JEUDI, 22 JUILLET 1943
L'AMI DU PEUPLE
PAGE SEPT
LA VUE A4BRICCLE
Le retour aux champs
Parmi les sc�nes les plus agr�ables et les plus reposantes qu'il soit actuellement donn� de contempler, tant � la ville qu'� la campagne, il faut mentionner les . nombreux jardins de la victoire. En effet, m�me dans les r�gions o� le printemps a �t� plus lon�� et plus froid, d�j� les potagers commencent � donner du rendement. Les laitues du pays et les �uinards font leur apparition sur la table familiale. Bient�t, ce sont les radis, Jes carottes et, plus tard, les tomates que l'on cueille, m�ries au soleil, juteuses et fra�ches.
Il est agr�able de constater avec quelle ardeur tout le monde, ou presque, a mis l'�paule � la roue. Des villageois ont transform� en jardins des pelouses soign�es, mais devenues choses inutiles en temps de guerre. Des professionnels, priv�s d'essence et d'occasions de voyager comme nagu�re, ont adopt� un sport nouveau, celui de la b�che et du r�teau. Apr�s une journ�e bien emplov�e au bureau, ils se- reposent et se d�lassent en faisant, le soir, du sarclage, de la transplantation, du rechaussement. Les �coliers et �coli�res en grand nombre se sont r�serv�, autour de la maison, un espace o� donner cours � leur initiative durant la p�riode des vacances qui vient de commencer. La fillette et le gamin veulent tout aussi bien que le papa et la maman, cultiver et r�colter les l�gumes de la saison. En m�me temps que leurs parents, les jeunes vont au jardin, � la tomb�e du jour, et avec une �mulation propre � leur �ge, ils veulent aue leur jardin soit � nul autre inf�rieur.
C'est ainsi' que cette ann�e se sont multipli�es ces r�unions de famille autour d'une plate-bande o� l'on discute des progr�s ou des T�tards dans la croissance des plants de toute sorte. Chacun fait part de ses exp�riences ou de ses
connaissances, puis�es dans les brochure � la mode, traitant de jardinage de ?uerre.
Le temps est venu o� l'on doit sarcler et �claircir des rangs trop serr�s o� la main qui a sem� s'est faite trop g�n�reuse. Il faut encore remplacer des plants qui n'ont pas surv�cu � la morsure d'un insecte ou qui ont p�ri dans une terre trop pauvre.
Les experts en jardinage vous diront qu'il ne faut pas faire en plein soleil des transplantations. Il faut attendre un jour sombre ou le coucher du soleil, pour que le plant puisse reprendre racine dans une terre humide et fra�che, � la faveur de la nuit.
Entre les rangs bien distanc�s, le sarclage peut se faire plus rapidement au moyen d'une gratte bien aiguis�e, mais il faut prendre soin de ne pas approcher trop des semis, pour ne pas risquer de couper les jeunes plants. Quand vous arrachez "� la main les mauvaises herbes autour de vos l�gumes, il faut �galement veiller � ne pas d�raciner ou d�chausser ceux-ci. Ce travail de la houe et de la main permettra aux plants de respirer plus � l'aise dans une terre ameublie et d�barrass�e des croissances inutiles.
Il faut pers�v�rer dans le travail du jardinage qui devient plus int�ressant, � mesure que l'heure approche o� l'on pourra trouver sur sa table le fruit de ses labeurs. Ceux qui pour la premi�re fois y consacrent leurs loisirs sont d'avis que ce sport en vaut bien un autre, et de plus, il ont la conviction de faire oeuvre utile � leur famille d'abord et au pays tout entier.
Le petit lait
Le petit lait est un tr�s bon aliment pour les porcs. La Station exp�rimentale f�d�rale de Nor-mandin, P.Q., en a fait l'essai en 1939, 1940 et 1941, pour voir � quel point il peut compl�ter le grain dans la ration. Ces essais
consistaient � donner cinq livres de petit lait par livre de moul�e en trois repas pendant la p�riode de croissance, c'est-�-dire environ 15 livres par jour � partir du sevrage jusqu'au moment o� le porc avait atteint le poids de 100 livres. On donnait ensuite deux livres de petit lait par livre de moul�e en deux repas pendant ^la p�riode d'engraissement, jusqu'� ce que les porcs atteignent le poids du march�. On voit donc que les porcs a-vaient consomm� 1% gallon de petit lait par jour pendant la p�riode de croissance et 1 gallon pendant la p�riode d'engraissement.
Il n'y eut dans tous ces essais aucun cas de gros ventre ni de dilatation des organes digestifs, pas. plus c\ue de 'ventres minces". Une pr�caution importante pour prot�ger la sant� des porcs est de pasteuriser le petit lait et de le livrer � la ferme d�s qu'il est produit. Il faut le tenir dans des contenants propres. Le petit lait conserv� quelque temps dans des ^ cuves sales ne vaut rien pour l'alimentation'. Il y a aussi beaucoup d'autres d�tails importants au sujet de l'emploi du petit lait dans l'alimentation des porcs qu'on trouvera expos�s tout au long dans une nouvelle publication. C'est le feuillet sp�cial no 76, de la S�rie de production en temps de guerre, intitul� "Le petit lait pour l'alimentation des porcs", que l'on peut se procurer en �crivant au Minist�re f�d�ral de l'Agriculture, Ottawa.
Bon revenu du bois de la ferme
Bien exploit�, le bois de la ferme peut donner un revenu qui soutient avantageusement la comparaison avec celui des r�coltes de grande culture, sp�cialement dans les districts o� le bois est rare. Il faut pour cela, cependant, que l'on
apporte quelques soins et un bon jugement � la culture des arbres et que l'on tienne le peuplement d'arbres toujours" bien garnis pour que le bois puisse produire tout ce que l'on est en droit d'attendre. Il faut qu'il contienne un nombre suffisant d'arbres bien �tablis qui peuvent encore grossir. Une premi�re r�gle c'est que le bois devrait contenir en tous temps une moiti� de la quantit� de bois qu'il pourrait produire au cours de la vie normale des arbres.
Par exemple, si, au cours d'une p�riode de 60 ans, le bois pourrait produire 40 cordes par acre, il devrait contenir en tout temps, comme base d'op�ration, une moyenne de 20 cordes � l'acre.
Il s'agit en somme de faire un placement permanent dans le bois de la ferme, du m�me genre que le maintien de la fertilit� au sol cultiv�. Le cultivateur sait fort bien, par exemple, que s'il ne maintient pas � un haut niveau la fertilit� de son sol, il n'en tirera pas un maximum de rendement. Il n'est pas n�cessaire d'appliquer des engrais aux arbres, mais il faut maintenir une valeur �quivalente en capital de bois pour produire le plus gros rendement possible en r�colte de bois.
Ce maintien de la quantit� de bois � un niveau normal �lev� pr�sente un grand avantage; c'est en somme une sorte de compte de banque sur lequel on peut puiser
Quand une urgence survient. L'int�r�t s'accumule g�n�ralement au taux de 3 p. 100 et il y a tr�s peu de risques qu'une d�pr�ciation se produise.
F I D E S
pr�sente le Bl�me volume de la collection
"LE MESSAGE FRAN�AIS"
PETAIN
dans ses plus beaux textes
Les harangues reproduites dans ces pages composent un (message sain, solide, conforme � la v�rit�. Le programme de r�novation spirituelle et mat�rielle qu'elles proposent devraient inspirer nos coeurs dans 'la reconstruction n�cessaire de notre pays.
Roger VARIN
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H. CARLIN
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