur et la pr�sence que vous cherchiez.
CLAIRE-ANNE
La devise des gardes-majades
Nous manquons, dans notre.r�gion, de garde-malades canadiennes-fran�aises. Pour stimuler nos jeunes filles � embrasser cette belle carri�re, nous avons pens� publier l'allocution, qui va suivre. Elle est du R. P. Courteau, S.J., Recteur du Coll�ge Sacr�-Coeur, et elle a �t� donn�e r�cemment � l'occasion d'une collation 'des dipl�mes de gardes-malades.�N.D. L.R.
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"Pour Dieu et pour le Prochain."
Un pauvre homme abandonn� par des voleurs, gisait meurtri, � demi-mort sur le bord du chemin, nour raconte l'Evangile. Il attira vers lui par ses -g�missements Un samaritain, simple la�que qui, �-mu de compassion, le prit sur ses �paules, le monta sur sa mule et le conduisit � l'H�tel. Il paya de son avoir tous les frais jusqu'� la gu�rison totale. O l'incomparable charit� qui discerne et secourt � travers les membres souffrants d'u� angoiss� le coeur m�me de Dieu.
Les bless�s�malades de toutes sortes�gisent encore de nos jours, abandonn�s en bordure des routes de la vie. Ni pr�tius, ni religieuses, ayez comme le bon Samaritain un coeur de pr�tre, de religieuse, une �me joyeusement pr�te � compatir � toutes les angoisses, � panser toutes les blessures. Enseignez, /aux �dmiiateurs de votre commis�ration, le d�vouement pour les membres souffrants du Christ, � vos patients, la bonne souffrance et son apostolat.
Ainsi, vous remplirez votre devoir r�sum� dans votre belle devise. Vous travaillerez �minemment�"Pour Dieu et le Prochain". Tout �tre humain ploie, sur la terre, condamn� par sanction divine au travail. Toute la grandeur d'un homme se mesure, en partie, � sa fid�lit� � cette dure loi.'; Ce travail
prend toute sa valeur, humaine et divine, s'il part de Dieu, passe par l'homme et remonte vers Dieu en louanges. Votre oeuvre est sublime, car elle parcourt ce cercle, ce trajet: elle va de vous � Dieu et de Dieu au prochain, par vous en un magnificat ininterrompu;�
I.�"Pour Dieu.1-�Ces premiers mots de votre devise vous tracent un noble programme. Vous voulez travailler pour Dieu, vous distinguer au premier rang de ses humbles servantes. Laissez-moi vous glisser un conseil. Appliquez-vous toujours � enseigner discr�tement � vos malades � bien souffrir. Bien souffrir, c'est souffrir unis* avec Dieu pour notre bien spirituel et pour celui des autres. Quelle bonne souffrance, que la souffrance endur�e � l'imitation du Sauveur! �C'est comme un baume, une m�decine sp�cifique de l'�me. Elle apaise le mal, diminue ou supprime le purgatoire, pr�pare et procure au ciel une meilleure place, i. e. une place combl�e d'une joie plus profonde, d'une gloire plus vive, d'une possession plus intime de Dieu. Sacrifions tous ces m�ri tes. Ces avantagea cte la bonne souffrance, ne les accaparons plus � notre seul profit, mais deman dons � Dieu d�^; bien vouloir les appliquer aux autres. En plus de la bonne souffrance, nous . pratiquons l'apostolat d� la bonne souffrance. Ch�res gardes-malades, �mes compatissantes, d�vou�es, consolatrices, signalez-vous au service de Dieu partout oj#41 y a des �mes souffrantes; J^e premier mot de votre devis�"vous engage � enseigner la bonne souffrance, i. e. � bien souffrir pour Dieu et le ciel,, et l'apostolat de la bonne souffrance, i. e. offrir la souffrance pour d'autres �mes plus en d�tresse. N'est-ce pas uniquement pour Dieu que le. bon Samaritain, votre mod�le, s'est d�vou� jusqu'� la compassion et le don consolateur de soi? Son devoir accompli, il dispara�t. Gomme lui,- laissez votre rour te toute parfum�e par' cette fleur tonifiante qui s'acclimate, m�me hors le sol am�ricain, sur le sol du monde entier, cette rose, couleur
de sang, mais au coeur d'or, la cha -rite.
Vous signaler par votre d�voue
ment pour Dieu�pour le prochain aussi.
f II�"Pour le Prochain."�-Notre Seigneur a pr�ch� un seul commandement: l'amour, l'amour de Dieu et des hommes. 'Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton pro chain comme toi-m�me pour l'a mour de Dieu". Aimer le prochain, c'est nous aimer pour l'amour de Dieu, c'est aimer Dieu dans le prochain, c'est nous aimer nous-m�mes dans les autres en vue de Dieu. Les mots: amour, aimer, quels mots sujets aux pires profanations! Aimer, en r�alit�, c'est vouloir et faire du bien. Les grands m�decins s'attachent � leurs patients: ils leur veulent "du bien et leur font du bien. C'est le tout de la m�decine, qui n�cessite � part de longues ann�es d'�tudes techniques* beaucoup de doigt� psychologique et une �me sacerdotale-ment compatissante. Rares sont les endroits aussi favorables � r�clusion de l'amour d�sint�ress�, chr�tien, que les h�pitaux. L'h�pital? N'est-ce pas le rendez-vous des douleurs, des tristesses, l'asile du myst�re qui, comme un oiseau fun�bre, plane sur cette file de lits et choisit des candidats, soit pour a nuit � jamais noire et lugubre, soit pour le jour impertubable-ment radieux, glorieux m�me, de l'�ternit�. Voil� votre lot: Vous arr�ter � chaque patient; vous pencher sur ses plaies, lui prodiguer des soins prudents, mais empress�s; des tendresses d�licates, mais sans familiarit� d�plac�e, bref, gentiment, faites du bien. Semez � profusion cette douceur, cette patience, cette sympathie, cette d�licatesse, cette aisance, cette puret� dans l'amour et le don de soi que votre costume pr�che si esth�tiquement et si �loquemment ! Tous .nous i avons .grand..besoin- d� cette discr�te le�on de vos vies. Dans le bureau d'un m�decin de campagne, pendait au mur un tableau ancien. Sur le fond du tableau, gisait un convalescent. Au premier plan, m�ditait un vieux m�decin, ravi de joie. Au bas, ces mots attribu�s � Tilustre m�decin fran�ais, Ambroi-se Par�: "Je le pansai, Dieu le gu�rit."�Que de patients au sortir de l'h�pital pourraient vous appliquer le m�me mot l�g�rement modifi�: "Le m�decin m'a op�r�, les gardes m'ont si bien ^ soign� que
Dieu m'a gu�ri:*=^_
Rendez-vous fcien compte de la sublimit� de votre t�che et soyez assur�es que dans la mesure o� Ovous aurez voulu sinc�rement du bien a, vos malades vous leur en ferez; et dans la mesure o� vous leur aurez voulu et fait du bien vous les aurez vraiment aim�s. Or l'on n'oublie pas facilement l'ange consolateur de l'agonie.
Servir le prochain par amour pour Dieu, c'est servir Dieu, et les Saints Livres proclament: "Servir Dieu, c'est r�gner." Parmi les augustes reines de la cour du divin Roi, figureront au premier plan plusieurs choeurs de jolies gardes et je l'esp�re, � ce banquet des noces �ternelles, nouvelles vierges sages d�ment dipl�m�es, elles auront tellement d�pens�, ici-bas, leur vie � aimer Dieu et � le faire aimer que dans le cort�ge c�leste de l'�poux, leurs lampes, d�bordantes de l'huile m�ritoire de la charit� et du d�vouement, �claireront � jamais, comme des flambeaux inextinguibles, ces f�tes tri �mphales et la procession infinie du bonheur de tous.
en enseignant aux^hommes l'insi gne beaut� de ressembler � J�sus broy�, agonisant pour J'amour de son P�re etlle salut du monde.
La vie n'est pas rose. La bonne simplicit�, le sourire et les joies de l'enfance, les d�licatesses, les attentions des-mamans, ce rose liss� en pans de mur, ou ce rose flottant autour des berceaux, toute cette rose tendresse manquerait aux malades sans vous. Sans vous, qui leur dispenserait la fra�cheur du sourire, l'all�gre empressement de l'�me, la sollicitude maternelle? Pourvoyez la vie et l'horizon de vos patients de ces tentures de roses. Rappelez aux malades leur m�re, leur soeur, leur enfance en all�e.
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.. .La vie n'est pas toujours prometteuse de beaux jours et de bonheur durable. L'avenir, h�las, se charge de noirs myst�res et d'a-m�res temp�tes. Qui, mieux que vous, bien souvent ressuscitera dans les �mes d�sempar�es les au rores triomphales des matins de P�ques, les hymnes dynamiques du renouveau, les avenues fleuries des jours heureux d'ici-bas, ou qui, mieux que vous conduira plus doucement � ces rives � jamais apais�es o� le salut s'ancre �ternellement a�T coeur m�me de Dieu? A jart le pr�tre et quelques saintes �mes, et vous, personne n'aura
assez de temps et d'�me pour se livrer � colorer ainsi de rose, d'or et de vert les �mes profond�ment atteintes par la maladie ou l'�^ preuve.
Que sur vos pas s'�panouissent librement, joyeusement des fleurs roses de tendresse, des roses d'une verte nouveaut� prometteuses sinc�res d'espoirs, des fleurs aux mille reflets d'or de la charit�.
Dans ces sentiers, � l'ombre de la bonne souffrance et de la charit� "Pour Dieu et pour le Prochain" vos vies embaumerontto�t de tendresse, d'esp�rance er de charit� comme sur les tra�n�es du Bon Samaritain, votre mod�le.
Ces mis�rables mites
Si vous permettez aux mites de se r�galer de vos beaux -sous-v�tements de laine, vous le regretterez fort, l'hiver prochain. Car vous ne pourrez sans doute pas les remplacer, � ce temps-l�, et vous en voudrez aux mis�rables mites qui vous auront fait tout ce d�g�t! Au contraire, ce sont elles qui vous en voudront � mort, si apr�s avoir lav� chaque v�tement d'hiver dans la mousse s�re qui "ne r�tr�cit pas les lainages" vous les saupoudrez de cristaux anti-mites et les enveloppez dans des journaux.
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.. .Allez de par le monde vous trouverez d'immenses moissons, d�s multitudes de pauvres souffrants. Ornez, parez vos �mes et vos coeurs des couleurs * apostoliques de votre �cole: l'or, le rose et le vert.
..' Illuminez toutes les tristes exis-r tences que Dieu vous donnera d'approcher de ces m�mes couleurs: de la richesse de l'or, Symbole de la charit�, de la tendresse du rose, symbole de la d�licatesse extr�me; des promesses du;vert, symbole de Fesp�ran�e. Ces trois couleurs bien vivantes dans vos �mes, prodiguez-les partout autour de vous.
La vie est un enfer sans la charit�. Pafsemez-la de l'or de votre d�vouement au service des �mes, souffrantes. Cr�ez du vrai bonheur
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