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L'AMI DU PEUPLE
JEUDI, 18 FEVRIER 1943
LA VIE OUVRIERE
Le pouvoir d'achat
Le pouvoir d'achat d'une personne, c'est la capacit� qu'a cette personne d'acheter les choses qu'elle ne produit pas elle-m�me.
On ach�te g�n�ralement avec de l'argent. Si j'ai deux fois plus d'argent que mon voisin, mon pouvoir
d'achat, est double du sien.
Mais le pouvoir d'achat ne d�pend pas seulement du nombre de dollars que l'on poss�de, il d�pend aussi du prix des choses qu'on veut acheter avec ces dollars.
Le dollar en lui-m�me ne nourrit pas et n'habille pas. Ce qui fait sa valeur, c'est qu'il donne droit � de la nourriture, de l'habillement, � des choses utiles.
Salaires et pouvoir d'achat
L'ouvrier qui re�oit un salaire chaque semaine appr�cie ce salaire, non pas � cause du ch�que ou des billets en eux-m�mes, mais � cause des choses qu'avec ce ch�que ou ces billets il peut obtenir pour sa famille.
Pour �valuer r�ellement un salaire, il ne suffit donc pas seulement de consid�rer combien de dollars dans ce salaire, mais la quantit� de choses qu'on peut a-cheter avec ces dollars.
Si un minot de bl� co�te un dollar, avec un dollar i'ach�te un minot dp bl�. Mais si le prix du minot de bl� monte � deux dollars, je ne pourrai plus, avec le m�me dollar, acheter qu'un demi-minot de bl�. Le pouvoir d'achat de mon dollar spra deux fois moindre, vis-�-vis du bl�.
Chaque fois que le prix des produits monte et que mon salaire reste le m�me, mon pouvoir d'achat diminue. Chaque fois que mon salaire monte et que le prix des produits demeure le m�me, mon pouvoir d'achat augmente.
Si les deux montent ou baissent dans la m�me proportion, mon pouvoir d'achat reste le m�me. Ainsi, j'obtiens une augmentation de salaire ou un boni de vie ch�re de 5 pour cent, parce que les prix des produits ont augment� de 5 pour cent, ma position n'est pas chang�e, je puis acheter autant qu'auparavant, et rien de plus.
C'est pour cela que les augmentations de salaires des ouvriers ne donnent g�n�ralement pas davar-tages bien durables. Leurs salaires augmentant, le prix des choses qu'ils font augmente. Si ce sont des ouvriers de lachaussure, par exemple, leur augmentation de salaire fera monter le prix des chaussures. Ils se trouveront mieux, parce que ce ne sont pas seulement des chaussures qu'ils ach�tent. Mais les autres, les ouvriers du b�timent par exemple, devant le prix des chaussures augment�, trouveront leur pouvoir d'achat diminu�; ils r�clameront � leur tour une augmentation de salaire, et s'ils l'obtiennent, cela fera monter le prix du logement. Les ouvriers d'un autre groupe, trouvant le prix des chaussures et le prix du logement augment�s, insisteront d'au ' tant plus fort pour une augmentation de salaire � leur tour, parce qu'ils ne peuvent plus acheter autant qu'auparavant avec leur salaire actuel. S'ils obtiennent l'augmentation, ce sont leurs produits quimonteront de prix.
Et ainsi de suite, tellement qu'avant longtemps, les premiers augment�s s'apercevront que leur pouvoir d'achat est revenu au m�me point, s'il n'a pas diminu�. Et les tiraillements entre patrons et ouvriers recommenceront de plus belle.
Un patron peut toujours augmenter le salaire de ses ouvriers tant qu'il peut augmenter le prix de son produit. C'est le consommateur qui paie l'addition. Comme les consommateurs sont en grande partie des salari�s, ce sont eux-m�mes, dans l'ensemble, qui paient leurs propres augmentations de salaires. Les am�liorations de leur pouvoir d'achat ne sont que localis�es et temporaires�le temps que les salari�s des autres groupes mettent � obtenir leur propre augmentation pour faire face � l'augmentation de prix des produits des premiers favoris�s.
Une autre technique
H est difficile d'augmenter les salaires sans augmenter les prixr -Pour augmenter le revenu d'une personne, sans augmenter les prix, il y a une mani�re: c'est celle des cr�ditistes, le dividende national. Le dividende, n'�tant ni un salaire pay� au cours de la production, ni
une taxe pesant sur l'industrie, n'aioute rien au prix, mais ^ajoute au revenu de celui qui le touche, au revenu du consommateur.
On peut aussi augmenter le pouvoir d'achat sans augmenter le revenu de l'acheteur: en abaissant le prix du produit. Si le prix de la viande, ou du pain, ou des chaussures, est coup� du quart ou de moiti�, il est clair qu'avec le m�me revenu, avec le m�me argent, je puis acheter plus de viande, plus de pain, plus de chaussures.. .
Mais, comment baisser le prix sans mettre le marchand, ou le fabricant, ou le producteur, en banqueroute? Par l'escompte compens� du Cr�dit Social. Le prix de vente est abaiss� pour le consommateur, en ce sens que l'acheteur paie moins que le prix marqu�; mais le prix de vente reste le m�me pour le marchand, en ce sens que, par la compensation, le marchand re�oit tout ce qu'il demande pour son produit.
La technique cr�ditiste a donc deux mani�res d'augmenter le pouvoir d'achat: par le dividende, qui distribue de l'argent sans charger personne: par l'escompte compens� qui abaisse le paiement du prix, sans priver personne. �Vers Demain. ,
L'Eglise et la propri�t�
Voici un r�sum� du dernier cours donn� � l'Institut Pie XI par M. J.-B. Desrosiers, P.S.S.^� sur la doctrine sociale de l'Eglise quant � la propri�t�.
La propri�t� priv�e, dit-il, doit �tre limit�e par le bien commun, ou si on veut mieux par le droit au'ont tous les membres de la soci�t� de participer aux richesses nationales pour vivre.
Dieu a tout cr�� en suffisante abondance pour faire vivre toute, l'humanit�; il a rendu la terre assez f�conde pour donner � tout le genre humain ce qu'il lui faut pour se nourrir, se v�tir et se chauffer; surtout ces derni�res ann�es, il a suscit� des hommes de g�nie qui, par leurs d�couvertes et leurs inventions ont augment� ces richesses dans des proportions consid�rables. Mais si quelques personnes plus favoris�es de la fortune, plus habiles et souvent moins g�n�es par les scrupules de conscience accaparent une trop grande part de ces biens, il n'en restera pas suffisamment pour les autres et le plan divin sera troubl�. Le bien commun ne souffre pas que quelques fortunes deviennent tellement colossales que l'ensemble de population soit r�duit � l'indigence.
Sa Saintet� Pie XI a dit: "Ce n'est pas n'importe quel partage des biens et des richesses qui r�a-
lisera, aussi parfaitement du moins que le permettent les conditions humaines, l'ex�cution du plan divin. Les ressources que ne cessent d'accumuler les progr�s de l'�conomie sociale doivent donc �tre r�parties de telle mani�re entre les individus et les diverses classes de la soci�t� que soit respect� le bien comun de la soci�t� tout enti�re".
En Angleterre, certains lords poss�daient des domaines immenses o� ils faisaient la chasse; l'agriculture en souffrait. Aussi le gouvernement intervint-il pour restreindre le domaine de ces trop riches propri�taires.
C'est un d�sordre social que certains individus soient multimillionnaires ou milliardaires, qu'ils d�tiennent � eux seuls une partie notable des capitaux d'un pays; l'ensemble de la population en est pour autant priv�.
L'Etat peut exproprier certains domaines devenus n�cessaires au bien commun, par exemple requis, pour les fins de colonisation, � condition d'indemniser raisonnablement les d�tenteurs de ces biens. Il pourrait �galement nationaliser certaines industries, surtout certains biens d'utilit� publique.
Quelles que soient ses richesses m�me si elles sont l�gitimement acquises, un propri�taire ne peut pas en faire l'usage qu'il veut. Il en est le ma�tre, oui. Il peut les ad ministrer, oui. Mais Dieu ne les lui a pas confi�s pour son usage exclusif. Malgr� le fait qu'il en est Dropri�taire, les autres retiennent le droit de se servir de ces biens pour vivre.
Supposons qu'un �t� les produits agricoles soient abondants: l'ouest regorge de bl�, l'est de fruits et de l�gumes. Qui se r�jouit de cette abondance? Sans doute les cultivateur les premiers, mais aussi les citadins et toute la soci�t�, car tous en b�n�ficieront et tous ont droit de participer � cette abondance. Cette ann�e-l�, pas plus qu'une autre les cultivateurs n'ont le droit de gaspiller leurs produits, de les br�ler, de les entasser; ils doivent les mettre sur le march�, c'est-�-dire, les mettre � la disposition de toute la soci�t�.
Tout homme doit faire la charit� aux plus pauvres que lui. M�me celui qui n'a pas de biens superflus est oblig� de prendre sur ses biens n�cessaires pour venir en aide � ceux quisont dans une extr�me n�cessit�, c'est-�-dire � ceux qui, s'ils n'�taient pas assist�s, mourraient de faim.
P.Q., "S�moir et �pandeur d'engrais".
409,877, Damien Cl�ment, de Montr�al. "Dispositif de frein et de p�dale de bicyclette".
409,886, Edmond Leblanc, de St-L�onard d'Aston. "Arracheuse de pommes de terre".
409,900, Ernest Tremblay, dt Montr�al. "Dispositif de Self-Suspension de lit".
410,049, Sarto Desnoyers, de Montr�al. "Phospho-gluconate de fer".
410,166, E. Gagn�, de Montr�al. "Bo�te � oeufs".
Le monde sportif
par Conrad Fortin
La propri�t� industrielle et les Canadiens fran�ais
Liste de brevets d'invention accord�es en Canada aux Canadiens-Fran�ais durant le mois de janvier 1943. (Liste compil�e de la Gazette Officielle du Bureau des Brevets par le BUREAU TECHNIQUE FOURNIER, Procureurs de brevets d'invention,. 934 rue Ste-Catherine est, Montr�al.)
Brevets d'invention
409,747, Aim� Yvon, St-Judes,
Grenades fabriqu�es a l'usine Ford de Nouvelle-Z�lande
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Le lieutenant-g�n�ral E. Puttick, commandant des forces arm�es de Nouvelle-Z�lande, � droite, fait ci-dessus l'inspection de 1 usine Ford de Lower Hutt, pr�s de Wellington. On expliqu� ici au ^g�nerai et au ministre de la guerre dans le cabinet de lia Nouvelle-Z�lande, l'honorable G. D. Sullivan (deuxi�me � gauche), comment les grenades sont fabriqu�es en s�rie. Faisant toutes partie de l'organisation Ford-Canada, les usines Ford de Nouvelle-Z�lande,, d Australie, d'Afrique du Sud et des Indes contribuent toutes � 1 immense production de munitions de toutes sortes que la Compagnie met � la disposition des Nations Unies.
La p�riode des s�ries de d�tail pour la coupe Allan approche rapidement et il me semble, d'apr�s la tenue r�cente du Frood dans la Ligue Nickel Belt, que nous avons une �quipe qui peut faire honneur � Sudbury dans les �liminatoires. Jim Dewey, pilote des Tigres et qui joue lui-m�me au centre, a accompli une magnifique t�che avec les quelques joueurs qu'il avait � sa disposition. Le Frood est un club tr�s puissant, compos� d'avants rapides et agressifs. Ici, il convient de mentionner Maurice Vaillan-court qui m�ne la liste des compteurs depuis le d�but de la saison; actuellement, il a un total de 34 points. Les cinq compteurs suivants sont aussi sur l'alignement du Frood: Jim Dewey a amass�-un total de 26 points tandis que Hastie, Gee, Blake et Lahti ont � leur cr�dit 20, 19, 18, 17 points respectivement. Gerth, qui garde les filets, est une trouvaille de Dewey; cependant Gerth, est bien prot�g� par McLenahan, Mclntosh, Carri�re et Stahan qui forment des lignes de d�fense tr�s solides. Avec une telle �quipe, les succ�s des Ti-
gres sont assur�s dans la course prochaine pour la coupe Allan. � �
Bien que la joute Canadiens-Chicago ne fut qu'un engagement r�gulier de la Ligue Nationale, la semaine derni�re, elle �tait d'une extr�me importance pour les Habitants qui d�sirent participer aux �-lhrjinatoires. Une d�faite pour le Canadiens l'aurait plac� 7 points en arri�re des Eperviers dans le classement. Heureusement, le Tricolore a pu vaincre le Chicago, 5 � 3, et ne permettre aux prot�g�s de Paul Thompson que de le surpasser de trois points. Alex Smart fut le h�ros de la soir�e en comptant le point gagnant. Smiley Meronek, Joe Benoit, Gordie Drillon et Ray Getlice enfil�rent les autres buts du Bleu, Blanc, Rouge tandis que Pussy Purpur, Red Hamill et Win-gie Johnston compt�rent pour les vaincus.
La r�cente partie d'exhibition entre l'�quipe du Coll�ge du Sacr�-Coeur et Copper Cliff Redmen m�rite, certes, quelque commentaire. Malgr� l'absence de Picard dans les buts, les Redmen triomph�rent 8 � 6. Son rempla�ant, Billy Prince, se distingua en exposant une grande souplesse. Max Matte parut tr�s agressif pour le Coll�ge alors qu'il enfila trois buts; ses copains, Gaston Adam, Cyrille Paquette et Robert Malo affich�rent une bonne tenue pendant les soixante minutes de jeu. Pour les Redmen, Pat Ro-gers fut l'�toile de lasoir�e en obtenant trois buts.
A L'AUTRE BOUT DU MONDE
� Il se trouve des aviateurs australiens qui peuvent se vanter, en toute v�rit�, d'avoir �t� servir � l'autre bout du monde. En effet, on trouve une escadrille du Corps d'aviation royal australien, bas�e en Russie sovi�tique, dont la fonction est de prot�ger les convois qui se dirigent vers le port arctique de Mourmansk.
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